Otaree : les Français préfèrent l'immobilier neuf

Alors que l'accession à la propriété devient de plus en plus difficile, les Français redoublent d'efforts pour acheter un logement et se tournent de plus en plus vers l'immobilier neuf. Analyse d'une tendance.

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L'immobilier neuf plus facile à financer

Cela n'aura échappé à personne. Les taux d'intérêt sont en hausse. À cela s'ajoutent des conditions d'octroi de crédits immobiliers toujours plus strictes. En effet, les banques répercutent le resserrement de la politique monétaire de le Banque centrale européenne (BCE) sur les prêts accordés aux particuliers. En janvier 2022, le taux d'intérêt était en moyenne de 1 % pour un emprunt sur 20 ans, il a bondi pour atteindre 3,20 % en avril 2023. Ce contexte oblige certains candidats à l'accession à repenser leur projet d'achat immobilier.

Conséquence pour les emprunteurs, un crédit immobilier coûte désormais plus cher. Pour autant, les Français ne renoncent pas à devenir propriétaires. Ils revoient simplement leurs critères. Du fait de montants empruntés moins importants, certains se tournent vers l'immobilier neuf. Car ne l'oublions pas l'immobilier neuf présente des avantages côté financier. Par exemple, les frais de notaire lorsqu'on achète un logement neuf s'élèvent à 2 ou 3 % du prix du bien, contre 7 à 8 % dans l'ancien. Une différence notable au moment de financer son achat immobilier !

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Les passoires thermiques dans le viseur

Autre paramètre qui pousse les Français à opter pour le neuf plutôt que l'ancien : la nouvelle réglementation de la loi Climat et résilience destinée à lutter contre les logements énergivores. Si, pour le moment, seuls les propriétaires-bailleurs sont obligés de réaliser des travaux de rénovation énergétique, la question de la consommation énergétique d'un logement touche tous les propriétaires. Cependant, avec l'introduction du diagnostic de performance énergétique (DPE), la consommation énergétique d'un logement est devenue un des critères importants aux yeux des acheteurs.

D’après le président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI), un logement neuf consomme en moyenne 4 à 5 fois moins qu’un appartement ancien classique et même 8 à 10 fois moins qu’un appartement classé F ou G. Depuis le 1er janvier 2022, les biens résidentiels construits doivent respecter les normes de la loi RE2020. Cette dernière pose des règles strictes en matière de consommation énergétique et d'isolation des bâtiments. L'immobilier neuf a donc une longueur d'avance en la matière. Bien que le gouvernement propose des aides financières à la rénovation énergétique pour les logements anciens, les futurs acheteurs semblent moins enclins à se lancer dans des travaux de rénovation. En effet, le budget des ménages étant de plus en plus serré, il ne permet pas toujours d'obtenir une rallonge de crédit pour se lancer des travaux de rénovation avant d'emménager.

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L'attrait pour la ville

D'ici 2050, environ 7 personnes sur 10, soit 68 %, vivront en milieu urbain, selon l'ONU. La densification des villes est loin d'être terminée. Dans les faits, les acheteurs continuent d'investir dans l'immobilier dans les métropoles et leurs périphéries. Or, ces villes, pour faire face à la demande grandissante et au parc immobilier vieillissant, optent pour la construction de logements. En effet, les politiques urbaines s'appuient sur l'immobilier neuf pour penser la ville de demain.

Outre la tendance globale du marché, les habitudes et les modes de vie des Français s'organisent autour des centres urbains. Si la pandémie de Covid-19 a mis en lumière les bienfaits de la ruralité et du télétravail, les propriétaires continuent d'acheter un bien immobilier en fonction de leurs trajets pendulaires. En 2021, en pleine crise sanitaire, une étude de Se Loger montrait déjà que les futurs acheteurs d'un logement neuf ciblaient la région où ils résident. L'attrait pour les villes, couplé à l'envie de devenir propriétaire, fait pencher la balance en faveur de l'immobilier neuf.

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