“Fed, TikTok et visas H-1B : une actualité économique chargée aux États-Unis" Éric Lafrenière, Sunny AM

Économie
Podcast Eric Lafrenière Sunny AM, Club Patrimoine

Une semaine précédente marquée par une Fed plus accommodante et des records à Wall Street

On va commencer par notre traditionnel récap de la semaine et un petit point aussi sur les indicateurs à suivre cette semaine.

La semaine dernière, Wall Street a poursuivi son envolée. La Fed a baissé ses taux directeurs d'un quart de point et annoncé deux baisses supplémentaires d'ici fin 2025. Résultat les grands indices américains ont signé de nouveaux records, avec un Nasdaq en hausse de plus de 2% pour la deuxième semaine de suite. Cette semaine, on a moins d'indicateurs macro, mais il y en a quelques-uns importants.
On commence mardi avec les PMI manufacturiers et services qui sont attendus en léger repli autour de 52 et 53,9. Mercredi, on a les ventes de logements neuves qui devraient rester stables autour de 650 000 unités. Jeudi, on aura les dernières estimations du PIB du deuxième trimestre attendues à 3,3%, ainsi que les commandes de biens durables attendues en baisse de 0,5%. Le vrai indicateur, ou en tout cas l'indicateur le plus important de la semaine, sur lequel tous les regards se tourneront, sera l'indicateur PCE, la mesure d'inflation préférée de la Fed, qui est prévue en hausse de 2,7% sur un an, avec une partie core toujours autour des 2,9%.
Côté entreprises, une semaine également un peu moins dense, on aura Autozone qui publiera mardi avec un focus sur ses marges, et l'autre publication vraiment importante sera Micron, qui va publier ses résultats, notamment portés par l'IA et le cloud, mercredi. Jeudi, on aura aussi quelques publications qui attireront l'attention avec Accenture, CarMax et Costco.

Vers un accord sur l’avenir de TikTok aux États-Unis

Une des actualités de la fin de semaine, c'est l'avancement des négociations autour de la branche américaine de TikTok.

Après plus d'un an de négociations, les États-Unis et la Chine approchent d'un accord sur l'avenir de TikTok. Le principe, c'est de détacher les activités américaines de l'application de sa maison mère chinoise, ByteDance, pour les transférer à un consortium d'investisseurs américains. Parmi eux, on retrouverait entre autres Oracle, Silver Lake, mais aussi Larry Ellison, Michael Dell et la famille Murdoch, entre autres. Cet accord s'inscrit dans le cadre d'une loi qui avait été votée en 2024, qui impose à ByteDance de céder TikTok US ou de voir l'application interdite aux États-Unis. Initialement prévu pour janvier, le délai a été plusieurs fois repoussé par Trump, la dernière fois jusqu'au 16 décembre. L'objectif est clair, c'est garantir que TikTok soit contrôlé majoritairement par des Américains, notamment sur les aspects de sécurité et de protection des données.
Concrètement, les discussions prévoient que Oracle devienne le garant de la sécurité de TikTok aux États-Unis, avec un contrôle direct sur le stockage des données et sur l'algorithme, qui est quand même la pièce maîtresse du succès de l'application. L'algorithme américain serait recréé et réentraîné localement, afin que ByteDance n'ait plus aucun accès aux données des utilisateurs américains.
Il faut le rappeler, TikTok est quasi incontournable. 170 millions d'utilisateurs aux États-Unis, des revenus publicitaires colossaux et une influence considérable sur la jeune génération. Pour Washington, laisser une entreprise chinoise garder la main sur un tel outil représente un risque de sécurité nationale, qu'il s'agisse de la collecte des données sensibles ou des manipulations de contenus.
En attendant la conclusion de l'accord, TikTok continue de fonctionner normalement, mais un basculement vers une nouvelle version américaine pourrait intervenir dès la finalisation du deal, d'ici la fin de l'année.

Une réforme des visas H-1B qui menace la tech indienne et les flux financiers

On passe maintenant à la réforme des visas dits H-1B, qui concerne beaucoup le secteur de la tech et notamment les personnes qualifiées venant d'Inde.

Donald Trump vient d'annoncer une réforme majeure du programme des visas H-1B, très utilisée par les travailleurs étrangers qualifiés. Désormais, déposer une demande coûtera 100 000 $. L'objectif affiché par l'administration Trump, c'est limiter les recours à ces visas et, selon Trump, protéger les emplois américains. Mais l'impact risque d'être lourd, notamment pour l'Inde, parce que près de 70 % des détenteurs de visas H-1B aux États-Unis sont d'origine indienne, en grande majorité employés par les géants de l'informatique comme Tata Consultancy Services ou Infosys. Ces entreprises utilisent ces visas pour envoyer leurs ingénieurs travailler auprès de clients américains.
Moins de visas, ça veut dire moins de travailleurs expatriés, donc moins d'argent renvoyé en Inde. Les économistes estiment que les remises depuis les Etats-Unis représentent 35 milliards de dollars par an, soit 28% des flux totaux vers l'Inde, une baisse significative pourrait fragiliser l'Inde. La tech représente plus de 7% du PIB indien et près de 6 millions d'emplois. Donc le durcissement de visas pourrait ralentir la croissance et compliquer les négociations commerciales entre Washington et New Delhi, qui sont déjà tendues par les tarifs douaniers imposés par les États-Unis.

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