Amplegest : le temps des incertitudes
À mesure que l'année 2023 touche à sa fin, les incertitudes s'accumulent. Va-t-on enfin assister à un ralentissement de la croissance économique américaine, permettant ainsi à la Réserve fédérale de maîtriser les pressions inflationnistes ? L'Europe se dirigera-t-elle vers une récession plus profonde que prévu ? La Chine connaîtra-t-elle une accélération grâce aux mesures monétaires et budgétaires récemment mises en place ? Sans oublier les incertitudes géopolitiques qui planent... Toutes ces interrogations suscitent du stress, voire du pessimisme, sur les marchés financiers.
Situation aux États-Unis
Depuis des mois, la Réserve fédérale américaine s'engage dans une politique clairement restrictive pour ramener l'inflation à des niveaux jugés acceptables selon ses critères. Cela passe par un ralentissement de l'activité économique, seule mesure susceptible d'atténuer les tensions sur le marché du travail et les pressions salariales. Pour l'instant, l'économie américaine semble toujours robuste. La croissance du troisième trimestre 2023 s'est élevée à 4,9 %, avant de probablement fléchir au quatrième trimestre. La consommation, moteur principal de l'activité économique américaine ces dernières années, reste forte mais pourrait légèrement diminuer. La situation géopolitique mondiale et la diminution de l'épargne post-COVID pourraient contribuer à un affaiblissement du moral des consommateurs américains. En revanche, les investissements des entreprises ne montrent aucun signe de ralentissement, et le marché de l'emploi demeure vigoureux, avec un nombre de demandes d'allocations chômage très bas.
La baisse de l'inflation aux États-Unis se poursuit, mais à un rythme modéré. Atteindre l'objectif de 2 % d'augmentation des prix semble encore loin, ce qui maintient une incertitude persistante quant à l'action future de la Réserve fédérale. Doit-elle continuer à relever les taux, au risque de provoquer des effets secondaires parfois sévères ? Ou devrait-elle plutôt attendre que les hausses précédentes de taux produisent leurs effets habituels sur l'économie, avec les délais usuels ? Les débats au sein de l'institution sont nombreux, opposant les partisans de politiques monétaires plus restrictives à ceux prônant la prudence. Néanmoins, nous sommes convaincus que le cycle de hausses de taux touche à sa fin (à l'exception peut-être d'une dernière hausse de 25 points de base en novembre) et que nous entrons désormais dans une période de stabilité pour plusieurs mois.
Situation en Europe
La situation est différente en Europe. L'inflation reste également au-dessus des objectifs, bien qu'elle ait considérablement diminué au cours de la dernière année pour se situer autour de 4 %. Cependant, l'économie européenne est bien plus fragile que celle des États-Unis. L'Allemagne est déjà en récession et d'autres pays de la zone euro peinent à afficher une croissance significative. Par conséquent, il semble de plus en plus évident que la séquence de hausses de taux est terminée, sauf événement improbable. Une période de stabilité s'annonce avant une probable première baisse des taux dans la seconde moitié de 2024.
Situation en Chine
Dans ce contexte, la Chine poursuit une politique à contre-courant, en abaissant ses taux d'intérêt et en lançant des mesures de relance budgétaire. L'objectif est de maintenir la croissance chinoise au-dessus de 5 %. Les perspectives sont plutôt encourageantes et semblent confirmer ce scénario.
Perspectives et recommandations
Nous assistons à une accumulation de problèmes en cette fin d'année : crises géopolitiques avec les tensions au Moyen-Orient qui s'ajoutent au conflit en Ukraine, instabilité politique aux États-Unis avec la possibilité toujours présente d'un shutdown et une campagne électorale qui s'annonce houleuse, et résultats trimestriels des entreprises globalement décevants jusqu'à présent sur le plan financier. Cette conjonction d'événements confère à cet automne une tonalité morose, voire pessimiste. Les actions subissent des corrections significatives, la moindre déception entraînant des sanctions sévères. Les obligations sont également touchées par la hausse des taux à long terme. D'autres catégories d'actifs, telles que l'immobilier, souffrent également des conséquences de cet environnement dégradé. Face à cette situation, il est important d'éviter les réactions impulsives qui peuvent s'avérer contre-productives. Il est essentiel de se concentrer sur des actifs de qualité, de se protéger en allouant une partie importante du portefeuille aux obligations à court terme, et de rester réactif face à certaines exagérations du marché. Nous observons des valorisations souvent incohérentes, notamment sur les petites capitalisations, laissant entrevoir des opportunités de rebond significatives lorsque les conditions s'amélioreront.
Nous maintenons nos positions dans nos portefeuilles dynamiques et conservons une légère sous-pondération des actifs risqués dans nos portefeuilles équilibrés et modérés.
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