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Vega IM : pourquoi l’IA générative est une innovation disruptive ?

19
Jun
2023
L’IA générative suscite un engouement financier avec des performances boursières exceptionnelles, comme Nvidia, en raison de son potentiel disruptif.

L’engouement populaire récent pour l’intelligence artificielle générative s’est transposé aux marchés financiers au travers de performances boursières impressionnantes à l’image de Nvidia qui a rejoint en un temps record le club des valeurs à plus de 1000 Md$ de capitalisation. Pourquoi un tel intérêt de la part des marchés ? Parce qu’il s’agit d’une véritable innovation disruptive, dont les effets sont encore loin d’être totalement appréhendés.

Une innovation à grande échelle


Si la disruption peut se définir de plusieurs manières, notamment en fonction du champ d’application, il est un déterminant commun : l’ampleur que revêt une innovation pour être qualifiée de disruptive. Effectivement, derrière la notion de disruption, il y a une idée d’accessibilité, c’est-à-dire d’une innovation qui aurait pour effet de rendre un produit ou service plus simple, plus facile à utiliser, moins cher et ce, pour le plus grand nombre…

L’une des caractéristiques du phénomène de l’IA générative est bien la facilité déconcertante et les applications pratiques immédiates des outils récemment mis à disposition à un large public. De l’histoire de l’innovation, ChatGPT est à ce jour l’application la plus rapidement adoptée avec plus de 100 millions d’utilisateurs en seulement deux mois…Uber, autre application emblématique des phénomènes de disruption technologiques, a réalisé cette performance en 5 ans. 


Une réponse crédible à une problématique structurelle


Si les marchés jugent crédibles les perspectives de croissance annoncées par les acteurs de l’IA, c’est que celles-ci, loin d’être farfelues, reposent sur une tendance structurelle dont les conséquences économiques sont considérables. Depuis plus d’une décennie, la tendance au déclin des gains de productivité se confirme dans le monde développé, tendance renforcée, semble-t-il, par le choc Covid.

Or, le déclin de la productivité pèse sur la croissance potentielle (définie par la somme de la croissance de la population en âge de travailler et des gains de productivité) et interroge sur l’impact pour le financement des États, la stabilité des modèles de redistribution, l’inflation…etc. Les possibilités d’automatisation offertes par l’IA dans de multiples secteurs ouvrent la voie à un choc de productivité qui pourrait être durable.

D’après les premières estimations d’économistes, les chiffres avancés seraient comparables aux précédentes vagues d’innovations majeures de l’histoire, telles que la généralisation de l’ordinateur personnel. Plus de 60% des emplois existants pourraient être partiellement automatisés / assistés par l’IA dans le scénario d’une adoption généralisée à grande échelle, portant le gain en termes de productivité à environ 1,5 points supplémentaires sur une décennie . Quand on sait que la croissance potentielle européenne se situe autour de 1,5%/2%, d’après les estimations, on mesure le potentiel économique d’une telle innovation. 


Un bouleversement majeur pour de nombreux marchés


Le propre d’une disruption est de bouleverser les équilibres existants pour de nouvelles façons de procéder. Comme chaque innovation de rupture, elle entraîne des gagnants et des perdants. Ces phénomènes de disruption sont bien souvent à l’origine de parcours boursiers impressionnants à la hausse notamment, mais également tout aussi notables, en relatif, pour les sociétés qui en sont les perdantes, qui, en cas d’impossibilité à s’adapter à la nouvelle donne, tomberont en désuétude. Le profil de valorisation des sociétés concernées, voire de secteurs entiers, peut s’en trouver profondément modifié et ce sont justement ces changements de statut boursier dont sont friands les investisseurs.

Des valorisations à relativiser


Donner un prix à la disruption est toujours un exercice périlleux. C’est la tâche difficile des marchés qui ont tendance à saluer de façon brutale les gagnants de la disruption en cours. Néanmoins, la dimension structurelle est généralement l’élément décisif qui va permettre à ces attentes de se traduire ensuite dans les résultats escomptés.

L’exemple de Nvidia est particulièrement parlant, notamment si on le compare aux valeurs de croissance emblématiques aux valorisations élevées comme LVMH dans le secteur du luxe. En s’appuyant sur les résultats attendus à 12 mois, le P/E (Price Earning ratio) de Nvidia ressort à près de 45x contre 23x pour LVMH. Mais en prenant en considération la croissance des prochaines années par le P/G (Price to Growth ratio), Nvidia ressort avec des multiples nettement moins tendus à 1,7x contre 2,4x pour LVMH.


En clair, si la disruption attendue est au rendez-vous, le potentiel de valorisation lui, n’est pas épuisé.

Par Benoît Peloille, Stratégiste-Gérant chez VEGA Investment Managers

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