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Analyses de marchés

Ofi Invest AM : l’inflation de janvier aux Etats-Unis a surpris à la hausse le consensus

22
Feb
2024
Les taux 10 ans ont continué de monter d’une dizaine de points de base la semaine dernière aux Etats-Unis, frôlant les 4,3%, et un peu moins en zone Euro avec un Bund qui teste tout de même les 2,4%.

Une semaine sur les marchés

Les taux 10 ans ont continué de monter d’une dizaine de points de base la semaine dernière aux Etats-Unis, frôlant les 4,3%, et un peu moins en zone Euro avec un Bund qui teste tout de même les 2,4%. Le principal élément déclencheur est venu des statistiques d’inflation plus vigoureuses que prévu aux Etats-Unis qui ont conduit les investisseurs à encore une fois revoir à la baisse leurs anticipations de baisses des taux directeurs, rejoignant désormais quasiment les prévisions des membres du Board de la Réserve fédérale, avec un peu plus de 3 baisses de taux à partir de juin. Le scénario « boucle d’or » (croissance solide et poursuite de la désinflation) perd un peu de force au profit des craintes de « no landing » (croissance solide et inflation plus persistante), même si une interprétation trop rapide des données du début d’année doit être évitée étant donnés les éléments idiosyncratiques souvent présents en janvier.

Les marchés actions ont plutôt bien résisté à la hausse des taux longs. Le S&P500 termine la semaine quasi stable tandis que les indices européens grimpent sensiblement dans le sillage de bonnes publications d’entreprises (notamment Stellantis, Renault, Safran).


Les nouvelles macroéconomiques de la semaine

L’inflation du mois de janvier aux Etats-Unis a surpris à la hausse le consensus. L’inflation totale a moins baissé qu’attendu à 3,1% sur un an (après 3,4% en décembre) et surtout l’inflation sous-jacente demeure constante à 3,9%. La désinflation des services cale pour le moment tandis que l'inflation des biens s'enfonce en territoire négatif, ce qui ne devrait pas durer mais empêche pour l’instant l’inflation sous-jacente de ré-augmenter. Que se passe-t-il donc dans les services ? D’un côté la désinflation du logement se met en place un peu moins vite et dans une moindre ampleur qu’attendu. De l’autre côté, au sein des services hors logement, le momentum sur certaines catégories est particulièrement haussier : c’est le cas dans les services de santé (prix des assurances santé, de l’hôpital), et les services de transport (prix des réparations et des assurances automobiles notamment). L’inquiétude sur le rythme de désinflation dans les services a été renforcée en fin de semaine par la publication de prix à la production relativement dynamiques. Est-ce que l'inflation de ces postes est fondamentalement liée au fort dynamisme de l'économie américaine ? Probablement en partie même si le mois de janvier comporte toujours des éléments idiosyncratiques (comme la revalorisation des contrats) non représentatifs du reste de l’année. En tout état de cause, ces deux indicateurs annoncent un momentum fort sur le déflateur de la consommation des ménages, indicateur préféré d’inflation de la Fed, qui sera publié en fin de mois. Les anticipations d’inflation des ménages demeurent tout de même pour le moment autour de 3% à horizon un an.

Après un flot interrompu de très bonnes statistiques aux Etats-Unis depuis le début de l’année, les ventes de détail de janvier contrastent pour la première fois, avec une croissance négative en valeur et en volume inédite depuis le printemps dernier. Ces chiffres annoncent une consommation des ménages en ralentissement en janvier, après une fin d’année très dynamique caractérisée par un taux d’épargne des ménages particulièrement bas. A ce stade, la croissance américaine du 1er trimestre ne semble pas en danger et toujours en mesure de battre le consensus encore prudent.

L’économie britannique présente actuellement des caractéristiques conjoncturelles proches de celles de la zone Euro, en un peu plus prononcées. Le Royaume-Uni termine l’année 2023 en légère récession technique (-0,3% de baisse du PIB au T4 après -0,1% au T3). Le creux conjoncturel et sans doute derrière nous comme l’attestent à la fois le rebond des enquêtes de conjoncture en janvier et des données dures disponibles (ventes au détail, production industrielle). Il est toutefois difficile d’attendre une croissance bien supérieure à celle de la zone Euro alors que les ménages britanniques sont davantage exposés aux taux variables que les ménages européens en moyenne et vont donc davantage subir les effets du resserrement monétaire passé. Du côté de l’inflation (à 4,0% sur le total, 5,1% sur le sous-jacent sur un an en janvier), le grand écart entre la baisse de l’inflation des biens et la persistance de celle des services domine. La hausse des salaires a passé son pic mais reste autour de 6% sur un an et poursuit leur rattrapage sur les prix dans un contexte de marché du travail en bonne santé (3,8% de taux de chômage) ce qui devrait inciter la Banque d’Angleterre à adopter un biais prudent dans la baisse des taux directeurs en seconde partie d’année.

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