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Économie

Richelieu Gestion : 2023, une désinflation longue et laborieuse mais une désinflation !

8
Dec
2022

Nous avons eu récemment quelques signes rassurants contrecarrant les mauvaises nouvelles successives accumulées tout au long de l’année 2022.

L’inflation américaine a finalement surpris à la baisse, le climat européen a été clément et les prix du gaz ont fortement baissé, la Russie s’est retirée militairement de Kherson, les élections américaines ont eu un résultat mitigé, réduisant les risques d’une expansion budgétaire inflationniste. Les nouvelles de réouverture de la Chine se sont améliorées, malgré le fait que la situation sanitaire reste fortement imprévisible. Les relations entre les États-Unis et la Chine se sont stabilisées avec une rencontre entre les présidents Biden et Xi au G20.  

L’économie mondiale est confrontée à la pire crise énergétique depuis les années 1970. Le choc énergétique a porté l’inflation à des niveaux qu’elle n’avait plus atteint depuis des décennies et pèse sur la croissance dans le monde entier. 

Après s’être retrouvées à la traîne en 2021 face à la hausse des prix, les banques centrales des économies occidentales se sont rapidement transformées en combattantes de l’inflation. Cette année, le consensus macroéconomique est passé de la capacité des banques centrales à éviter un ralentissement total comme elles l’avaient fait depuis 10 ans à l’opinion selon laquelle les banques centrales organiseront un atterrissage économique en douceur en 2023. 

Pour Jerome Powell, l’erreur des années 70 est d’avoir baissé les taux trop tôt suite à la récession qui a suivie. Le président de la Fed préférera une récession plus forte, car la maîtrise de l’inflation est le garant d’une croissance pérenne.

A partir du deuxième trimestre 2023, nous pensons que la décélération de l’inflation, la pause dans les hausses de taux des banques centrales, la ré-accélération de la Chine et l’atténuation des perturbations de la chaîne d’approvisionnement devraient toutes soutenir l’attrait pour le risque. 

L’exercice de prévision n’est pas chose aisée mais nous pensons que cette année est particulièrement délicate. Non seulement parce que de nombreuses incertitudes exacerbent les avis contradictoires en fonction des informations que nous avons, mais aussi, et c’est certainement le point le plus central, car cette période reste historique et tout comportement apparait comme inhabituel d’un point de vue économétrique.


La croissance mondiale s’est ralentie en 2022 en raison de la diminution de l’élan de réouverture, du resserrement budgétaire et monétaire, des restrictions Covid et de l’effondrement de l’immobilier en Chine, ainsi que de la guerre Russie-Ukraine. 

Nous prévoyons une croissance mondiale de seulement 2.4 % en 2023 (après 3.1% en 2022), la résistance des États-Unis et de son consommateur contrastant avec une récession européenne marquée en début d’année et une réouverture chaotique en Chine.  L’Asie sera le principal moteur de la croissance en 2023 et 2024, tandis qu’en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud, les taux de croissance seront très faibles.

La poursuite du resserrement monétaire est nécessaire pour lutter contre l’inflation, tandis que les mesures de soutien budgétaire devront être plus ciblées et temporaires. L’épisode Liz Truss au Royaume-Uni, avec la crainte systémique de l’implosion des fonds de pension, a été un temps salvateur pour toute velléité de mesure de relance inflationniste d’un état. 

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