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Private Equity

Schroders : quels sont les moteurs de la demande d’Actifs Privés ?

29
Jun
2023
Pour comprendre les avantages et les risques du Private Equity avec des experts du secteur, c'est ici que vous trouverez des informations utiles

L’investissement en Actifs Privés s’accroît dans toute l’Europe. Nos experts expliquent comment les investisseurs particuliers peuvent désormais accéder plus facilement à ce marché.


Pourquoi les actifs privés gagnent-ils en importance aujourd’hui ?

Wim Nagler, responsable clientèle institutionnelle Belgique et Luxembourg : « Tout d’abord, la demande des clients a tout simplement augmenté. Par leur nature même, les actifs non cotés ne sont pas négociés quotidiennement sur le marché, de sorte qu’ils ont tendance à être moins volatils que les actifs cotés.

Les fonds d’actifs privés sont généralement structurés pour les grands investisseurs institutionnels et sont par conséquent très difficiles d’accès pour une grande partie des investisseurs. Mais au cours des ces dernières années, de nouvelles structures sont apparues, permettant aux banques, aux intermédiaires et aux gestionnaires de patrimoine de les proposer effectivement à leurs clients particuliers.

La réglementation constitue un autre moteur de la demande. Par le passé, les régulateurs estimaient que ce type d’actifs illiquides ne convenait pas aux investisseurs particuliers. Cela est en train de changer, notamment en Europe avec le lancement du Fonds européen d’investissement à long terme (European Long-Term Investment Fund, ELTIF) et du Fonds d’actifs à long terme (Long Term Asset Fund, LTAF) au Royaume-Uni. »

Qu’est-ce que le Private Equity ?

Richard Damming, co-responsable des investissements en Private Equity, Europe : « Le Private Equity consiste à investir dans des sociétés dites privées, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas cotées en bourse. En fait, la plupart des entreprises ne sont pas cotées en bourse. Ce sont les grandes entreprises renommées qui sont cotées et dans lesquelles nombre d’entre nous investissent. Mais en réalité, ce sont les sociétés de taille moyenne, souvent dirigées par des familles ou des entrepreneurs, qui constituent le moteur de l’économie réelle dans le monde.

À un moment donné se pose la question de la succession. Quelqu’un doit reprendre les rênes d’une entreprise parce que son fondateur se retire ou change de poste. C’est alors que le Private Equity peut prendre le relais. Il assure la continuité des entreprises.

En investissant dans différents types d’entreprises non cotées, le Private Equity présente également un avantage en termes de diversification par rapport aux marchés publics. »

Quels sont les risques liés à l’investissement en Private Equity ?

Richard Damming : « Il est très important de savoir qu’il existe différentes stratégies possibles d’investissement en Private Equity. La stratégie appropriée pour investir dans des entreprises privées peut varier selon les différents stades du cycle.

Par exemple, l’investissement en capital-risque en phase de démarrage est intéressant tout au long des cycles, car il s’agit de financement d’amorçage et de financement de « série A », c’est à dire pour aider un entrepreneur à démarrer une entreprise. Et ce n’est pas cyclique, comme nous l’avons vu au cours des dernières décennies. Des entreprises comme Tesla ou Facebook ont en fait été créées après l’éclatement de la bulle des « dot com ». Ensuite, vous avez une phase ultérieure d’investissement axée sur les valeurs de croissance, ce que l’on appelle l’investissement avant l’introduction en bourse. Ce type d’investissement est par nature plus cyclique, car vous êtes tributaire de l’intérêt du marché pour les nouvelles introductions en bourse.

Dans l’ensemble, tout dépend de ce que l’on attend de l’exposition au marché non coté dans un portefeuille. Si vous ne souhaitez pas bloquer votre argent pendant une longue période, alors une solution semi-liquide pourrait représenter la meilleure option. Mais si vous êtes en mesure de renoncer à cette liquidité pour maximiser les rendements, sur une période de huit à dix ans, la solution non liquide serait la meilleure option pour mettre à profit la totalité de votre capital.

Les investisseurs institutionnels renoncent généralement à la liquidité pour maximiser les rendements, car ils disposent d’autres classes d’actifs liquides au sein de leur portefeuille. C’est pourquoi ils se tournent toujours vers les fonds fermés de long terme pour maximiser les rendements. Ils peuvent bénéficier de la liquidité des autres actifs du portefeuille. »

Quel est l’attrait des petites et moyennes entreprises en Europe ?

Richard Damming : « Dans le cadre des opérations de rachat – l’une des stratégies d’investissement dans le Private Equity –, vous avez le choix entre les rachats de petites et moyennes capitalisations, et les rachats de grandes et méga-capitalisations. Les rachats les plus importants sont beaucoup plus liés aux marchés de capitaux.

Les rendements dépendent davantage de l’effet de levier, car les prix d’entrée sont plus élevés, et l’introduction en bourse est une solution de sortie fréquente. À l’heure actuelle, nous suggérons d’étudier des opportunités de rachat plus petites, car elles sont généralement moins cycliques. Les données montrent également que par le passé, les années de récession ont été les meilleures périodes pour investir dans ces stratégies.

En Europe, nous bénéficions d’un marché fragmenté. Les différents pays créent des entreprises et des modèles économiques spécifiques dans leur propre langue. Le marché offre également la possibilité d’exploiter les inefficiences de prix pour les petites et moyennes entreprises souvent rachetées à des familles et des entrepreneurs, et de créer de la valeur par le biais d’améliorations de transformation en investissant dans et aux côtés de gérants spécialisés.

Les petites et moyennes entreprises peuvent avoir un plus grand potentiel d’amélioration opérationnelle, car elles disposent généralement de moins de ressources, d’équipes de direction moins expérimentées et de processus inefficaces. Cela crée un environnement plus propice à l’augmentation de la valorisation, à mesure que la qualité des flux de trésorerie est améliorée. »

Quelles sont les raisons autres que financières pour lesquelles de nombreux clients s’intéressent aux actifs non cotés ?

Bertrand Dord, directeur des investissements, Actifs non cotés, Gestion de patrimoine : « Il y a souvent un élément humain qui pousse nos clients vers les actifs non cotés. Si vous investissez tôt dans une société non cotée, vous pouvez souvent accéder à son équipe de direction et avoir l’opportunité de l’influencer.

Un certain nombre de petites entreprises privées sont relativement « pure play », c’est-à-dire qu’elles peuvent n’avoir qu’un ou quelques produits et moins de 100 salariés. En investissant dans leur capital, vous témoignez de votre confiance.

Par exemple, un certain nombre de nos clients sont des médecins, et sont donc souvent intéressés par l’innovation dans le domaine de la santé. Ils peuvent évaluer si de nouvelles idées ou de nouveaux produits sont susceptibles de fonctionner.

Beaucoup de nos clients particuliers sont aussi d’anciens entrepreneurs, ils peuvent donc vouloir soutenir les jeunes entrepreneurs, parce qu’ils comprennent ce que cela représente de se lancer seul. Ils peuvent apprécier le service ou le produit de l’entreprise et son directeur général, et souhaitent s’impliquer pour partager des idées ou donner des conseils. »

Quelle est l’allocation habituelle aux actifs non cotés dans les portefeuilles des clients ?

Bertrand Dord : « Les portefeuilles de certains clients peuvent avoir jusqu’à 30 % de leurs actifs investis en actifs non cotés. Les portefeuilles peuvent atteindre une allocation de 20 % au Private Equity, mais il existe une grande dispersion entre ces chiffres. Cela dépend principalement de l’appétit pour le risque, des besoins de liquidité et du total des actifs du client. »

Quelles sont les différences de rendement entre les marchés de capitaux privés et publics ?

Richard Damming : « Les investisseurs s’attendent à une surperformance des actifs non cotés car ils sont perçus comme complexes et risqués. Du point de vue de la gouvernance, le Private Equity offre des protections particulièrement fortes.

Vous pouvez prendre le contrôle d’une entreprise, vous vous appropriez ses opérations et, par conséquent, vous avez en réalité beaucoup plus d’influence sur votre investissement que lorsque vous êtes un très petit investisseur dans une très grande entreprise cotée.

Dans le domaine du Private Equity, les performances passées peuvent constituer un indicateur plus fiable des performances futures. Il n’y a évidemment aucune garantie, mais à titre d’exemple, notre recherche montre qu’un fonds de Private Equity qui est parmi les plus performants a plus de chance de le rester dans les années suivantes. De même, un fonds enregistrant des performances médiocres a plus de probabilité de poursuivre dans cette voie. Investir dans les stratégies adéquates de Private Equity avec les bons gérants a le potentiel d’offrir une plus grande constance dans la génération de rendement. »

Pour plus d'information sur le Private Equity consultez le site de Club Patrimoine.

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