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Analyses de marchés

Primonial : il faut se fixer des buts avant de pouvoir les atteindre

12
Apr
2024
Le premier trimestre 2024 est déjà terminé et il a ressemblé en tout point à la fin de l’année précédente.

Les actions internationales progressent pour le cinquième mois consécutif et gagnent 3,18 % en USD (+8,85 % en YTD). Pourtant les promesses de baisses des taux des banquiers centraux qui avaient constitué le ferment de la hausse des marchés fin 2023 semblent progressivement s’effilocher et perdre en intensité. Mais les investisseurs n'en ont cure et gardent leurs lunettes roses.

Cet optimisme est particulièrement flagrant aux États-Unis : les chiffres macroéconomiques sont globalement bien accueillis selon un scénario gagnant-gagnant. Soit ils sont bons et ils accréditent le scénario d’une croissance plus forte justifiant alors de retarder la baisse des taux monétaires, ce qui entraine la progression des marchés actions. Soit ils sont plus faibles, poussant alors la Réserve fédérale américaine (FED) à baisser ses taux et les marchés actions sont alors soutenus par ces perspectives d’assouplissement monétaire. Seule l’inflation pourrait venir jouer les troubles fêtes notamment dans un contexte géopolitique de plus en plus tendu, notamment au Moyen-Orient contribuant à la hausse du cours du pétrole.

Sans surprise, depuis le début de l’année, les États-Unis continuent de mener la danse (+10,56 % pour le S&P 500 en USD contre +7,65 % sur le Stoxx 600 européen). Toutefois, le match est légèrement à l’avantage de l’Europe au mois de mars (+4,04 % pour le Stoxx 600 et +3,22 % pour le S&P 500 en USD). Les méga-capitalisations constituent toujours les principales contributions à la hausse des indices américains sur l’année (+ 17,14 %) mais leur influence diminue en mars puisqu’elles ne progressent plus que de 2,66 % sur le mois. De plus, parmi ces « Sept Magnifiques», des divergences très significatives apparaissent. Si Nvidia continue sa folle progression (+ 77 % en YTD), Tesla abandonne plus de 30 % sur la même période


Est-ce le début d’une nouvelle tendance ?

Les derniers jours de mars ont peut-être donné une indication sur les prochains contributeurs des marchés. Depuis quelques semaines, les actions values et les petites capitalisations surperforment les grandes capitalisations de croissance. Elles pourraient progressivement rattraper leur retard à l’approche des baisses des taux monétaires. Cependant, si les investisseurs en actions restent délibérément optimistes, leurs homologues obligataires affichent un ton plus mesuré. Les taux d’intérêts deviennent plus volatils. Les taux longs clôturent certes sur des niveaux similaires à fin février, mais semblent s’orienter à la hausse au fur et à mesure que les marchés monétaires diminuent leurs anticipations de baisse des taux. De six baisses de taux anticipées fin 2023, nous sommes passés à deux ou trois baisses pour l’année 2024. La remontée des taux longs pourrait freiner la progression des marchés boursiers.

Par ailleurs, les mouvements de marchés paraissent à plusieurs titres déconcertants depuis le début de l’année avec des divergences très importantes entre les investisseurs. D’un côté, les marchés monétaires enregistrent des flux positifs significatifs depuis plusieurs mois et le cours de l’or ne cesse de progresser (+ 8,09 % en 2024), fait étonnant dans un contexte de hausse des marchés actions. De l’autre côté du spectre, la forte progression du Bitcoin (+13,9 % sur le mois de mars et plus de 70 % en YTD) révèle un fort appétit au risque de certains investisseurs, tout comme le démontre la fulgurante progression de Nvidia ou d'autres méga-capitalisations. Pourtant, l’extrême concentration des paris des investisseurs sur certaines valeurs accentue paradoxalement les risques sur les marchés, fragilisés par la moindre mauvaise nouvelle sur ces sociétés. La saison des résultats qui va intervenir en avril pourrait apporter son lot de déceptions sur un certain nombre de titres notamment dans le secteur technologique américain; cela pourrait entrainer les indices à la baisse.

Que faire dans cet environnement ?

Les anticipations de baisse des taux alimentent les espoirs d’un rebond de la croissance au second semestre, particulièrement attendu dans la zone euro. Autant la FED pourrait se permettre de sursoir à une baisse des taux en juin, autant cela parait impensable pour la Banque centrale européenne (BCE) au risque d’accentuer la récession avec laquelle nous flirtons depuis quelques mois. Néanmoins, une baisse de la FED reste toujours hautement probable avant la fin de l’été. Les actions européennes value et de petites capitalisations pourraient être les gagnantes des prochains mois surtout dans un contexte plus compliqué pour les actions de croissance. De même, les marchés émergents qui sous performent depuis de longs mois les actions développées, pourraient revenir au centre du jeu à la faveur de la baisse du dollar et des taux monétaires américains. Concernant les taux, l’appétence des investisseurs ne se dément pas sur les obligations privées qui sont cependant confrontées à une baisse de leurs rendements à la suite de la forte contraction des spreads de crédit. Le niveau des taux n’en reste pas moins attractif en absolu face aux autres rendements. Enfin, l’immobilier devrait peiner à se redresser en 2024 mais son facteur décorrélant apporte toujours de l’intérêt à nos portefeuilles.

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