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Private Equity

Quelles alternatives au financement bancaire pour les chefs d’entreprises ? Steve Metoudi et Thomas Rigaudeau (Club Monceau)

18
Apr
2024
Steve Metoudi, expert-comptable et commissaire aux comptes chez Berdugo & Metoudi, et Thomas Rigaudeau, associé gérant chez Kray&Co, font le point sur les alternatives au financement bancaire pour les chefs d’entreprises. Dette, equity, fiscalité : vers quelles solutions se tourner lorsque les banques ne prêtent plus ?

Fanny BERTHON : Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Club Patrimoine pour parler de l'alternative au financement par les banques. Que faire quand les banques ne prêtent plus ? On va parler de dette privée, de financement alternatif avec nos deux invités aujourd'hui.

On retrouve Steve Metoudi, expert-comptable et commissaire aux comptes au sein du cabinet, Berdugo Metoudi. Bonjour Steve.

Steve METOUDI : Bonjour

FB : Et Thomas Rigaudeau de nouveau avec nous, associé gérant chez Kray&Co. Bonjour.

Thomas RIGAUDEAU : Bonjour Fanny.

FB : Pourquoi les banques ne prêtent plus, c'est le sujet du jour. Steve, expliquez-nous pourquoi les banques ne prêtent-elles plus ?

SM : Le flux se tarie en effet, pour plusieurs raisons. Il y a d'abord un retournement du marché, il y a moins de rentabilité, moins de cibles qui présentent des financements sécurisés. Il y a aussi une évolution du business model des banques, elles veulent moins se rémunérer sur des intérêts et plus sur des commissions. Côté entreprises, on sort de la phase Covid avec des entreprises qui sont relativement endettées, qui ont du mal à lever des capitaux propres, à renforcer leurs capitaux propres et souvent les banques rentraient en cofinancement ou avec un renforcement des capitaux propres dans le cadre de levées de fonds. Ce flux-là se tarie également et donc elles se mettent un peu plus en retrait. Historiquement les banques n'ont pas vocation à financer l'innovation, elles n'ont pas vocation à financer la croissance et c'est quand même des besoins qu'on a pour financer la mutation technologique, la transformation et les changements écologiques auxquels sont confrontés les entreprises. Tout ça, elles refusent de rentrer seules dans ce type de financement.

FB : Du coup, on a des alternatives, c'est ce qu'on va voir avec vous Thomas. Financement externe, alternatif, quelles sont les solutions ?

TR : Comme l'a anticipé Steve, on a des banques qui cofinancent avec des investisseurs privés. La première alternative, c'est d'aller chercher ces investisseurs privés qui peuvent investir sous deux grandes catégories de typologie d'investissement. La première, c'est l'equity pure. L'equity pure, c'est j'investis en échange d'actions. Des investisseurs qui sont plutôt de type dette privée, qui vont investir en échange d'un rendement plus élevé que le rendement de la banque parce que leurs garanties seront moindres, voire inexistantes.

FB : Il y a aussi des leviers internes, quels sont-ils Steve ?

SM : Pendant longtemps, la gestion du cash, étant donné que l'argent n'était pas cher, ce n'était pas la grande priorité pour beaucoup d'entreprises. Aujourd'hui, les taux augmentent, c'est plus difficile d'aller chercher de la dette bancaire et donc il faut faire un vrai travail. Le premier travail c'est d'aller optimiser son BFR. Il y a beaucoup d'entreprises qui ont du stock dans un contexte inflationniste, on voit les stocks qui augmentent, il faut les piloter. Il y a la gestion du recouvrement des créances clients, il ne faut pas hésiter quand il y a un besoin d'aller vers l'affacturage. Il faut aller négocier avec ses fournisseurs les conditions de paiement. Il y a aussi la fiscalité. Il faut arrêter de voir l'administration comme un organe de sanctions et vivre avec la peur du contrôle fiscal. Il faut pas hésiter à aller demander les remboursements de crédit de TVA, aller chercher des crédits d'impôt innovation, aller, quand on a une baisse des résultats, on se retrouve d'un coup en perte, à aller demander du carry back. Il faut vraiment appréhender l'administration comme un partenaire. Il y a des outils. Et enfin il y a tout un panel d'aides et de subventions, il y a le plan France 2030, il y a les subventions de l'ADEM, et ça, il faut postuler, ça prend du temps, mais c'est des subventions, c'est du cash qui arrive, et souvent non remboursable.

FB : Alors comment on peut conclure, Thomas, sur ce sujet ?

TR : Le meilleur ami des entrepreneurs et des entreprises d'aujourd'hui, c'est le banquier d'affaires et son expert-comptable. Donc n'hésitez pas à aller les voir, leur demander conseil et optimiser leurs sources de financement internes et externes.

FB : Merci beaucoup pour ces précisions Messieurs.

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