Dans les années 1980, les gérants de fonds et les courtiers en bourse, si bien caricaturés par Oliver Stone dans « Wall Street », n’avaient pas toujours conscience du rôle structurant des marchés financiers dans l’allocation d’épargne, et donc sur le développement économique et l’emploi. Trop concentrés à maximiser leurs profits, ils se percevaient rarement comme des alchimistes du capitalisme moderne en charge de trouver la formule magique entre l’épargne et l’investissement. Ils se sentaient encore moins responsables des questions sociétales et stratégiques de leur temps. Portés par une main invisible, ils remplissaient malgré tout leur mission secrète en finançant des projets industriels, de la R&D, des cycles d’innovation, bref de la croissance économique et du progrès. C’est vrai, parfois aussi de la casse sociale, des inégalités et souvent des dégâts environnementaux. (…)