« Nous investissons sur des mégatendances structurelles de long terme » Elena Ganem (Square Capital) et Maxime-Alexandre Corre (Ad Maiora)
Elena Ganem : Bonjour Maxime.
Maxime-Alexandre Corre : Bonjour Elena.
EG : Ravie d'être avec toi pour ce premier épisoded'Entre 4 yeux. J'ai rejoint Square Capital il y a quelques mois. Pour rappel,Square Capital est une société de gestion fondée en 2007 par Jacques Benhamouet Hugues Decobert, deux anciens directeurs exécutifs de chez Goldman Sachs àLondres. Aujourd'hui, nous gérons à peu près 1,5 Mds € sur un pôle gestionprivé, un pôle gestion collective à travers 4 bureaux, à Paris, à Londres, àMonaco et à New York. Maxime, tu es Conseiller en Gestion de Patrimoine.Peux-tu me parler de ton activité ?
M-AC : Nous avons une vision moins internationale quela tienne. Nous sommes à Grenoble. Nos clients sont répartis dans les grandesvilles de France et nous sommes 2 associés fondateurs, Zoé Harmant et moi-même.Aujourd'hui, nous avons des dossiers assez complexes, qui vont mélangerfiscalité, juridique et financier. Ce qui va surtout nous plaire dans notremétier, c'est l'accompagnement presque quotidien de nos clients et surtout unevocation très long terme. C'est un peu l'ADN du métier aujourd'hui. Et puis,c'est là où va la réglementation. Et si nous parlons de réglementation, un dessujets qui va nous animer tous les deux c'est Value for Money, qui va mettre enavant cette notion de performance des fonds d’investissement par rapport auxfrais et ce qui va vous rendre plus ou moins éligibles chez les différentsassureurs. J'imagine que c'est un sujet important chez toi.
EG : C'est un vrai sujet. Nous en parlons beaucoup. Tuas raison, les asset managers sont très concernés par ça. Aujourd'hui, il fauts'élever en termes de qualité de gestion. Les partenaires ne sont plus prêts àpayer des frais élevés pour une performance moindre. Nous gérons le fondsSquare Megatrends Champions sur les actions internationales de qualité, doncsurtout US et Europe. Le fonds a été lancé en 2016. Depuis son lancement, ilsurperforme son indice de référence, le MSCI World, sur cinq ans, sur un an. Lefonds remplit son mandat. L'objectif étant de battre les marchés actionsmondiaux.
M-AC : Belle performance du coup. Nous n'avons pasattendu la réglementation pour regarder la performance des fonds. D'ailleurs,c'est un exercice que nous faisons au cabinet. Tous les trimestres, nousindiquons la performance des fonds à nos clients et nous leur proposons unbilan en 3-5 lignes parce qu'il faut que ce soit court - tous les clients nesont pas passionnés de finance - sur la performance du fonds, sur les raisonsde cette performance et sur nos attentes sur les périodes à venir. L'idée, ilfaut que ce soit facile à comprendre. C'est pour cela que nous avons tendance àchoisir des fonds thématiques facilement identifiables. Votre fonds Megatrendsest-il facilement explicable ? Les thématiques sont-elles assez identifiables ?
EG : Oui, tout à fait. Le fonds porte bien son nom. Ils'appelle Square Megatrends Champions. Nous investissons sur des méga tendancesde long terme, des méga tendances structurelles sur le long terme. L'idée étantd'en identifier certaines. Aujourd'hui, nous en avons 4 : le vieillissement dela population, la croissance de la classe moyenne dans les pays émergents,l'importance croissante des réglementations et aujourd'hui, la plus représentéechez nous, c'est la digitalisation de l'économie qui a pleinement bénéficié del'essor de l'intelligence artificielle, une thématique dont on parle énormémentaujourd'hui et j'imagine que chez toi Maxime au cabinet, vous ne passez pas nonplus à côté. Est-ce une thématique qui vous intéresse ? Dans laquelle vousinvestissez ?
M-AC : Nous en avons mais nous avons un vraiquestionnement autour de ça. La grande crainte, c'est d'avoir le mauvais pointd'entrée. Il est toujours dur à déceler ce bon ou ce mauvais point d'entrée,donc ce que nous faisons, en général, c'est la mise en place d'investissementsprogressifs, souvent sur 6 à 12 mois. Sur l'intelligence artificielle, enregardant les performances des derniers mois, nous nous posons quand même desquestions : est-ce que nous n'attendons pas une prise de bénéfice ou une baissedu marché pour se positionner de manière un peu plus engagée, plussignificative ? La question, je peux te la retourner. Est-ce que c'est le bonmoment d'y aller ?
EG : Tu n'es pas le seul à nous poser cette question.C'est une question qui revient beaucoup. Sur le premier trimestre, cettethématique a beaucoup porté les marchés, notamment aux États-Unis. Mais outrela valorisation, ce sont les anticipations des résultats à la hausse qui ontaccentué ce phénomène de hausse. Aujourd'hui, nous voyons qu'il y a desvalorisations vraiment excessives d'un certain côté, mais il y a aussi dessociétés comme NVIDIA, par exemple, qui se paient moins cher qu'il y a quelquesmois. En prenant juste cette industrie des semi-conducteurs qui participe audéploiement de l'IA par la suite, il faut être très sélectif en termes de stockpicking. C'est le choix des valeurs qui va faire la différence. Nous sommespositionnés sur les trois leaders mondiaux, donc NVIDIA, TSMC, ASML, avec desbelles perspectives de croissance par la suite, donc nous sommes très positifssur ce secteur-là.
M-AC : Même à court terme ou à moyen terme, de bellesperformances, en plus sur les 5 dernières années, des thématiquesidentifiables, faciles à expliquer aux clients, et même une bonne vision courtet moyen termes sur votre thématique principale, donc c'est très rassurant etça donne envie de le présenter aux clients.
EG : Bien résumé. Tu as tout dit. Merci.
M-AC : Merci. À très vite.
Chaque jour, nous sélectionnons pour vous, professionnels de la gestion d'actifs, une actualité chiffrée précieuse à vos analyses de marchés. Statistiques, études, infographies dans divers domaines : épargne, immobilier, économie, finances, etc. Ne manquez pas l'info visuelle quotidienne !
Ne loupez aucun événement de nos partenaires : webinars, roadshow, formations, etc. en vous inscrivant en ligne.