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Ofi Invest AM : l'or, le plus précieux des métaux

12
Mar
2024
L’or est un métal précieux qui a toujours fasciné et qui lui vaut d'être considéré par beaucoup comme une valeur refuge. Son utilisation remonte au moins au Ve siècle avant Jésus-Christ.

Il est considéré comme le plus précieux des métaux, même s’il n’a pas toujours été le plus cher et le plus rare (le platine, par exemple, est produit dans des quantités bien moins importantes). Mais ses qualités en ont fait un métal de choix et sa faible utilisation industrielle en a fait essentiellement une réserve de valeur. Résistant à la corrosion, à l’oxydation, brillant, il est également considéré comme le plus ductile des métaux, c’est-à-dire que l’on peut l’étirer énormément sans le casser. 1 gramme d’or peut ainsi être étiré sur 165 mètres, avec un diamètre de l’épaisseur d’un cheveu humain ! Sa rareté, sa faible production annuelle et sa faible utilisation dans l’industrie en ont également fait un instrument de choix pour asseoir le système monétaire d’un grand nombre de pays.


PRODUCTION

La production d’or est relativement stable depuis près de 10 ans et s’établissait à 3 644,4 tonnes en 2023 selon le World Gold Council. Longtemps, l’Afrique du Sud a été le premier producteur mondial, avec une part de marché allant jusqu’à 62 % en 1970. Mais cette part n’était plus que de 26 % en 1990 et ne représentait plus que 2,55 % en 2022. C’est la déplétion des mines (baisse de la production du fait de la baisse de concentration en minerais du gisement) qui est le principal responsable de ce recul.

La Chine est désormais le plus gros producteur mondial avec une part de marché d’à peine plus de 10 %. Viennent ensuite la Russie et l’Australie, qui produisent tous deux un peu plus de 8 % de la production mondiale. Le Canada (5,36 %) et les États-Unis (4,76 %) viennent ensuite.

La stabilité de la production a été rendue possible par le développement de nouveaux gisements, et notamment grâce à la montée en puissance de l’Afrique et des pays d’Asie centrale. Le problème est que la production n’arrive plus aujourd'hui à progresser réellement. En effet, les découvertes de nouveaux gisements d’or se font de plus en plus rares et les derniers gros dépôts découverts remontent au mieux au milieu des années 2000.

Ainsi, les découvertes réalisées au cours de ces 10 dernières années ne représentent que 6 % de tout l’or trouvé depuis 1990. Un gisement mettant en moyenne 17 ans à être mis en exploitation dans le monde (source : AIE), nous pouvons considérer que les sources de production les plus prometteuses sont désormais déjà en exploitation.

C’est ce qui fait dire aux spécialistes que, les mines vieillissant, la production pourrait très prochainement commencer à baisser irrémédiablement. Les réserves prouvées actuelles étant de 59 000 tonnes, sur la base de la production actuelle, l’exploitation de ces réserves pourrait être terminée d’ici… 2040 !

Et ceci n’est pas faute d’investissement dans l’exploration : si les budgets sont en recul par rapport aux années 2010, ils restent sur des niveaux élevés. L’exploration aurifère engloutit aujourd’hui à elle seule 46 % du budget consacré par les groupes miniers à la recherche de métaux.


Toutefois, il y a plusieurs éléments rassurants à prendre en compte pour nuancer le fait que, même si la production minière aurifère est amenée à diminuer, nous ne devrions pas manquer d’or avant longtemps.

Tout d’abord, l’or est un métal quasiment indestructible. Aussi, l’or déjà miné reste disponible. Si une partie est immobilisée ou difficile à récupérer (voir la partie sur le recyclage ci-après), nous estimons aujourd’hui qu’un peu plus de 212 000 tonnes d’or ont déjà été extraites. Tout cet or tiendrait dans un cube de 22 mètres de côté.

Le recyclage d’or peut donc constituer un complément important à la production minière pour assurer l’équilibre entre l’offre et la demande. Cela a d’ailleurs déjà commencé puisque sur les dix dernières années, l’or recyclé représente régulièrement environ 25 % de l’offre.

Ensuite, il ne s’agit là que des réserves, qui se définissent comme la part d’un métal sous terre et dont l’exploitation est technologiquement et économiquement possible. À ne pas confondre avec la ressource qui, elle, est la quantité estimée d’un métal dans la croûte terrestre.


Au fil du temps, si le prix de l’or augmente ou que de nouvelles technologies permettent d’aller chercher des ressources aujourd’hui inaccessibles, cette part des ressources deviendrait alors une réserve exploitable et retarderait l’épuisement total de l’or.


À fin 2019, les ressources d'or étaient estimées par Metals Focus à 183 240 tonnes.

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