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Analyses de marchés

La marge de manœuvre de la Fed se réduit

17
Apr
2024
Les marchés boursiers restent dans le dur avec l'évaporation des espoirs de baisse des taux directeurs à court terme aux Etats-Unis. Les résultats d'entreprises parviendront-ils à rallumer la flamme ? UnitedHealth a contribué à aider Wall Street hier, tandis que LVMH a confirmé que le marché du luxe patine… sans pour autant décevoir totalement les investisseurs, comme nous allons le voir un peu après.

Avec cinq baisses en six séances au compteur, dont la dernière hier et assez marquée, le CAC40 français illustre bien les doutes qui ont assailli les marchés boursiers au mois d'avril. Toute la construction sur la baisse de taux aux Etats-Unis est en train de se casser la figure. Et ce n'est pas moi qui le dis, sinon vous pourriez nourrir de sérieux doutes dans la mesure où je n'ai aucun diplôme de banquier central. Non, c'est Jerome Powell, le chef de l'axe monétaire du bien. En tout cas, c'est ce qui est inscrit sur ses cartes de visite. On va parler ce cette déclaration un peu après, parce que c'est l'un des deux exemples que je veux vous présenter aujourd'hui pour illustrer le fait qu'il faut se méfier des réactions immédiates en bourse. 

Mais je commence avec mon premier exemple : les ventes de LVMH au premier trimestre. La publication était très attendue, en particulier en France, parce que le destin du CAC40 lui est intimement lié. D'abord parce que LVMH est sa première pondération. Ensuite parce que la société a l'habitude de publier dès le début de la saison trimestrielle. Enfin parce que le secteur pèse lourd, au-delà de LVMH, dans les indices européens. Le groupe dirigé par Bernard Arnault a vu son chiffre d'affaires baisser de 2% au 1er trimestre, même si, à périmètre et change constants, les ventes progressent de 3%. Les boissons alcoolisées et les montres de luxe font grise mine et la très scrutée division mode et maroquinerie se contente d'une hausse de 2% en données constantes. Des performances très modestes au vu de l'historique de la société, qui confirment les signaux envoyés par d'autres acteurs, notamment le vilain petit canard Kering. Le luxe est clairement dans une phase de non-croissance. La première réaction à ces chiffres a été une baisse du titre peu avant 18h00 hier soir sur les plateformes d'échange hors marché ou sur l'OTC américain, où sont cotés quelques titres LVMH (nota bene : un certain nombre de valeurs européennes sont cotées sur l'OTC, c'est assez pratique pour juger du sentiment de marché lors des publications). On était autour de -2,5% au plus bas deux ou trois minutes après la publication du communiqué par LVMH. Mais peu après, le titre s'est redressé pour finir dans le vert (+1,5% sur l'OTC US, +1,8% sur les plateformes européennes). Pour résumer, la publication de LVMH n'est pas folle mais les analystes lui accordent le bénéfice du doute : on ne prête qu'aux riches. La plupart des notes que j'ai pu consulter sont du genre "c'est pas terrible mais ça aurait pu être pire". Bernstein par exemple : "les résultats du 1er trimestre 2024 sont globalement corrects, même si un peu court sur mode & maroquinerie". Jefferies : "bien dans l'absolu, encore flou dans le relatif". Dans le cas de LVMH, la première réaction négative, plutôt légitime vue la tête des chiffres, a été balayée au profit d'une approche plus mesurée, même si je suppute qu'il y a une part de mansuétude de la part du marché parce que le groupe de luxe a déjà prouvé qu'il a du répondant.

La suite sur zonebourse.com

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