Le PIB américain recule de 0,3 % au premier trimestre 2025 : Donald Trump pointe l’héritage de Joe Biden

Économie
PIB américain

Un recul inattendu pour la première puissance économique mondiale


Au premier trimestre 2025, l’économie américaine a enregistré une contraction de 0,3 % en rythme annualisé, selon une première estimation du département du Commerce. Il s’agit de la première baisse du produit intérieur brut depuis 2022, un repli qui déjoue les prévisions des analystes qui tablaient encore sur une légère croissance de 0,4 %. Ce recul intervient alors que la croissance atteignait encore 2,4 % au dernier trimestre 2024, dans un contexte de plein-emploi et d’inflation en voie de stabilisation.

Etats Unis variation du PIB par trimestre

Une explosion des importations à l’origine du repli

Cette contraction du PIB s’explique en grande partie par un bond des importations, qui viennent diminuer mécaniquement le calcul de la richesse nationale. Entreprises et consommateurs américains ont en effet précipité leurs achats de biens étrangers pour anticiper l’entrée en vigueur de nouveaux droits de douane, phénomène amplifié par la politique commerciale offensive de Donald Trump. À cela s’ajoute une baisse des dépenses publiques fédérales, tandis que les investissements, les exportations et la consommation intérieure ont, dans une certaine mesure, amorti le choc.

Une réaction politique immédiate et une stratégie de communication assumée

Le président Donald Trump a rapidement réagi sur Truth Social, rejetant toute responsabilité. Il impute ce ralentissement à l’héritage laissé par son prédécesseur Joe Biden, qualifiant la situation de « reliquat » de l’administration précédente. Il affirme que « cela n’a rien à voir avec les droits de douane » et invite les Américains à faire preuve de patience, assurant que le redémarrage économique sera spectaculaire³.

Lors d’un conseil des ministres, le chef de l’État s’est montré plus optimiste, mettant en avant des investissements massifs à venir et vantant les effets positifs de sa politique douanière sur la Chine, qui serait selon lui en difficulté, avec des fermetures d’usines en cascade³. Il a néanmoins reconnu que des hausses de prix et des ruptures d’approvisionnement pourraient toucher les ménages américains.

Des tensions sur l’emploi et la consommation intérieure

Les indicateurs du marché du travail apportent peu de réconfort. Les créations d’emploi dans le secteur privé ont fortement ralenti en avril, tombant sous les attentes du marché. Par ailleurs, plusieurs baromètres révèlent une perte de confiance des ménages américains, ce qui fragilise davantage la dynamique de la consommation intérieure, autre pilier du PIB.

Une inflation en recul grâce à la baisse des prix de l’énergie

Le président peut néanmoins s’appuyer sur un apaisement du côté des prix. L’indice PCE, publié également mercredi, montre un ralentissement de l’inflation à +2,3 % en mars sur un an. Cette décrue résulte notamment de la baisse des prix du pétrole et du gaz, liée à un climat d’incertitude croissante sur la conjoncture mondiale.

Une onde de choc sur les marchés financiers

La publication des chiffres du PIB a provoqué une réaction immédiate sur les marchés. Les principales places boursières européennes ont inversé leur tendance, basculant dans le rouge. À Paris, le CAC 40 a perdu 0,18 %, Francfort a reculé de 0,42 % et Milan a chuté de 1,36 %. Wall Street a également décroché en début de séance : le Dow Jones cédait 1,66 % et le Nasdaq plongeait de 2,40 %. Selon Adam Sarhan, analyste chez 50 Park Investments, les investisseurs sont désormais hantés par la perspective d’une récession aux États-Unis.

Des économistes divisés sur la responsabilité présidentielle

Interrogée avant la publication des chiffres, l’économiste Tara Sinclair de l’université George Washington estimait que l’impact d’un président sur la performance économique restait généralement limité, surtout au début d’un mandat. Elle précisait toutefois que cette situation faisait exception, puisque le bond des importations était directement lié à une stratégie de contournement des droits de douane imposés par Donald Trump.

Sources : Le Figaro, Liberation

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