Allocations chômage, l'indicateur attendu (Russell Investments)

Analyses de marchés
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Les dernières statistiques tendent à indiquer que l’économie américaine se dirige vers un atterrissage en douceur plutôt que vers une récession. Compte tenu de la décision de la Réserve fédérale (Fed) d’abaisser ses taux, les marchés accréditent également ce scénario, ce qui crée des risques pour les portefeuilles si une récession devait bel et bien se matérialiser. Selon nous, les nouvelles demandes hebdomadaires d’allocations chômage aux États-Unis pourraient fournir aux investisseurs le meilleur indicateur pour déterminer quel scénario est en train de se dérouler.

Un atterrissage en douceur de l'économie américaine, comme dans les années 90 ?

La nostalgie des années 90 est de retour avec l'annonce de la reformation du groupe de rock britannique Oasis pour une tournée en 2025. Les investisseurs espèrent un autre retour aux années 90 sous la forme d'un atterrissage en douceur de l'économie. En effet, la dernière fois que l'économie américaine a évité une récession après un tour de vis monétaire agressif de la Fed, c'était précisément au milieu des années 90.

Les statistiques économiques laissent entrevoir un probable atterrissage en douceur, mais comme l'a déclaré Oasis dans le titre de son premier album en 1994, c'est Definitely Maybe (« Définitivement peut-être »). En effet, si l'inflation ralentit, la croissance des salaires se modère et les pressions sur le marché du travail s'atténuent, les risques de récession semblent toujours plus élevés que la normale en raison du retard potentiel des impacts de la campagne de relèvement des taux de la Fed en 2022-2023.

Les enjeux de la politique monétaire américaine

Élément important, la Fed a commencé à assouplir sa politique monétaire avant l'apparition de signes clairs de tensions économiques et notre scénario central table sur un atterrissage en douceur de l'économie américaine. Nous pensons qu'il y a moins de risques de voir le ralentissement se transformer en récession si les ménages américains devaient réduire leurs dépenses sous l'effet de la détérioration du marché de l'emploi. Les entreprises pourraient alors réduire leurs dépenses ou leurs embauches, ce qui, à son tour, pourrait inciter les consommateurs à rester prudents.

Marché du travail et élections : des indicateurs clés à suivre

La capacité de la Fed à pouvoir ou non ramener ses taux à des niveaux normaux tout en stabilisant l’économie sera probablement le dernier test post-pandémie de Covid-19 pour la banque centrale et, à cet égard, l’état de santé du marché de l’emploi va constituer un indicateur clé à suivre de près. La croissance de l’emploi aux États-Unis a désormais tellement marqué le pas qu’il est devenu de plus en plus difficile pour les nouveaux entrants sur le marché du travail, comme les diplômés de l’enseignement supérieur et les immigrés, de trouver un emploi. Ce faisant, le taux de chômage augmente, mais toutefois et surtout sans les licenciements qui vont généralement de pair avec une récession économique.

Les élections américaines approchent également et laissent entrevoir des courses très disputées pour la présidence et le contrôle du Congrès. Il est important de noter que le système démocratique de la puissance publique des États-Unis comporte divers mécanismes visant à établir un équilibre entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire,ce qui rend difficile pour les individus et les partis d’instituer des changements radicaux. Par conséquent, l’impact de la politique sur les marchés américains est généralement limité.

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Perspectives positives en Europe et au Royaume-Uni

Outre-Manche, l’amélioration de l’économie britannique devient plus soutenue : la confiance des ménages et des entreprises est orientée à la hausse et les prix de l’immobilier commencent à se redresser. Toutefois, le ton prudent de la Banque d’Angleterre donne à penser qu’elle réduira ses taux à un rythme plus lent que la plupart de ses consœurs des pays développés. Nous pensons que l’indice FTSE 100 des actions britanniques est relativement attractif avec unratio cours/bénéfice à 12 mois de 11,5 fois et un taux de rendement des dividendes de 3,7 % (à la mi-septembre).

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Contrastes dans la zone Asie-Pacifique

Les perspectives de la Chine se sont assombries. Les problèmes du marché immobilier ne sont toujours pas résolus, la croissance du crédit ralentit et la confiance des ménages avoisine des niveaux historiquement bas. Les actions chinoises présentent des valorisations intéressantes et, en dépit de cet environnement peu porteur, nous pensons que les prévisions de croissance des bénéfices des entreprises chinoises sont raisonnables.

Le Japon semble être sur la bonne voie, avec une croissance raisonnable et une inflation qui se rapproche de son objectif. Notre confiance dans la trajectoire de la politique monétaire a été ébranlée par le relèvement surprise des taux en juillet, mais nous pensons que la Banque du Japon (BoJ) va faire preuve de patience et ne pas adopter une politique restrictive.

Situation économique en Australie et au Canada

En Australie, les ménages pâtissent de la hausse des taux d'intérêt, tandis que le secteur minier est confronté à la baisse des prix des matières premières en raison du ralentissement de la Chine. Pour autant, nous pensons que l'Australie devrait être en mesure d'éviter de peu une récession. Les perspectives conjoncturelles sont difficiles au Canada, dans un contexte de baisse du PIB (produit intérieur brut) par habitant et de

En Australie, les ménages pâtissent de la hausse des taux d’intérêt, tandis que le secteur minier est confronté à la baisse des prix des matières premières en raison du ralentissement de la Chine. Pour autant, nous pensons que l’Australie devrait être en mesure d’éviter de peu une récession. Les perspectives conjoncturelles sont difficiles au Canada, dans un contexte de baisse du PIB (produit intérieur brut) par habitant et de hausse du taux de chômage. Même si les valorisations des actions canadiennes demeurent favorables par rapport à celles des actions américaines, les craintes de nature macroéconomique nous incitent à la prudence en cas de nouvelle détérioration de la situation économique dans le pays.

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