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Actus Immobilier

Keys REIM : flex living, zoom sur une offre de logement en plein boom

31
May
2023

Le recours accru au télétravail a des conséquences multiples sur nos manières d’habiter. Pour de nombreux employés il a permis de choisir un lieu de vie idéal mais éloigné de leur bureau. Or, quand chaque semaine ou chaque mois une présence sur site est exigée, se loger devient problématique en raison des prix, disponibilités et emplacements fluctuants. Pour habiter à temps partiel, il fallait donc imaginer une nouvelle offre de logement. Appelée « part time » ou « flex living », elle se déploie à bon rythme dans les grands centres urbains. Décryptage.

Ils sont aujourd’hui identifiés sous le nom de navetteurs. Des travailleurs qui réalisent des déplacements intra ou inter régionaux réguliers pour se rendre au bureau. S’ils existaient avant les chamboulements provoqués par le Covid, leur nombre a augmenté avec l’accroissement très sensible du télétravail. Comme le rappelle l’Agence Majma Architectes dans une étude réalisée en partenariat avec le think tank IDHEAL et le Lab Cheuvreux, en France la part des salariés en télétravail est passée de 5,5% en 2017 à 26% en janvier 2022. Et l’Insee évalue que 29% des emplois est compatible avec le télétravail à l’échelle nationale, quand la moitié l’est à Paris.

Bien sûr, tous ceux qui télétravaillent ne vivent pas à grande distance de leur bureau et ne se posent donc pas la question de leur logement les jours où ils doivent y être présents. Mais parce qu’il a permis à certains d’aller vivre dans leur ville de cœur ou de se rapprocher de la nature par exemple, le télétravail conduit à augmenter la proportion de navetteurs. Et selon le baromètre Malakoff Humanis de février 2022, 48% des télétravailleurs (63% pour les moins de 35 ans) envisagent un télétravail longue distance, depuis un lieu éloigné de leur site, en France ou à l’étranger. De plus, d’autres profils viennent s’ajouter dans les rangs des navetteurs, les étudiants en alternance par exemple.


Ni hôtel, ni Airbnb, ni coloc

Or soulignait Antoine Maitre, de l’Agence Majma, lors d’une présentation des résultats de leur étude au Pavillon de l’Arsenal, il n’existait pas jusqu’il y a peu de solution pour ce type d’occupation. Les hôtels ou offres Airbnb ont en effet des disponibilités fluctuantes et des prix élevés et variables, notamment en saison estivale. Et dormir chez des amis ou un membre de la famille n’est pas une solution envisageable à long terme. Il fallait donc résoudre l’équation Prix/Stabilité/Emplacement/Sentiment d’être chez soi.


Selon l’étude, la solution se trouve dans le partage du temps d’occupation d’un logement ou « Part Time ».

« Le principe est assez simple : c’est de regrouper ces habitants qui sont dispersés dans les différentes solutions existantes dans un même logement qui répond au même besoin, explique Antoine Maitre. L’idée derrière ce regroupement est d’optimiser l’occupation dans le temps. En rassemblant les travailleurs selon leurs besoins, on arrive à une occupation maximale du logement sans interaction les uns avec les autres. On est donc chez soi chacun son tour ».

Ce résultat est notamment permis par la diversité des emplois occupés par les travailleurs qui facilite la mise en œuvre d’un emploi du temps d’occupation optimal. C’est une garantie importante pour les propriétaires. Mais pour les navetteurs la promesse est bien celle d’un lieu que l’on retrouve régulièrement, à proximité de son travail et à un prix abordable.

« La gestion du logement par le temps d’occupation permet de donner un tarif attractif en divisant le loyer par le nombre de nuitées tout en restant dans l’encadrement des loyers en vigueur », précise encore Antoine Maitre.


Pas sans gestionnaire ?

Sur le papier, la méthode fonctionne. Mais encore faut-il trouver les logements disponibles pour être occupés selon ce modèle. Pour les auteurs de l’étude Part Time, ils sont à développer dans les logements ou bureaux vides ou sous-occupés. Et il y en a beaucoup. A Paris au moins, où 45 500 logements sont occupés partiellement et 18600 sont vides.

D’un point de vue juridique, rien n’empêche le développement de ce modèle d’habitat à temps partiel selon le lab Chevreux qui s’est longuement penché sur la question pour l’étude Part Time. Il ne s’agit ni d’occupation au titre de résidence principale, ni de colocation. Il ne s’agit pas non plus de location meublée touristique. Pour développer l’offre, la signature d’un bail civil entre le propriétaire et chaque navetteur semble être la bonne solution. Mais des questions restent. Sur l’entretien des lieux notamment, ou l’organisation des allers et venues. Et il semble que l’établissement d’un règlement intérieur et le recours à un gestionnaire professionnel soient des pré-requis.

Du côté des potentielles cibles, les attentes plaident en effet pour. Selon un sondage réalisé pour l’étude Part Time, une majorité souhaite un peu de place pour pouvoir ranger et laisser des affaires. Et si 90% des personnes interrogées veulent bien enlever leurs draps ou passer un coup d’éponge, 76% souhaitent un gestionnaire de site et une charte de bonne conduite.

Le marché français prend forme

Dans les faits, c’est bien le modèle choisi par les premiers acteurs à s’être lancés pour déployer une offre de logement à temps partiel adaptée aux navetteurs. En France, FlexLiving et la plateforme WeekAway sont des précurseurs. Le premier propose des logements par abonnement à un prix au moins 30% inférieur à celui d’un hôtel ou Airbnb, s’occupe de la gestion quotidienne et garantit la qualité. Son offre de logement flexible à temps partiel ne concerne néanmoins qu’une
« chambre privative louée pour les passages réguliers quelques jours par semaine ou par mois ».

Mais cet acteur différencie l’offre aux particuliers de son offre aux entreprises. Et pour les pros, outre la chambre privative, FlexLiving propose aussi des studios ou des Appart’ entreprise, « appartements sur mesure aux couleurs de l’entreprise à destination des collaborateurs. Le tout géré par Flexliving ». Pour les propriétaires, il s’engage à faire des travaux de rafraîchissement à ses frais pour valoriser leur bien, et à passer régulièrement faire le ménage. De plus, Flexliving ne prélève pas de commission auprès des propriétaires, mais se rémunère grâce aux locataires qui occuperont l’appartement.

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