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Les placements ISR ont-ils vraiment la cote auprès des investisseurs ? Basma CHAIB, Présidente de Balkis Patrimoine

21
Jan
2022

Plusieurs études ont démontré que la quête de sens est une nouvelle variable à prendre en considération dans les choix d’investissements des français. Ainsi, nous pourrions penser que les placements ISR sont les placements les plus adaptés pour répondre à cette nouvelle tendance.

Le marché des produits responsables représentait au premier trimestre 2021, 522 milliards d’euros d’encours pour 962 fonds selon le centre de recherche de Novethic. Ainsi, les fonds ISR ont collecté au premier semestre 2021 +119 milliards d’euros en Europe contre 90 milliards pour les fonds non ISR selon l’Observatoire Quantalys de la gestion ISR. La mise en place de politiques budgétaires en faveur de l’Environnement et du Climat et la décision récente de la BCE d’intégrer le changement climatique dans sa politique monétaire peuvent être expliqués cette croissance.

Il est vrai qu’à l’échelle mondiale, c’est un marché qui offre de belles perspectives d’évolution. Selon l’étude de Casey Quirk, les encours de l’investissement durable pourraient quadrupler d’ici 2025 pour atteindre 13 000 milliards de dollars.

A contrario, il semblerait que les dimensions environnementales, sociales et solidaires ne sont pas des priorités pour la majorité des épargnants lors du choix d’un placement, selon le Baromètre de l’épargne responsable mené par Opinion Way pour la Banque Postale et Cashbee.

2 Français sur 3 déclarent ne pas connaître la notion d’épargne responsable et 84% d’entre eux affirment que la crise sanitaire n’a pas renforcé leur intérêt pour l’ISR.

La dimension d’investissement socialement responsable (ISR) intègre des facteurs extra-financiers dans les décisions d’investissements. En plus de faire une analyse financière classique, les investisseurs vont être attentifs aux critères liés au développement durable dans leurs allocations d’actifs.

Les données publiques et diverses études sont les principales composantes d’une évaluation extra-financière. Cette dernière peut être réalisée en interne par les gestionnaires d’actifs ou en externe par les agences de notation indépendantes. Dans les faits, chaque fonds détermine ses propres critères pour orienter ses supports d’investissements.

Différentes approchent existent, nous pouvons en citer deux : « l’exclusion » qui consiste à écarter des secteurs ou entreprises du fait de leurs activités, ou encore « impact investing » qui sélectionne des investissements réalisés dans les organisations avec l’intention de générer des impacts environnementaux et sociaux tout en allant chercher une performance financière.

Les supports ISR pourraient connaître davantage de succès si les français ne manquaient pas d’éducation financière. Toujours selon le Baromètre de l’épargne responsable mené par Opinion Way pour la Banque Postale et Cashbee. 4 Français sur 5 déclarent ne pas détenir de produits type ISR. Et 2 Français sur 3 ne connaissent pas la notion d’épargne responsable.

Alors différents labels sont apparus pour rassurer les investisseurs. Les labels ISR, c’est 751 fonds labellisés pour 570 milliards d’euros d’encours à fin juillet 2021, et Greenfin, c’est 62 fonds labellisés pour 17 milliards d’euros d’encours à fin juin 2021.

Le label Finansol, créé en 1997, est le label pionnier de la finance solidaire. Il distingue les produits d’épargne solidaire des autres produits d’épargne auprès du grand public. Est apparu en 2016, le label ISR (Investissement Socialement Responsable) qui vise à promouvoir le concept d’investissement responsable ainsi que les fonds ISR.

751 fonds sont labellisés ISR représentant 570 milliards d’encours à fin juillet 2021, ce qui fait de lui le premier label européen reconnu sur la place.

En France et en Europe, le cadre réglementaire évolue sans cesse. Les stratégies d’investissement doivent faire face à de nouvelles contraintes. Depuis mars 2021, le règlement européen SFDR (sustainable finance disclosure regulation) est entré en vigueur. Les sociétés de gestion doivent classer leurs produits selon leur degré de mesure du développement durable. Trois orientations sont possibles, les produits sans objectif de durabilité (article 6), ceux qui font la promotion des caractéristiques environnementales et/ou sociales (article 8) et ceux qui ont des objectifs définis en termes d’investissements durables (article 9). A savoir que d’ici fin 2022, la réglementation imposera de sonder les investisseurs sur les préférences ESG.

Le label ISR tend à se démocratiser pour être adopté par différents placements financiers.

Depuis le 1er janvier 2020, les contrats multisupports d’assurance vie ont pour obligation d’intégrer une unité de compte labellisée ISR, Greenfin ou solidaire. Dès janvier 2022, les trois supports devront être tous proposés par les assureurs. Ces derniers devront mettre en évidence le pourcentage d’UC labellisés dans leurs contrats.

Depuis octobre 2020, le label ISR s’est ouvert aux fonds immobiliers encourageant les acteurs du marché à adopter une démarche éthique et responsable. En septembre 2021, vingt-sept produits immobiliers ont été labellisés dont neuf SCPI selon l’Association française des sociétés de placement immobilier (Aspim).

L’offre de placements responsables s’étoffent de plus en plus permettant aux Français de s’y intéresser davantage. La crise sanitaire a remis en question certains comportements des investisseurs, cependant, selon le baromètre de l’épargne responsable, 84% des sondés affirment que la crise sanitaire n’a pas renforcé leur intérêt pour l’ISR. Un défi en ce sens est à relever.

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