Anaxis AM : un mois de juillet positif pour les obligations d’entreprises
Europe
En juillet, la zone Euro a connu une nouvelle dégradation de ses indices PMI, notamment au niveau manufacturier. L’activité économique résiste cependant mieux par rapport aux prévisions catastrophiques faites au plus fort de la crise énergétique de l’année dernière. Néanmoins, le resserrement des conditions financières impacte désormais les perspectives. L'inflation continue de baisser, mais demeure bien au-dessus de l’objectif de la BCE, et l’inflation de base se maintient. Celle-ci est alimentée par les pressions salariales à la hausse et le plein emploi, et inquiète car elle pourrait se répercuter sur d’autres composantes telles que les services. Selon les données les plus récentes, les salaires dans la zone Euro ont augmenté de plus de 5% en glissement annuel. En conséquence, la BCE a poursuivi son cycle et relevé ses taux d'intérêt de 25 points de base en juillet. Elle a cependant adopté lors de sa dernière réunion un ton moins restrictif qu’attendu, et ne s’est pas prononcée de façon explicite en faveur d'une nouvelle hausse en septembre. Au niveau des devises, l'euro et la livre sterling ont progressé face à un dollar globalement plus faible.
Sur les marchés du crédit, le rendement du Bund allemand à 10 ans clôture le mois à 2,49%, en hausse de 10 points de base par rapport au mois précédent. La courbe des rendements du Bund à 2 et 10 ans n’a jamais été aussi inversée depuis 1992, témoin de la forte politique de resserrement dans la zone Euro. Les obligations d’entreprises ont enregistré des performances positives en juillet. Les spreads de crédit se sont resserrés dans un contexte d'appétit pour le risque accru des investisseurs. Le volume de nouvelles émissions, en Europe comme aux Etats-Unis, a diminué pendant ces mois d'été, dans un contexte de période estivale normale. Le rendement de l’indice corporate européen s’établit en fin de mois à 7,24%.
États-Unis
Aux Etats-Unis, après une brève pause en juin, la Fed a relevé ses taux d'intérêt de 25 points de base en juillet, conformément aux attentes. Sa position est similaire à celle du mois dernier : les progrès réalisés sur le front de l'inflation sont satisfaisants, mais les risques sont encore élevés. L’abaissement de la note de crédit des Etats-Unis par l’agence Fitch a remis en lumière la situation budgétaire du pays. Sur le front des données macroéconomiques, les indicateurs dépeignent une économie américaine plus résiliente que prévu, soutenue par un faible taux de chômage et des dépenses de consommation stables. L'inflation globale s’est stabilisée, mais l’inflation de base persiste aussi dans cette zone. Les prix du pétrole ont fortement augmenté en juillet, de près de 16%, en raison de tensions sur l'offre et de la demande. Les annonces de l'Arabie saoudite et de la Russie concernant de nouvelles réductions de la production, ainsi que la croissance au-dessus des attentes des principales économies, ont exercé une pression à la hausse.
Le relèvement des taux d'intérêt des deux côtés de l’Atlantique au cours de la dernière semaine du mois a fait baisser les bons du Trésor américain. Les données macroéconomiques solides, ainsi qu’un appétit au risque renforcé, ont freiné la demande d'obligations à long terme. Le rendement du 10 ans américain termine le mois en hausse de 12 points de base, à 3,96%. La courbe des rendements demeure inversée aux Etats-Unis, comme dans la plupart des marchés développés à l'exception du Japon. Le mois de juillet a été positif pour les actifs à risque américains. Les révisions à la hausse de la croissance et le discours moins agressif de la Fed sur l’inflation ont entraîné un resserrement des spreads de crédit, reflété par une bonne performance des obligations d'entreprises. Le Haut Rendement a notamment surperformé le segment Investment Grade. Le rendement offert par l’indice corporate américain s’établit en fin de mois à 7,67%.
Émergents
Sur les marchés émergents, l’espoir d'un atterrissage en douceur de l’ensemble des économies a dominé le sentiment des investisseurs en juillet. Les craintes d'une récession globale se sont apaisées grâce aux chiffres favorables de l'emploi et au début de la publication des résultats des entreprises au 2e trimestre, au-dessus des attentes. L'inflation a poursuivi sa tendance à la baisse dans de nombreux pays émergents. Les données macroéconomiques chinoises ont cependant été décevantes. Le ralentissement du PIB au 2e trimestre, le secteur immobilier en difficulté et un taux de chômage record chez les jeunes freinent toujours la reprise tant attendue. Toutefois, les autorités chinoises ont fait part de leur intention de soutenir davantage l’économie, et donné quelques raisons aux investisseurs de rester optimistes.
La performance des actifs à risque sur les marchés émergents, au niveau des actions comme du crédit, reflète cet optimisme croissant. Les obligations d’entreprises ont connu un mois positif. Les spreads de crédit se sont resserrés sur l’ensemble des segments de notation, avec une surperformance et un resserrement plus marqué sur le Haut Rendement par rapport à l’Investment Grade. La bonne tendance du marché est soutenue par de solides entrées de capitaux étrangers et de nouvelles émissions limitées. Le rendement de l’indice corporate émergent termine le mois à 10,51%.
Entreprises en vue
Forvia (EU)
L'équipementier automobile français Forvia a publié ses premiers résultats semestriels. Ceux-ci s’avèrent satisfaisants. Le groupe a enregistré une bonne croissance organique (+19%) grâce à la diminution des perturbations sur les chaînes d'approvisionnement et à une solide surperformance par rapport au reste de l'industrie automobile (+740 points de base). La société a également revu à la hausse ses prévisions de chiffre d'affaires et de marge d'exploitation pour l'exercice 2023. Cela fait suite à la révision à la hausse de ses perspectives de production de voitures pour l'année, à l'instar de nombreux acteurs du secteur automobile.
Vici Properties (US)
La société américaine, qui possède des établissements de jeux, d’hébergement et de divertissement, continue d'être active dans son développement commercial, tant dans le domaine des jeux que dans ses autres segments. Elle l'a récemment démontré en annonçant l'acquisition de quatre casinos canadiens, pour un montant d'environ 165 millions de dollars. Elle a également annoncé en juillet son intention de renforcer son partenariat d'investissement avec Canyon Ranch (fournisseur d'expériences de luxe dans le secteur de la santé et du bien-être). Malgré cet appétit à se développer, la société conserve un effet de levier dans la fourchette cible. Le management reste déterminé à améliorer son profil de crédit, notamment via l'utilisation de fonds propres pour financer certaines acquisitions.
Alsea (EM)
Alsea, le premier opérateur de restauration en Amérique latine et en Espagne, a publié de bons résultats pour le 2e trimestre. Son chiffre d'affaires a augmenté de 12%, grâce à une croissance dans toutes les zones géographiques. Cette croissance a été notamment à deux chiffres au Mexique avec une solide performance de Starbucks. L'EBITDA a continué de s'améliorer (+6% en glissement annuel), même si la hausse des coûts de l'énergie, les pressions inflationnistes en Europe et les coûts salariaux ont entraîné une contraction des marges (-100 points de base, pour s’établir à 20%). La génération de FCF a été solidement dans le vert (+123 millions de dollars américains) et le levier net s'est amélioré à 2,8x, contre 3,1x l’année dernière.
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