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Analyses de marchés

"En 2024, les conditions devraient rester favorables à l’obligataire" Romane Ballin et Thomas Giudici (Auris Gestion)

22
Jan
2024
2023 a été une année historique pour le marché obligataire. Les performances exceptionnelles ont été influencées par deux facteurs principaux : la réduction progressive des spreads de crédit tout au long de l'année et la volatilité des taux d'intérêt. Qu’en sera-t-il de 2024 ? Réponses avec Thomas Giudici, Responsable de la Gestion Obligataire et Romane Ballin, Gérante Obligataire d’Auris Gestion.

Vincent Touraine : Bonjour à toutes et à tous. Nous avons beaucoup parlé de l'obligataire ces derniers mois avec la hausse des taux. 2023 aura été une très bonne année pour cette classe d'actifs. Qu'attendre de 2024 ? Sur quel fonds miser ? Nous voyons cela avec Romane Ballin et Thomas Giudici. Bonjour à tous les deux.

Romane Ballin et Thomas Giudici : Bonjour Vincent.

VT : Romane, vous êtes Gérante Obligataire chez Auris Gestion et Thomas, vous êtes Responsable de la Gestion Obligataire d'Auris Gestion. Thomas, comment s'est comporté le segment obligataire en 2023 ?

TG : On avait prophétisé que 2023 serait l'année de l'obligataire, ça a été le cas. Juste pour remettre les choses en perspective, sur le mois de novembre nous avons connu la deuxième meilleure performance de tous les temps sur le marché obligataire. Donc c'est vrai qu'à la faveur d'une fin d'année assez exceptionnelle, les performances le sont tout autant. Il y a deux raisons à cela. La première, c'est les spreads de crédit, donc la prime de risque des émetteurs qui s'est graduellement resserrée tout au long de l'année, même s'il y a eu quelques épisodes de stress, notamment en mars avec Credit Suisse. Sur les taux, par contre cela a été plus volatile. C'est vrai que les trois premiers trimestres de l'année les taux ont plutôt eu tendance à monter avec l'intégration par les acteurs de marché du fameux higher for longer. Il y a eu un stress assez fort sur les taux d'intérêt en octobre et après le marché a totalement retourné sa veste. À partir du mois de novembre nous avons commencé à anticiper des fortes baisses de taux de la part des banques centrales donc les taux ont lourdement chuté ce qui a été assez profitable au marché obligataire et finalement en regardant les performances, sur les segments les plus risqués donc le High Yield, c'est au dessus de 10 %, sur les autres sous-segments du marché crédit c'est entre 7 et 9 % et même sur les emprunts d'État, ça finit à plus de 5 %.

VT : Projetons-nous un peu. Comment peut se passer 2024 ? Romane, comment voyez-vous évoluer cette classe d'actifs en 2024 ? Dans quel environnement de taux ?

RB : Les conditions devraient rester très favorables. Il faut le rappeler, les taux de rendement sont toujours à des niveaux historiquement hauts. Nous avons du 4,5 % environ sur l'Investment Grade et même du 8 % sur le High Yield. De tels rendements devraient d'ailleurs amplement absorber un potentiel écartement des spreads en 2024. Alors du côté des taux, le cycle de resserrement monétaire touche à sa fin et on parle même maintenant de baisse des taux. Alors l'ampleur de ces baisses des taux va dépendre des évolutions macro-économiques, mais ça va rester un facteur de soutien pour la classe d'actifs.

VT : Un point d'attention peut-être signalé pour 2024 ?

RB : Oui, le retour du risque idiosyncratique. Les bilans des entreprises restent sains, les résultats restent satisfaisants, mais nous anticipons une hausse du nombre de situations compliquées et spécifiques à certains émetteurs. Il convient donc d'être prudent et sélectif, notamment sur le segment du High Yield où nous constatons depuis plusieurs mois une hausse du taux de dispersion.

VT : Nous en venons à votre offre obligataire. Chez Auris Gestion, vous avez une gamme assez étendue. Quel fonds mettez-vous en avant aujourd'hui ?
Thomas, un mot de votre gamme.

TG : L'obligataire est l'une des expertises cœur d'Auris Gestion. Donc l'un des fonds que nous mettons en avant c'est Auris Investment Grade. C'est un fonds assez innovant car il propose une approche indicielle et quasi systématique sur l'Investment Grade européen. La stratégie du fonds, c'est d'investir avec un effet de levier sur l'indice iTraxx Main. C'est un indice que nos partenaires CGP connaissent assez bien car il est à la base des produits structurés CLN iTraxx Main. Comment gagne-t-on de l'argent sur cet indice ? Déjà, nous allons voir le portage de l'indice un petit peu comme sur une obligation classique, sauf que là nous allons avoir, avec un effet de levier un portage un petit peu plus important. Il y a ce qu'on appelle le roll down, donc c'est le gain que nous allons faire quand l'obligation se rapproche de la maturité. Et enfin nous avons les emprunts d'État qui servent à placer le cash du fonds. Et finalement avec ce fonds, nous visons le rendement du High Yield, il y a la sensibilité du High Yield sans le risque High Yield en portefeuille.

VT : Romane Ballin, Thomas Giudici merci à tous les deux d'avoir été avec nous.

TG et RB : À très bientôt, au revoir.

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