"Trumpoline et montagnes russes !" Christian Bito (ESSEC et SLGP)


Hausse puis baisse et hausse, les marchés sont entrés dans une phase d'incertitude grandissante. Le VIX, indicateur de volatilité sur le S&P 500, en témoigne puisqu'il dépasse le seuil de 20 % depuis le 27 février, actuellement proche de 24 %. Quels facteurs, positifs et négatifs, entrent en jeu ? Nous allons voir que tout est mixé. Les conséquences des positions tous azimuts du président Trump et aussi des Européens autour du dossier ukrainien, sans oublier la Chine qui réagit aux attaques commerciales.
Les États-Unis face des craintes de ralentissement économique
Aux États-Unis, les craintes de réduction des dépenses de l'administration fédérale ont commencé à peser sur le moral des consommateurs. Les dépenses de consommation des ménages se sont repliées en janvier de -0,2 % au glissement mensuel. Le PMI composite recule à 50,4 pour février. Ce ralentissement laisse escompter une position plus accommodante de la Fed vers une nouvelle baisse des taux directeurs, surtout que les créations d'emplois sont plutôt faibles avec 151 000 postes en février. Les taux à 10 ans US sont en conséquence revenus vers 4,30 %.
L’Europe mise sur l’investissement
En revanche, les taux européens se sont nettement tendus à la suite des différentes réunions des chefs d'État prônant la nécessité d'investir massivement pour la défense. Ursula von der Leyen évoque un montant de 800 milliards d'euros et envisage de modifier les contraintes budgétaires de Maastricht afin de le permettre. Dans la foulée, le nouveau chancelier allemand, M. Merz, va proposer la création d'un fonds de 500 milliards d'euros dédié à la modernisation des infrastructures et au renforcement de la compétitivité. Afin de financer les dépenses militaires, la règle d'or limitant le déficit allemand à 0,35 % du PIB serait modifiée. Une fois n'est pas coutume, ce sont les taux allemands qui ont entraîné les taux européens à la hausse, passant à 2,83 % pour le 10 ans et 3,55 % pour la France sur la même échéance. La nouvelle baisse des taux directeurs de la BCE, -0,25, les ramenant à 2,65 %, n'a pas inversé ce mouvement. La volonté d'investir pour la défense, affichée également en France, a fait bondir les indices, dopés par les actions des différents secteurs industriels.
Pétrole, commerce et incertitudes
En parallèle, sur un autre front de bataille du président Trump, le coût de l'énergie, notamment du pétrole, a évolué dans son sens après la réunion de l'OPEP+, statuant sur une future augmentation de la production. Le baril de Brent est revenu vers 70 dollars. Enfin, sur le front de la guerre commerciale, Donald Trump ouvre la possibilité de moduler son 25 % avec le Mexique et le Canada. Cette évolution a redonné un peu d'optimisme.
La Chine riposte
La Chine, quant à elle, réagit vivement. Elle monte ses taxes sur certains produits américains. Elle propose, lors de son Assemblée Générale Populaire, une croissance à marche forcée de 5 % pour 2025 en augmentant son déficit budgétaire de 3 à 4 % du PIB. Les nouvelles dépenses seront orientées vers la consommation domestique, le « made in China » pour les Chinois cette fois-ci.
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