Non coté : existe-t-il un bon timing ? (Private Corner)
Dans le non coté, les écarts de performances entre gérants sont importants. Et dans un contexte de rebond des taux d’intérêt, la sélectivité est d’autant plus cruciale. Il s’agira notamment d’identifier si le moment est opportun pour s’exposer à telle ou telle stratégie. En matière de non coté, la notion de « market timing » n’a pas le même sens qu’en Bourse.
Flexibilité de la private equity face à la volatilité boursière
Les investisseurs habitués à la bourse sont souvent préoccupés par la recherche du bon point d’entrée, craignant de manquer le prochain mouvement haussier et de s’exposer juste avant une baisse brutale. Avec les actifs non cotés, ce biais n’a pas lieu d’être. En private equity, il n’y a pas de valorisation quotidienne des actifs. Certes, le prix des ‘deals’ en non coté n’est jamais totalement indépendant des fluctuations boursières, puisque la valorisation des sociétés cotées fournit des points de comparaison. Toutefois, l’argent confié à un fonds non coté ne va pas être investi immédiatement. Au contraire : la phase d’investissement (qui peut s’étaler sur quatre ou cinq ans), laisse une latitude importante au gérant pour décider d’investir ou non dans les dossiers qui lui sont proposés et donc de passer son tour dans les périodes où les valorisations lui semblent excessives.
Sélection de leaders pour surmonter l'incertitude macroéconomique
Ce lissage naturel des points d’entrée en private equity ne doit pas empêcher les investisseurs de constituer progressivement leur allocation et en la répartissant dans des stratégies différentes. Plus que le « market timing », ce qui importe vraiment lorsqu’on investit en acceptant d’immobiliser son argent sur du long terme (une dizaine d’années en général), c’est de s’exposer à des entreprises leaders sur leur marché, donc bénéficiant d’un potentiel de croissance important à travers les cycles. La détérioration du climat macroéconomique sur les derniers mois, la hausse de l'inflation et des taux d'intérêts ainsi que les menaces géopolitiques, amènent les investisseurs et leurs conseillers à évoluer dans un environnement de plus en plus difficile à appréhender où la sélection des équipes de gestion sera décisive.
Création de valeur dans le capital-investissement
Si le capital-investissement a un intérêt, c’est qu’en moyenne, l’accompagnement de PME ou d’ETI par des fonds est créateur de valeur. L’étude de France Invest publiée en décembre 2023 et portant sur 407 opérations de cessions d’entreprises par des acteurs français du capital-investissement entre 2012 et 2022 le démontre. En moyenne, la valeur des titres a été multiplié par 2,9 sur la période de détention de l’entreprise, qui est en moyenne de 5 ans et 5 mois. Les investisseurs doivent donc s’attacher à sélectionner les meilleures équipes de gestion, celles capables de faire mieux que cette moyenne plutôt enviable. L’historique de performance et la capacité qu’ont démontré certains gérants à s’adapter aux différentes phases économiques, y compris les périodes de crise comme 2008 ou le Covid, sont des éléments cruciaux.
Plus que le bon moment, c’est donc le bon gérant qu’il faut savoir saisir ! L’évaluation des équipes en phase de levée de fonds est cruciale mais aussi se documenter sur la manière dont elles ont délivré la performance, et observer quel a été leur comportement dans des phases de marchés tendues.
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