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L'année 2023 a été marquée par de nombreux événements inattendus. Contrairement aux prévisions de nombreux stratégistes, nous n'avons pas connu de récession mondiale. La désinflation s'est avérée plus forte que prévu, les banques centrales n'ont pas baissé les taux d'intérêt comme prévu, et la crise énergétique tant redoutée ne s'est pas produite.
Même la nouvelle crise au Moyen-Orient, qui s'est ajoutée au conflit en Ukraine, n'a pas réussi à freiner la reprise des marchés financiers. Les actions et les obligations ont connu un fort rebond, effaçant une grande partie des pertes de 2022.
Face à ces surprises, il est important de rester humble quant à notre capacité à prédire l'avenir. Cependant, nous pouvons identifier certains défis importants qui devront être pris en compte dans les mois à venir.
Voici quelques-uns de ces défis :
Alors que les années passées étaient dominées par l'inflation, le facteur politique va désormais prendre le pas. En effet, plus de 4 milliards de personnes, soit près de la moitié de l'humanité, seront appelées aux urnes dans 79 pays au cours de l'année.
Si le vainqueur est déjà connu dans certains pays (Russie, Iran, Venezuela...), l'incertitude est grande dans de nombreuses démocraties, notamment aux États-Unis. Ces changements politiques ne manqueront pas d'affecter les marchés financiers en créant de l'incertitude et, par conséquent, de la volatilité.
Cependant, il est important de noter que l'influence des changements politiques sur les marchés financiers est souvent moins importante que ce que l'on anticipe. Historiquement, les marchés ont tendance à se stabiliser après une période d'incertitude politique, une fois que le nouveau gouvernement est en place et que ses politiques sont claires.
Voici quelques exemples de changements politiques qui pourraient avoir un impact sur les marchés financiers en 2024 :
L'année 2024 devrait être marquée par des baisses de taux dans les pays développés. La désinflation semble suffisamment ancrée pour que les banques centrales baissent la garde et réduisent leurs taux directeurs.
Les marchés anticipent peut-être une baisse de la Fed dès le mois de mars, mais il est possible que la BCE prenne les devants et initie une baisse dès avril. En effet, l'Europe est généralement plus sensible aux baisses de taux que les États-Unis.
Cependant, les attentes de six baisses de taux en 2024 semblent optimistes. Le ralentissement économique américain est déjà visible, avec des révisions à la baisse des chiffres de l'emploi et une légère augmentation du taux de chômage.
De plus, le gouvernement américain devrait réduire sa politique de stimulation fiscale, ce qui pèsera sur la croissance. La croissance a été particulièrement forte en 2023 grâce aux consommateurs, mais les réserves d'épargne accumulées pendant la pandémie sont désormais épuisées, comme le montre le ralentissement des ventes au détail.
Enfin, les dépenses d'investissement des entreprises devraient diminuer en raison des hausses de taux. La combinaison de ces trois facteurs devrait freiner l'activité économique en 2024, accentuant la pression sur la Fed pour qu'elle baisse ses taux.
Une baisse des taux de la Fed aurait des conséquences sur le dollar, qui pourrait s'affaiblir face à un certain nombre de devises.
L'année 2023 a été marquée par un ralentissement de la croissance mondiale, avec des situations économiques divergentes selon les régions.
En Europe, la croissance a été atone, plombée par les hausses de taux d'intérêt et la rigueur budgétaire. La faiblesse de la demande mondiale a également pesé sur l'activité, en particulier dans l'industrie des pays du nord de la zone euro.
La BCE a concentré son action sur la lutte contre l'inflation, et un assouplissement monétaire ne sera possible qu'à condition que l'inflation continue de baisser. La faiblesse de l'économie devrait contribuer à ce mouvement désinflationniste.
La Chine a perdu son rôle de moteur de la croissance mondiale. De mauvaises décisions politiques et des tensions avec les grandes puissances occidentales ont amoindri son potentiel de croissance. De plus, la stratégie de "nearshoring" et de "friendshoring" adoptée par les pays occidentaux pénalise la Chine et profite à d'autres pays émergents, comme l'Indonésie, l'Inde ou le Mexique.
L'année 2024 devrait être marquée par une baisse des taux d'intérêt. Cependant, les mouvements de fin d'année sur la partie longue de la courbe des taux limitent le potentiel d'appréciation du marché obligataire.
De plus, les anticipations optimistes sur les baisses de taux peuvent accentuer la volatilité des marchés de taux et des marchés actions.
En conséquence, il est important de rester diversifié sur les marchés actions et de profiter des offres attractives de portage obligataire offertes par les produits structurés pour réduire le risque sur les fonds datés court terme.
Voici quelques points clés à retenir pour votre stratégie d'investissement en début d'année 2024 :
