Record de défaillances d’entreprises en France au 3e trimestre 2025
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Un niveau record de défaillances pour une période estivale
Le groupe Altares a recensé 14 371 défaillances d’entreprises en France au 3e trimestre 2025, soit une hausse de 5,2 % par rapport à la même période de 2024. Ce chiffre représente un record pour une période estivale, avec près de 6 800 procédures ouvertes sur le seul mois de septembre, un niveau qui n’avait plus été observé depuis 2009.
L’étude souligne que le reflux des défaillances observé en début d’été a été freiné par un mois de septembre plus sévère qu’attendu. La tendance reste ainsi orientée à la hausse depuis cinq ans, passant de 5 311 cas en 2021 à 14 371 en 2025.
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Une évolution contrastée selon le type de procédure
Les liquidations judiciaires directes représentent 9 730 cas au troisième trimestre, en progression limitée de +3 % sur un an. Les redressements judiciaires, eux, augmentent de 11 % pour atteindre 4 310 cas, tandis que les sauvegardes progressent de 12 % (331 cas).
Ces deux dernières procédures totalisent désormais près d’un tiers des défaillances, contre moins d’un quart en 2021 et 2022. Cette part croissante traduit une évolution vers des solutions favorisant la continuité d’activité et la préservation de l’emploi. Près de 52 000 postes sont menacés au troisième trimestre, dont 20 600 directement liés à une liquidation judiciaire.
Les petites entreprises en première ligne
Les microentreprises de moins de 3 salariés concentrent près des trois quarts des défaillances, soit 10 500 cas, en hausse de 6 % par rapport à 2024. Les TPE de 3 à 5 salariés montrent une résistance relative (-3 %), mais celles de plus de 5 salariés enregistrent une hausse de +9 %.
Les PME de 10 à 19 salariés dérapent nettement (+13 %), tandis que les entreprises de plus de 20 salariés s’alignent sur la moyenne du trimestre (+5 %). Parmi elles, 46 structures de plus de 100 salariés ont fait défaut, menaçant 10 000 emplois. Au total, 50 700 entreprises ont défailli depuis le début de l’année, soit 1 600 de plus qu’à la même période en 2024.
Des écarts marqués selon les secteurs d’activité
La construction et le commerce de détail montrent une relative stabilité. Le secteur de la construction totalise 3 505 défaillances, soit une hausse limitée de 2 %, avec un bâtiment stable (2 860 cas) et un gros œuvre en amélioration (-4 %).
Le commerce enregistre 3 007 défauts (+2 %), avec une situation favorable dans le détail alimentaire (-6 %), l’équipement du foyer (-5 %) et les magasins multi-rayons (-20 %). En revanche, la parfumerie, l’optique et la pharmacie affichent une forte dégradation (+40 %).
L’industrie manufacturière reste sous tension avec une hausse de 17 %, particulièrement marquée dans la métallurgie-mécanique (+54 %), la maintenance (+19 %) et la récupération de déchets (+33 %).
Les services aux entreprises enregistrent 2 045 défaillances (+9 %), notamment dans le nettoyage de bâtiments (+35 %) et la sécurité (+20 %).
Les activités agricoles (+27 %) et celles de la santé humaine et action sociale (+37 %) sont également fortement touchées.
Des disparités régionales significatives
Certaines régions se trouvent en nette difficulté : Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire, Centre-Val de Loire et Corse affichent des hausses sensibles de défaillances. À l’inverse, la Bretagne, la région PACA et le Grand Est enregistrent une baisse du nombre de défauts d’entreprises.
De grandes entreprises désormais concernées
Les difficultés ne se limitent plus aux TPE. Selon l’Association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés (AGS), 1,7 milliard d’euros ont été versés depuis le début de l’année 2025 pour garantir les salaires des salariés d’entreprises en difficulté, soit une hausse de 5,7 %.
Ce montant traduit une montée des situations complexes et lourdes, notamment dans l’industrie, premier secteur en nombre de salariés accompagnés. Les procédures collectives d’entreprises industrielles de plus de 50 salariés ont bondi de 75 % entre 2024 et 2025, confirmant la diffusion des défaillances vers des structures de plus grande taille.
Une économie française en attente de reprise
Pour Thierry Millon, directeur des études Altares, l’économie française reste plongée dans l’incertitude, freinant l’investissement et les embauches. Les dirigeants les plus expérimentés eux-mêmes marquent une pause dans leurs décisions.
Si la consommation des ménages demeure atone, elle ne s’effondre pas, et la période des fêtes pourrait offrir un léger répit aux petites entreprises les plus fragiles. Sans inversion de tendance attendue à court terme, une stabilisation pourrait néanmoins se dessiner en fin d’année 2025, avant une amélioration espérée pour 2026.
Source Altares
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