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Private Equity

Que faut-il savoir avant d’investir dans un fonds de private equity ? Par Maître Gaspard de Monclin, Avocat

26
May
2022
Comment se déroule réellement l'investissement en Private Equity ? Gaspard de Monclin vous livre les détails pour se lancer dans cette classe d'actif.

L’investissement dans des fonds de Private Equity se démocratise : que ce soit par l’intermédiation d’une institution financière ou en direct, les investisseurs en sont de plus en plus friands. Gaspard de Monclin vous donne les clés pour investir.

Le Private Equity devient un investissement très prisé

Cet engouement s’explique de plusieurs façons : avant tout, les rendements y sont généralement attractifs. Selon une étude publiée par Cliffwater en mai 2021, le Private Equity aurait été la classe d’actif la plus performante ces dix dernières années, offrant un retour annuel moyen de 14,3%.

De plus, cet investissement nécessite beaucoup moins de suivi qu’un portefeuille boursier ou immobilier. Enfin, les investisseurs y voient l’opportunité d’investir dans l’économie réelle aux côtés d’un expert en la matière.

La France connait une forte croissance de ce secteur : entre les fonds grand-public de la BPI, les fonds d’entrepreneurs ou encore les fonds technologiques, les investisseurs ont l’embarras du choix.

Que fait un fonds d'investissement en Private Equity ?

Mais qu’est-ce qu’un fonds de Private Equity ? Le fonds d’investissement est un véhicule dont l’activité principale est l’investissement. Contrairement à une entreprise commerciale, il n’a ni activité productive ni produit à vendre : sa fonction essentielle est de recevoir de l’argent pour le réinvestir.

Les managers d’un fonds d’investissement n’en sont pas pour autant inactifs : ils doivent identifier les meilleures opportunités, les négocier aux meilleurs prix, les faire fructifier et les revendre avec une plus-value.

Le Private Equity est une catégorie de fonds dont la stratégie se concentre sur des sociétés non-cotées en bourse : ces sociétés dites cibles peuvent être des start-ups, des entreprises moyennes ou même des multinationales.

Au-delà de cette définition de départ, les fonds de Private Equity sont des véhicules très variés. Ils se distinguent par leur stratégie, leur portefeuille d’actifs, leur management, leur structure juridique, leur taille… Néanmoins, il existe des traits communs que les investisseurs doivent garder en tête lorsqu’ils investissent dans ces fonds.

Comment investir dans un fonds de Private Equity

Le premier point singulier est celui du calendrier.  Contrairement à beaucoup d’autres investissements, sauf exception, l’investisseur n’a pas à verser l’intégralité du montant investi dès le départ.

Son investissement se matérialise par la signature d’un bulletin de souscription dans lequel il indique le montant de son engagement. S’il s’engage pour cent mille euros, il n’aura pas à déposer cent mille euros sur le compte du fonds. Cette somme sera progressivement appelée par le fonds pour réaliser les investissements. L’investisseur recevra à différents intervalles des capital calls (appels de tranche) lui indiquant la somme qu’il doit verser.

Les retombées de son investissement seront elles-aussi étalées tout au long de la vie du fonds. L’investisseur recevra des sommes qualifiées de distributions uniquement à la suite des reventes par le manager.

L’investisseur doit donc s’attendre à verser son engagement les premières années pour permettre au fonds d’investir. Il n’en récoltera les fruits que plusieurs années plus tard, en moyenne autour de 4 ans, quand le fonds revendra ses participations.

Le retour sur investissement en Private Equity

En ce qui concerne l’argent, le Private Equity connait là-aussi des mécaniques propres. Les investisseurs payent tous les ans une commission de gestion au manager : il s’agit en quelque sorte d’un salaire pour le travail de recherche et de bonification des sociétés-cibles. Cette commission est comprise entre 1 et 3%.

Enfin, la répartition des bénéfices doit aboutir d’abord au remboursement des investisseurs de l’ensemble des sommes (financements des investissements et commission de gestion) puis à un partage entre le manager et les investisseurs, le premier prenant 20% des plus-values et les seconds 80%.

La réussite de cet investissement repose sur un homme clé : le manager

Attractif en raison de sa fluidité et de ses rendements, le secteur du Private Equity continuera de croître. Mais, plus il se développe, plus sa structuration est sophistiquée. L’offre est vaste, la créativité presque sans limite. Les meilleures opportunités ne sont pas toujours les plus connues. L’investisseur doit prendre le temps d’identifier un bon manager, en fonction de ses expériences passées et de sa stratégie, et de nouer une relation de confiance.

Le cadre juridique doit être étudié attentivement. Dans la mesure où le fonds d’investissement ne repose ni sur une marque, ni sur une usine, ni sur un produit, tout se joue dans la relation entre des investisseurs et un manager. Cette relation est encadrée par le règlement du fonds et des accords particuliers : il faut les négocier avec la même attention que pour tout investissement, le rendement n’en sera que meilleur et la sécurité plus grande.

Retrouvez les autres contributions de Gaspard de Monclin sur Club Patrimoine.

Gaspard de Monclin

Avocat au Barreau de Paris

Solicitor of the Senior Courts of England and Wales

Attorney at Law in the State of New York

Consigny Monclin Bellour a.a.a.r.p.i.

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