ETF et assurance-vie, un combo gagnant

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etf assurance vie

L’essor des ETF ne se dément pas. En 2024, les flux nets de 247 Md€ en Europe ont largement dépassé ceux de 2023 (145,4 Md€), mais aussi le précédent record de 2021 (159 Md€)1. En France, quelques 509 000 particuliers ont acheté ou vendu des ETF, soit une envolée de 72% sur un an. Et 246 000 nouveaux investisseurs ont été dénombrés, contre 98.000 en 20232. Certes, seulement 8% des investisseurs privés français, soit 1,2 million, détiennent des ETF contre 20% en moyenne en Europe3. Mais ils devraient être 2,5 millions en 2025, dont 400 000 nouveaux investisseurs; soit une progression de 110% sur un an, de loin la plus élevée en Europe3.

« En tant que fournisseur de solutions d'investissement, nous nous devons d’accompagner cette tendance structurelle », souligne Thomas Tronel, spécialiste produits multi-actifs chez Ofi Invest Asset Management.

Les ETF, dénommés également trackers, gagnent donc logiquement l’assurance-vie, l’enveloppe préférée des Français. Désormais, près de la moitié des contrats en proposent en unité de compte (UC), avec en moyenne 40 ETF référencés4.

Les atouts des ETF en assurance-vie

Plusieurs facteurs expliquent cet essor. Les frais sont sensiblement inférieurs à ceux des autres UC. Sur les actions, par exemple, les frais de gestion des ETF sont en moyenne de 0,35% contre 1,56% pour les fonds classiques4. Par ailleurs, contrairement à l’immense majorité des UC, les ETF ne comportent pas de frais de rétrocession. « Ces frais nettement plus bas peuvent améliorer la performance nette attendue à long terme, déduction faite, bien sûr, des frais contractuels, précise Guillaume Dambrine, Responsable Distribution ETF pour la France & le Benelux chez Franklin Templeton. Cela répond aussi aux exigences réglementaires, notamment au principe de value for money promu par la Retail Investment Strategy et déjà déployé en France dans le cadre de l’assurance-vie. »

Autre atout : la réplication d’un indice composé de très nombreux sous-jacents, sur une classe d’actifs, une zone géographique, un secteur ou une thématique. « Les ETF offrent ainsi une large diversification instantanée et transparente. Or, la diversification, et donc la réduction du risque, est également capitale dans le cadre d’une épargne de long terme », ajoute Guillaume Dambrine.

En outre, la difficulté de la gestion active à battre les indices joue en faveur des ETF. « Gestion active et gestion passive ne doivent pas être opposées car complémentaires dans une allocation d’actifs, fait valoir Roni Michaly, président-directeur général de Galilee AM. Mais sur certaines classes d’actifs très efficientes comme les grandes capitalisations, notamment américaines, la gestion active sous-performe le plus souvent les indices sur longue période. »

Selon le SPIVA® Global Scorecard, 94,4% des fonds action monde n'ont pas réussi à battre sur 5 ans le S&P World Index, 96,3% pour le S&P 500 et 88,9% pour le S&P Eurozone BMI5. « Les ETF répondent aux attentes des jeunes investisseurs pour la transparence, la possibilité de traiter des ordres toute la journée mais aussi de réajuster les portefeuilles plus facilement et rapidement qu'avec des OPCVM », complète Guillaume Dambrine.

Plusieurs critères pour bien sélectionner un ETF

Mais sélectionner des ETF est moins facile qu’en apparence. « Plusieurs critères doivent être analysés, prévient Roni Michaly. Qualité de la réplication à travers la notion de tracking error, analyse de la différence des frais courants d’un ETF à un autre pour un même indice répliqué, méthode de réplication physique ou synthétique, ETF dit capitalisant ou distribuant, fourchette ‘bid-ask’ lors du passage d’ordre… ce sont autant de facteurs souvent difficiles à appréhender pour les clients privés mais qui peuvent faire la différence sur la performance de long terme. »

Par ailleurs, les frais associés à l’investissement en ETF peuvent varier d’un contrat à l’autre. Certains imposent des restrictions, comme un minimum de placement en UC. « Les ETF ont de nombreux atouts mais ils ne sont que des outils qu'il convient de savoir sélectionner et manier pour construire une allocation robuste dans le temps et cohérente avec le profil de risque du client et ses objectifs, souligne Thomas Tronel. En outre, leur sélection devient de plus en plus complexe avec un univers qui s’enrichit sur des stratégies et des moteurs de performance moins lisibles que les traditionnelles réplications d’indices vanilles, et une frontière plus poreuse avec la gestion traditionnelle du fait de l’émergence des ETF dits actifs. »

Réussir une allocation en ETF avec la gestion pilotée

Pour faciliter et optimiser leur utilisation, la gestion pilotée 100% ETF se développe en assurance-vie, moyennant des frais supplémentaires pour profiter de cette délégation à un professionnel. « C’est en quelque sorte la conjonction entre la gestion passive et la gestion active, fait valoir Thomas Tronel. Cela permet de piloter activement une allocation granulaire 100% en ETF pour s’adapter aux variations du marché et éviter les biais comportementaux. La gestion pilotée permet de répondre aux besoins spécifiques de chaque investisseur mais aussi de respecter son profil de risque sur le temps long de l’assurance-vie.  L’offre de plus en plus large d’ETF permet aussi de s’adapter au cahier des charges de nos partenaires. »

Pour répondre aux besoins de ses partenaires et distributeurs et leur proposer une gestion pilotée 100% ETF, Ofi Invest Asset Management s’appuie sur son expertise en sélection et allocation de trackers développée depuis de longues années au travers du fonds diversifié Ofi Invest ESG Multitrack.

Reste qu’en assurance-vie française, les ETF pouvant constituer l’allocation d’une gestion pilotée dépendent de ceux référencés par l’assureur. En raison de cette contrainte, Galilee AM propose ses mandats de gestion 100% ETF, lancés début 2024 en partenariat avec BlackRock, auprès de compagnies d’assurance luxembourgeoises partenaires dans le cadre des Fonds Internes Dédiés (FID) ou Fonds Internes Collectifs (FIC). « Notre objectif est de permettre aux CGP et aux family offices d’intégrer les ETF dans leur construction de portefeuille, au bénéfice de leurs clients », explique Roni Michaly. Par ailleurs, dans un environnement où le modèle par rétrocommission prédomine toujours chez les CGP, « le mandat de gestion est la seule solution pour obtenir des rétrocessions en utilisant des instruments qui n’en proposent pas », conclut-il.

Par Carole Leclercq

[1] European ETF & ETC Asset Flows,Morningstar, janvier 2025

[2] Tableau de bord des investisseurs particuliers actifs, AMF, janvier 2025

[3] People & Money, BlackRock, octobre2024

[4] Observatoire Quantalys Harvest group de la gestionETF, avril 2024

[5] SPIVA® Focus France au 30 juin 2024,S&P Global, novembre 2024

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