C'est qui le patron ? (Cogefi Gestion)
C'est qui le patron ?
Si la nouvelle année calendaire a débuté le 1er de ce mois à minuit par des « bonne année, bonne santé », ce que nous vous souhaitons également très sincèrement, il est probable que l’année boursière 2025 débutera véritablement le 20 janvier prochain !
Il s’agira très officiellement de l'« Inauguration Day » (jour d'investiture en français) : le jour aux États-Unis où, à Washington sur la façade ouest du capitole, le président élu prête serment et prend ses fonctions comme président des États-Unis. Il volera sans aucun doute la vedette au vice-président qui prêtera également serment et entrera en fonction le même jour. Bien entendu, nous évoquons ici l’entrée en fonction de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis, et ce pour la seconde fois, avec la particularité d’être la première réinvestiture non consécutive d'un président américain depuis la seconde investiture de Grover Cleveland en 1893.
Au-delà des citoyens et observateurs de toutes natures, les économistes, stratégistes, gérants, et plus largement les investisseurs au sens large, feront alors un pas dans une nouvelle ère économique et boursière pour au moins quatre années. Difficile à ce stade de prévoir l’imprévisible et les conséquences d’une administration qui ne ressemble à aucune autre et surement pas à celle de 2016, ni à l’économie des Etats-Unis et du Monde à cette date.
Les marchés ont parié jusqu’ici sur l’idée que le programme sur lequel Monsieur Trump a été élu serait rapidement appliqué avec, en points principaux, une baisse des impôts et du coût de l’énergie, une tendance à la dérégulation de secteurs entiers et notamment du secteur financier. Bien entendu, les points d’interrogations économiques comme l’impact inflationniste des droits de douane, de la politique anti-immigration, ou encore du niveau des déficits et de la dette, s’ils ne sont pas ignorés, sont à ce jour mis en second plan et modérés. Pour se faire, le « Department of Government Efficiency » (DOGE) dirigé par Elon Musk sera un des éléments de réassurance, notamment des souscripteurs et détenteurs de dette américaine qui aujourd’hui sont un peu moins optimistes que les détenteurs d’actions. C’est d’ailleurs ce que traduit le niveau du 10 ans américain à 4.63%*, contre 4.32%* le jour des élections présidentielles en novembre et 3.63%* au plus bas de l’année le 17 septembre ! Le passage simultané sous pavillon républicain du Sénat, de la Chambre des Représentant et de la Cour Suprême sera également un outil précieux et puissant, à minima jusqu’aux « midterms » de novembre 2027, pour dérouler à priori sans trop de compromis les lignes majeures de MAGA (Make America Great Again) voulues par le nouveau président.
Les planètes semblent donc alignées pour que Wall Street affiche une troisième année consécutive de hausse et relègue les autres principales places boursières au rang de variable d’ajustement des allocations d’actifs. Elles le sont d’ailleurs déjà en partie avec un poids de 75%* d’actions américaines dans l’indice MSCI World et dont le Top10 est 100% américain.
Mais nous savons tous par expérience qu’un consensus trop clair et trop établi, surtout dès le début de l’année, n’est très probablement pas celui qui tiendra toute l’année. Il est d’ailleurs souvent l’expression de l’inclusion dans le prix des actions de l’ensemble des nouvelles déjà connues et anticipées.
Ainsi aux Etats-Unis, « les Never-Trumpers », comme ils sont appelés, n’ont plus la capacité de s’opposer. Ils peuvent néanmoins être sources de tracasseries ou de discordes comme l’a montré ce 3 janvier la réélection difficile du républicain Mike Johnson comme speaker de la Chambre des Représentants pourtant soutenu par Donald Trump. Une élection importante, Monsieur Johnson ayant notamment la charge de faire modifier, voire de faire enlever, les conditions de limite d’endettement (plafond de la dette) sur laquelle bute régulièrement l’économie américaine et qui sera forcément une contrainte régulière dans l’exécution du programme présidentiel.
La dette fera donc, aux Etats-Unis et ailleurs (notamment en France), quelques gros titres économiques en 2025, tout comme l’inflation et les taux. La synthèse de ces variables sera le dollar qui, déjà aujourd’hui par sa force face à toutes les autres devises, va finir par devenir un caillou dans la chaussure américaine. Autre « influenceur » de ces données : la Fed et son patron (un autre !).
Dans la liste des opportunités et des possibles surprises face au consensus, l’Europe fait figure d’outsider à mettre dans une « watch list » (liste de surveillance). Comme le rappellent de nombreux stratégistes dont quelques américains, l’amélioration des données macroéconomiques, la baisse des taux par la BCE, l’amélioration des bénéfices et les surprises potentielles d’une économie chinoise progressivement relancée pourraient donner envie à quelques investisseurs d’envergure planétaire de remonter légèrement leurs pondérations en actions européennes. D’autant que ces actions ont rarement été aussi peu détenues dans leurs portefeuilles et que leur décote est à un niveau extrême en leur faveur. Bien entendu, l’aléa politique pourrait être un élément retardateur de la décision d’achat mais peut-être aussi un accélérateur, et notamment en Allemagne avec les élections anticipées de février, mais aussi en Ukraine avec un éventuel cessez-le-feu durable.
Mais nous aurons très probablement tous l’occasion de revoir nos copies plusieurs fois cette année et d’y ajouter de la volatilité au gré des déclarations à toute heure du jour et de la nuit en provenance du bureau ovale. Concentrons-nous pour le moment sur le 20 janvier (et sur les cent premiers jours qui suivront). A ce moment-là Donald Trump voudra rappeler aux marchés qu’il est le patron !
*Source Bloomberg - Cogefi Gestion
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