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Analyses de marchés

Financière de l'Arc : Nvidia transforme le Nasdaq en or !

26
Feb
2024
Serait-ce l’alchimiste du XXIème siècle, capable de transformer le plomb en or ? Nvidia aurait-elle inventé la pierre philosophale, tant recherchée depuis des millénaires ?

Il semblerait que la réponse soit oui, mais avec un procédé bien différent des temps anciens, puisque la création de richesse se fait de nos jours par l’augmentation de la capitalisation boursière. Sur ce point, un record vient d’être battu ce 22 février 2024, avec un bond de plus de 276 milliards de dollars de la valeur de l’entreprise. Le précédent record en milliards de dollars était détenu par Meta Platforms (197 le 2 février 2024), suivi par celui d’Apple (190,90 le 10 novembre 2022) et d’Amazon (190,8 le 4 février 2022). Les bons résultats du 4ème trimestre, publiés la veille, ont fait la richesse de tous les actionnaires, y compris celle de son président-fondateur, Jen-Hsun Huang, désormais 21ème personne la plus riche du monde, dotée d’une fortune de 69 milliards de dollars. L’entreprise pointe désormais au 3ème rang des capitalisations mondiales, avoisinant les 2 000 milliards de dollars, derrière Microsoft et Apple, mais devançant Amazon. Cette euphorie irradie positivement tout l’indice Nasdaq, qui vient de s’adjuger presque 3% en une seule séance, soit une appréciation totale de 775 milliards de dollars, presque 500 milliards en plus que celle de Nvidia. Tous ces chiffres donnent le tournis, puisque l’indice phare des valeurs technologiques américaines dépasse la somme astronomique de 26 000 milliards de dollars. A titre de comparaison, le PIB des États-Unis en 2023 a été de 26 950 milliards de dollars

Cette euphorie va-telle durer ?

Evidemment, la recette de ce succès ne se trouve pas dans la transformation du plomb en or, mais plutôt dans l’art de convertir du silicium en unités de traitement graphique (GPU). En effet, les GPU de Nvidia se sont révélées très efficaces pour les charges de travail liées à l’intelligence artificielle (IA). Il s’agit d’un juteux filon, car avec une marge brute de 76%, la société multiplie par 4 le coût de fabrication à ses clients. Bien que l’entreprise, soit très discrète sur les volumes vendus, le produit phare est bien le H100, le processeur graphique conçu pour les centres de données et dont le prix a atteint jusqu’à 40 000 dollars sur Ebay, tant le déséquilibre entre l’offre et la demande est grand. Les résultats financiers ont largement dépassé les attentes des analystes. Le chiffre d’affaires annuel s’est élevé à 60,9 milliards de dollars en hausse de 126% sur un an, pour un résultat net de 29,76 milliards, en progression de 581%. L’avenir s’annonce tout aussi radieux, puisque la direction souligne que la demande reste toujours forte, car nous sommes sur un point de basculement dans l’intelligence artificielle et surtout pour les produits dédiés aux centres de données (Data Center). L’avenir s’annonce tout aussi prometteur, puisque cette année Nvidia devrait franchir la barre des 100 milliards de revenus pour un bénéfice net de plus de 55 milliards. Ces attentes sont toutefois élevées et doivent absolument se réaliser, sous peine de forte sanction du titre. Néanmoins la progression de celui-ci de plus de 58% en 2024, en seulement 7 semaines, permet d’amortir les éventuels chocs à court terme. On identifie actuellement deux catégories d’investisseurs. Celle des prudents, qui prennent leur profit, et celle des actionnaires à long terme, qui justifient la valorisation élevée du titre par une révolution technologique loin d’être achevée.

Il est évident que le « magot » fait des convoitises. Plusieurs clients de Nvidia, dont Microsoft, et Google souhaitent produire leur propre puce afin de courtcircuiter la société californienne de Santa-Clara. La course à la technologie est donc ouverte. Sur ce point Nividia dépense 8,7 milliards dollars en frais de recherche et développement, contre 27 pour Microsoft et 36,5 pour Alphabet (Google). Cet élément pourrait constituer un désavantage à moyen terme. Cependant le spécialiste de l’intelligence artificielle renouvelle ses produits constamment et semble indispensable, avec son sous-traitant préféré le taiwanais TSMC. Cette dépendance géographique est le maillon faible de la société, en cas de risque géopolitique et de tensions avec la Chine. Rien n’est donc joué, mais Nvidia fait bien la course en tête.

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