Les indicateurs économiques publiés la semaine précédente nous l’ont rappelé : l’Europe n’est pas tirée d’affaire face à l’inflation. Au Royaume-Uni, la hausse des prix ne faiblit pas et s’accélère même au-delà des attentes (+10,1% en glissement annuel contre +9,8% attendu et +9,4% en juin). La hausse des salaires est notable (+5,2% en glissement annuel) mais ne permettra pas de compenser la perte de pouvoir d’achat des ménages qui devraient réduire leur consommation au cours des prochains trimestres. Car si les ventes au détail ont résisté au mois de juillet (+0,3% en variation mensuelle), elles sont toujours sur une tendance baissière (-3,3% en glissement annuel). En Allemagne, le signal est aussi inquiétant avec des prix à la production qui s’affichent en forte hausse à +5,3% en glissement mensuel contre +0,7% attendu et 0,6% en juin. Derrière ce point haut historique, le choc énergétique qui frappe actuellement l’Europe et qui n’est pas prêt de s’atténuer. De fait, les tensions autour du prix de l’énergie (notamment le gaz et l’électricité) sont nombreuses entre les difficultés rencontrées par les producteurs européens (maintenance des centrales nucléaires, sècheresse limitant les réserves d’eau pour l’hydroélectrique…) et la Russie qui limite volontairement l’approvisionnement afin de contraindre la reconstitution des stocks pour l’hiver.