Le déficit commercial de la France se creuse à 7,6 milliards d’euros en mai

Un retour à la dégradation après l’amélioration d’avril
Le déficit commercial de la France s’est creusé en mai pour atteindre 7,6 milliards d’euros, après un repli temporaire observé le mois précédent. D’après les données publiées lundi 8 juillet par les Douanes, ce déficit s’inscrit dans une tendance de volatilité sur le premier semestre 2025, avec une aggravation qui rompt avec l’amélioration d’avril, où le solde négatif avait été ramené à 6,6 milliards d’euros.
Le redressement du mois d’avril s’expliquait notamment par un rebond ponctuel des exportations. En mai, cette dynamique s’inverse, avec un net recul de ces dernières, combiné à une baisse des importations moins marquée. Cette évolution aboutit mécaniquement à une détérioration du solde commercial.
Le recul des exportations pèse plus lourd que celui des importations
Les exportations françaises ont diminué d’un milliard d’euros au mois de mai, atteignant 50,6 milliards d’euros. Les importations, de leur côté, ont reculé de 600 millions d’euros pour s’établir à 58,2 milliards d’euros. Ce différentiel explique le creusement du déficit commercial de 7,3 à 7,6 milliards d’euros.
Les secteurs les plus touchés à l’export sont l’aéronautique, la chimie, les produits pharmaceutiques et les biens intermédiaires. L’énergie reste quant à elle l’un des principaux contributeurs au déficit global, bien que les volumes échangés aient légèrement reculé en mai.
Une dégradation plus marquée que prévu par les analystes
Ce creusement dépasse les anticipations du consensus des analystes, qui tablait sur un déficit d’environ 7,4 milliards d’euros. L’écart observé renforce les inquiétudes sur la compétitivité extérieure française dans un contexte économique encore incertain à l’échelle mondiale.
En glissement annuel, la tendance reste à la dégradation, bien que moins prononcée qu’en 2022 ou 2023. Les douanes rappellent que le déficit commercial français avait dépassé les 160 milliards d’euros en 2022, un record historique lié notamment aux chocs énergétiques.
Une fragilité persistante dans l’industrie manufacturière
La baisse des exportations observée en mai reflète aussi la faiblesse persistante de la production industrielle. L’Insee a récemment signalé un recul de 1 % de la production manufacturière en mai, après déjà -0,7 % en avril. Les branches les plus affectées sont la métallurgie, la chimie, la pharmacie et l’agroalimentaire. Seules les industries extractives et la fabrication de matériels de transport ont connu un léger rebond.
Cette contraction de l’activité industrielle alimente la tendance baissière des exportations et pèse sur l’ensemble de la balance commerciale.
Des perspectives incertaines à court terme
Les perspectives pour les prochains mois demeurent incertaines. L’amélioration de la balance commerciale dépendra en grande partie d’un éventuel redressement de la production industrielle et d’une reprise de la demande mondiale. Dans le contexte actuel, marqué par des tensions géopolitiques et une désinflation progressive, les marges de manœuvre pour un rééquilibrage rapide semblent limitées.
Le gouvernement mise notamment sur les effets à moyen terme du plan France 2030 pour renforcer la compétitivité industrielle et favoriser les exportations à haute valeur ajoutée.
Sources : Le Figaro, BFM TV, Boursorama
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