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Économie

Anatomie de la désinflation. Yann Tampereau, Chef économiste

7
Sep
2023

Dans ce billet, nous faisons le point sur les développements récents qui ont conduit au recul de l’inflation sur un an en France, de 6,3 % en février à 4,8 % en août. Plusieurs forces désinflationnistes sont à l’œuvre et vont le rester : nombre de désordres créés dans la chaîne de formation des prix par le Covid 19 et la guerre en Ukraine vont poursuivre leur résorption en amont des prix à la consommation. Dans l’industrie et l’alimentaire, se font jour, dans la chaîne de formation des prix, des signaux déjà clairs d’un momentum favorable. Les entreprises qui ont augmenté leur taux de marge et, ce faisant, nourri l’inflation, rencontrent maintenant une limite : la moindre demande qui leur est adressée menace in fine leurs résultats. Des chocs confirment donc leur caractère temporaire : la lente désinflation en cours devrait se poursuivre, incitant la BCE à davantage de doigté dans la lutte contre l’inflation. Toutefois, il est d’autres chocs plus permanents qui interrogent sur le nouveau rythme structurel de l’inflation : le retour à 2 % n’est pas acquis.


Dans notre précédente analyse qui dressait, en janvier dernier, le bilan 2022 et les perspectives 2023 (« Dans l’antichambre de la mécanique de formation des prix : quelle désinflation espérer, rapide ou lente ? »), nous tablions sur une désinflation en 2023, mais qui serait lente car contrariée par la reconstitution des marges des entreprises. Cette configuration de désinflation, rappelant qu’il s’agit d’une moindre hausse des prix et non d’une baisse, a bien été observée, avec quelques aléas.


Désinflation : une dynamique lente, qui ne règle pas le problème du niveau des prix


La hausse des prix sur un an en août n’est plus « que » de 4,8 % : c’est encore très élevé, mais le reflux de l’inflation se confirme (tableau 1), rappelant que ce reflux n’est pas une baisse des prix mais un moindre rythme d’augmentation : parmi 103 familles de biens qui composent l’indice Insee, la baisse des prix sur un an ne concerne, en juillet (détails disponibles à la mi-septembre pour août), que 12,6 % d’entre elles, ce qui est historiquement bas.

La suite sur caissedesdepots.fr

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