Alors que Jerome Powell avait longtemps hésité, au cours de l’année 2021, à franchir le pas du resserrement monétaire, arguant d’une inflation transitoire et d’un marché de l’emploi encore en convalescence, la publication des dernières minutes du FOMC montre que le virage hawkish entrepris par la Fed lors de sa dernière réunion pourrait finalement être beaucoup plus serré qu’attendu. La majorité des membres de l’institution américaine considère en effet que les pressions inflationnistes devraient maintenant perdurer tout au long de 2022 et que l’apparition du nouveau variant Omicron est un catalyseur de plus à la hausse des prix, notamment sur le marché du travail. Sur ce dernier point, l’épidémie a profondément modifié le marché de l’emploi américain, en particulier sur le taux de participation qui peine à se redresser, ce qui pose des questions sur la définition du plein emploi par la Fed. Par ailleurs, la nouvelle vague de contamination en cours ne va faire qu’accentuer la pénurie de main d’œuvre et donc les tensions sur les salaires. Cependant, plus que la hausse de l’inflation en elle-même, les membres du FOMC sont tout particulièrement attentifs aux anticipations d’inflation qui pourraient s’établir durablement au-delà de la cible de long terme de la banque centrale. (…)