Taux de chômage en France : une hausse à 7,7 % au troisième trimestre 2025

Une légère hausse du taux de chômage au T3 2025
Entre juillet et septembre, le taux de chômage en France connaît une légère hausse de 0,1 point pour atteindre 7,7 %. Le nombre de chômeurs augmente de 44 000 personnes par rapport au trimestre précédent, pour s’établir à 2,4 millions selon la définition du Bureau international du travail. Ce chiffre concerne uniquement les personnes recherchant un emploi et immédiatement disponibles sur le marché du travail. Le taux de chômage est supérieur de 0,3 point à son niveau du troisième trimestre 2024 tout en restant nettement en dessous de son pic de mi-2015.
Des évolutions contrastées selon les catégories d’âge
Sur le trimestre, le taux de chômage des 15-24 ans diminue de 0,2 point pour s’établir à 18,8 %, soit une baisse de 0,8 point sur un an. À l’inverse, le taux de chômage des 50 ans ou plus augmente de 0,3 point sur le trimestre et de 0,4 point sur un an, atteignant 5,1 %. Au deuxième trimestre, le taux de chômage était resté quasiment stable avec 29 000 chômeurs supplémentaires.
Une destruction nette d’emplois salariés au troisième trimestre
Le troisième trimestre 2025 est marqué par une destruction de 60 600 emplois salariés. Sur un an, les pertes atteignent 112 100 postes, soit une baisse de 0,5 %. Selon les indications fournies, cette diminution s’inscrit dans un contexte économique et politique incertain, notamment pour l’alternance. L’Insee révise également à la hausse son estimation du deuxième trimestre, passant de 7,5 % à 7,6 %.
Un contexte d’ajustement budgétaire autour de l’apprentissage
Le gouvernement a cherché à contenir la hausse du chômage tout en réalisant des économies, notamment sur les aides destinées aux entreprises recrutant des apprentis. En 2025, l’aide allouée pour accueillir des alternants est réduite de 1 000 euros pour les PME et de 4 000 euros pour les grandes entreprises. Dans la version initiale du projet de loi de financement de la sécurité sociale, il était également envisagé de supprimer certaines exonérations de cotisations salariales pour les apprentis, une mesure évaluée à 400 millions d’euros mais largement rejetée par les députés.
L’Insee annonce que le taux de chômage du troisième trimestre atteint 7,7 %, confirmant la légère dégradation observée. Au trimestre précédent, le taux s’élevait à 7,6 %, quelques dixièmes au-dessus de son plus bas niveau de l’hiver 2022-2023 à 7,1 %, un niveau inédit depuis les années 1980.
Des indicateurs récents montrant une dégradation du marché du travail
Plusieurs éléments publiés ces dernières semaines montraient déjà une détérioration du marché de l’emploi. L’Insee indiquait le 6 novembre que l’emploi salarié du secteur privé avait diminué de 0,3 % au troisième trimestre. Cette baisse est en partie liée au recul des aides à l’alternance, responsable de deux tiers des destructions de postes entre juillet et septembre. Cette diminution du nombre d’alternants conduit essentiellement à une baisse de la population active, de nombreux étudiants se tournant vers la formation initiale, ce qui limite l’effet sur le taux de chômage.
Une tendance baissière de l’emploi salarié depuis 2024
Le troisième trimestre 2025 constitue le quatrième trimestre consécutif de recul de l’emploi salarié privé depuis le deuxième trimestre 2024, après près de quatre années ininterrompues de créations de postes. Cette évolution confirme un retournement progressif mais installé du marché du travail.
Une hausse des demandeurs d’emploi de catégorie A
Le ministère du Travail et France Travail annoncent le 28 octobre une augmentation de 1,6 % du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A par rapport au trimestre précédent. La hausse n’est que de 0,7 % si l’on exclut l’effet des inscriptions automatiques d’allocataires du RSA et de jeunes en parcours d’insertion, qui augmentent mécaniquement les effectifs sans refléter la conjoncture. La situation apparaît ainsi moins dégradée que ne le laisse penser la hausse brute des inscrits, même si l’augmentation réelle des demandeurs d’emploi de catégorie A atteste d’un marché du travail moins dynamique qu’auparavant.
Sources : Le Figaro, Ouest-France
Retour sur le T2 2025 : une baisse artificielle des inscrits à France Travail
Au deuxième trimestre 2025, les chiffres publiés par France Travail indiquent une nette baisse du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A, soit sans aucune activité. Le recul atteint 5,7 %, ce qui représente environ 195 000 inscrits de moins en trois mois. Cette évolution s’inscrit dans un contexte particulier : la réforme issue de la loi pour le plein emploi, entrée en vigueur en janvier, a conduit à une modification du périmètre statistique. Les demandeurs d’emploi relevant auparavant du service public de l’insertion, notamment les bénéficiaires du RSA et les jeunes accompagnés par les missions locales, ont été progressivement intégrés dans le système de France Travail, gonflant les chiffres du premier trimestre.
Conséquence directe : la comparaison entre le premier et le deuxième trimestre devient biaisée. La baisse apparente du nombre d’inscrits résulte essentiellement d’un effet de base statistique. Hors impact de la réforme, la tendance réelle serait tout autre. En neutralisant ces effets, les services de France Travail estiment que le nombre de demandeurs d’emploi sans activité a en réalité progressé de 0,2 % au deuxième trimestre. Cette hausse succède à une autre progression de 0,8 % observée au trimestre précédent.
Une hausse du chômage, surtout chez les jeunes
Les chiffres de l’Insee viennent confirmer cette tendance à la dégradation. L’institut statistique mesure le chômage selon la définition du Bureau international du travail (BIT), sur la base d’une enquête mensuelle menée auprès des ménages. Au deuxième trimestre, le taux de chômage a augmenté de 0,1 point, atteignant 7,5 % de la population active. Cette hausse succède à une précédente augmentation de même ampleur sur les trois premiers mois de l’année. Sur un an, le chômage reste stable, mais l’accumulation de trimestres en légère hausse témoigne d’un retournement de tendance.
Cette évolution concerne principalement les jeunes. Le taux de chômage des 15-24 ans progresse de 0,3 point et s’établit à 19,3 %, tandis que celui des 25-49 ans reste stable à 6,8 %. Les plus de 50 ans connaissent une légère amélioration avec une baisse de 0,1 point, à 4,6 %. Le taux d’emploi, quant à lui, se replie de 0,1 point pour s’établir à 68,8 %, ce qui traduit un affaiblissement de la dynamique sur le marché du travail.
Une dégradation modérée mais significative du marché du travail
Le double constat dressé par France Travail et l’Insee met en lumière une situation ambivalente. D’un côté, les chiffres administratifs montrent une baisse spectaculaire du nombre d’inscrits en catégorie A, mais celle-ci est artificielle et liée aux effets de périmètre induits par la réforme. De l’autre, les données de l’Insee révèlent une augmentation réelle du chômage, certes modérée, mais persistante depuis le début de l’année.
Le gouvernement n’a pas commenté officiellement ces résultats, mais la lecture conjoncturelle invite à la prudence. La dégradation est loin d’être brutale, et certains indicateurs, comme l’emploi des seniors ou le taux d’activité des femmes, conservent une certaine stabilité. Néanmoins, l’enchaînement de trimestres en hausse constitue un signal d’alerte, d’autant plus que le ralentissement économique observé en zone euro pourrait peser davantage sur le marché du travail dans les mois à venir.
Vigilance face aux biais statistiques
Les acteurs de l’emploi et les observateurs économiques appellent à ne pas surinterpréter les données administratives. La réforme du plein emploi a profondément modifié les modalités d’inscription à France Travail, rendant les comparaisons délicates sur plusieurs trimestres. L’inclusion progressive de nouveaux publics, notamment les bénéficiaires du RSA, fausse les dynamiques apparentes de baisse ou de hausse. Seules les données issues de l’enquête emploi de l’Insee permettent de mesurer avec rigueur l’évolution réelle du chômage en France.
Dans ce contexte, les prochaines publications du troisième trimestre seront particulièrement scrutées. Elles permettront de déterminer si la tendance à la dégradation du marché du travail se confirme ou si elle marque une pause. En attendant, la prudence reste de mise dans l’interprétation des chiffres, en particulier dans les communications institutionnelles et médiatiques.
Sources : 20 Minutes, Le Monde, Le Figaro
Retour sur le T1 2025 : une remontée modérée du chômage
Le taux de chômage a atteint 7,4 % de la population active au premier trimestre 2025, en hausse de 0,1 point par rapport à la fin de l’année précédente. Cette légère progression représente environ 64 000 demandeurs d’emploi supplémentaires, portant le nombre total de chômeurs à 2,4 millions. L’Insee précise que cette augmentation reste modeste et s’inscrit dans un contexte de stabilité générale du marché du travail.

Une dynamique de l’emploi qui reste favorable
Malgré cette remontée, plusieurs indicateurs témoignent d’une conjoncture toujours porteuse pour l’emploi. Le taux d’emploi se maintient à un niveau historiquement élevé, notamment chez les jeunes et les personnes âgées de 50 à 64 ans. Le taux d’activité progresse également, atteignant 74,1 %, soutenu par une forte participation féminine au marché du travail.
Cette résilience est soulignée par les responsables de France Travail, qui y voient un signal rassurant pour la suite de l’année. La hausse du chômage pourrait en partie s’expliquer par une augmentation du nombre de personnes rejoignant le marché du travail, ce qui traduit une confiance accrue dans les perspectives d’emploi.
La loi plein emploi n’a pas encore d’impact visible sur les chiffres
Entrée en vigueur en janvier 2025, la loi pour le plein emploi a pour ambition de renforcer l’accompagnement des demandeurs d’emploi et de simplifier les démarches d’insertion. Elle prévoit notamment l’inscription automatique des bénéficiaires du RSA à France Travail, ainsi qu’un suivi renforcé pour les personnes sans activité.
Toutefois, l’Insee souligne que les effets de ce dispositif sur les statistiques du chômage sont encore peu perceptibles. La hausse enregistrée pourrait même être en partie imputable à une meilleure détection administrative des personnes en recherche d’emploi, sans dégradation réelle du marché du travail. Le ministère du Travail rappelle que ces effets mécaniques doivent être distingués des tendances structurelles.
La hausse du chômage touche principalement les jeunes de 15 à 24 ans, avec un taux en hausse de 0,4 point, à 16,8 %, tandis qu’il reste stable chez les 25-49 ans et les seniors. Chez les femmes, le taux progresse de 0,3 point pour atteindre 7,5 %, tandis qu’il recule légèrement chez les hommes. Cette évolution contraste avec les trimestres précédents, où les femmes avaient davantage bénéficié du dynamisme du marché de l’emploi.
Sources : Insee, Le Figaro, Le Monde, Ouest France
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