Le vent du dragon apporte la bonne fortune 龙风呈祥 (Cogefi Gestion)

Entre astrologie et marchés financiers
Nous avions probablement tous oublié que 2024 est, dans l’astrologie chinoise, l’année du dragon, précisément du dragon de bois. Pour rappel, ce signe puissant est lié à la chance, la vitalité et la transformation. Et, lorsqu’il est associé au bois, ceci lui ajoute une dimension de croissance, de flexibilité et d’expansion.
Impossible toutefois d’étayer des allocations d’actifs sur la base de configurations célestes, même si parfois certains profanes placent les anticipations de marchés des professionnels comme un art divinatoire et donc au même rang que l’astrologie.
Le Yin et le Yang de la Chine dans les portefeuilles
Avouons que la question du poids de la Chine dans les portefeuilles était, jusqu’il y a quelques jours encore, un véritable Yin et Yang boursier.
D’un côté, un poids important dans l’économie mondiale mais surtout un rouage indispensable dans le bon fonctionnement de nos propres économies, y compris celle vigoureuse des États-Unis. La crise du Covid nous l’a douloureusement rappelé, notamment à nos voisins allemands. Tout comme une valorisation devenue ridiculement et historiquement faible qui limitait la prise de risque mais ne suffisait pas à rassurer les investisseurs mondiaux qui, les uns après les autres, revoyaient en baisse, voire tout simplement coupaient, leurs anticipations positives du début d’année.
De l’autre, une économie engluée dans un marasme immobilier rappelant celui du Japon des années 80 dont on croyait pourtant que, forte de cet exemple voisin, la Chine aurait su éviter le piège si évident. Finalement, un effet richesse négatif créant un puissant effet d’éviction chez le consommateur chinois qui s’est mis à changer ses habitudes consuméristes, aidé par un pouvoir qui voit d’un mauvais œil toute attitude ostentatoire d’une forme excessive de réussite. Même l’épargne a été affectée puisqu’au lieu de se diriger vers les actions comme elle avait pu le faire auparavant, aidée par un fléchage étatique, elle s’est réorientée ces derniers mois vers l’Or ! Autant de raisons pour précipiter l’indice CSI 300 de Shenzhen, et tous les autres de la zone, sur les plus bas de février 2024, eux-mêmes les plus bas depuis le point haut de février 2021 (double bottom pour les amateurs de chartisme ?).
L'intervention du pouvoir chinois
Si jusqu’ici, le pouvoir politique chinois s’est contenté de quelques mots pour tenter de soigner ses maux et surtout de rassurer les investisseurs qui sortaient leurs capitaux au profit de la chère mais vigoureuse Inde voisine, les dirigeants chinois ont semble-t-il voulu adresser un message clair à la ville et au monde ! Dictés par un risque d’emballement économique négatif, qui peut un jour ou l’autre fragiliser l’assise politique et donc le système, ils ont, par divers canaux économiques et monétaires, montré qu’ils sont déterminés à stabiliser l’économie et, autant que faire se peut, essayer d’atteindre les objectifs annuels de développement social et économique.
Sans rentrer ici dans le détail des annonces et mesures, retenons en écho de l’effet richesse négatif évoqué un peu plus haut, que celles-ci vont naturellement aider le marché immobilier mais également soutenir le système financier.
Le redressement de l'économie chinoise
Ce dernier retrouvera ainsi les moyens d’augmenter sa capacité de prêts, indispensable au redressement de l’immobilier. Couplé à des mesures destinées à favoriser les actions (fléchage de l’épargne), le consommateur chinois devrait pouvoir retrouver de la confiance puisque ce sont les deux composantes essentielles du patrimoine des ménages qui devraient se redresser. D’ailleurs, l’indice CSI 300 de Shenzhen, a progressé de 25% en... 5 séances, sa plus forte hausse depuis 16 ans, le replaçant ainsi dans le peloton de tête des meilleures progressions depuis le début de l’année ! Mieux, il fait désormais jeu égal avec le Nifty 50, l’indice de la Bourse indienne tant appréciée bien que chère.
Perspectives et mesures à venir
Il nous faudra peut-être, un de ces prochains mois, titrer cette lettre mensuelle d’un autre proverbe chinois 龙腾虎跃 (le dragon monte en flèche et le tigre saute) car d’autres mesures de soutien au pouvoir d’achat des ménages pourraient être annoncées dans les prochains mois, suivies l’année prochaine d’une politique monétaire très accommodante de la banque centrale chinoise.
Bien sûr, nous n’en sommes pas encore là et, plus proches de nous, les élections américaines peuvent jouer les trouble-fêtes, mais désormais la décote de valorisation des actions chinoises n’a plus de raison de s’accroître et peut, probablement, doucement commencer à se réduire.
Leçons pour les investisseurs
Au-delà de la réflexion qu’il va falloir (re)mener dans les prochains mois sur la place des actions chinoises dans les allocations, profitons-en pour en tirer un enseignement de gestion. Rien de nouveau en fait, mais l’expression, une fois encore, que nous tous investisseurs nous subissions de plus en plus des biais d’attractions et de répulsions dans nos allocations d’actifs.
Ainsi, du fait de la capacité des marchés non seulement à entrer facilement dans des zones extrêmes de dévalorisation (décote) mais à y rester un temps long, se crée de plus en plus souvent le sentiment, et par conséquence la nécessité, d’une exclusion définitive des portefeuilles de l’actif concerné comme étant la posture à adopter. Tel est le cas sur la Chine mais également, par exemple, sur les petites et moyennes capitalisations.
Malheureusement, comme le montre cette hausse spectaculaire en 5 séances, la capacité désormais instantanée, via la gestion réplicative et les gestions spéculatives algorithmisées de se replacer à toute heure du jour et de la nuit et quels que soient les prix et la liquidité, il est devenu dangereux de bannir complètement certaines places de son allocation d’actifs, sauf à accepter de payer le prix fort pour y revenir.
Bien naturellement, le raisonnement s’applique à l’inverse sur les places sur-détenues, sur-concentrées, et parfois surcotées.
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