« Les défis de la santé et de la démographie feront de ce secteur un enjeu majeur du M&A » Nicolas Saint-Pierre, Cambon Partners
Quel bilan tirer des fusions-acquisitions dans la santé en 2024 ? Quels sont les gagnants, les perdants ? Que peut-on aussi attendre de 2025 dans ce domaine ? Nicolas Saint-Pierre, Associé chez Cambon Partners, revient sur l’année 2024 pour le M&A dans le secteur de la santé, qui, après de très bonnes années post-Covid, est en léger recul.
Pourriez-vous présenter Cambon Partners ?
Nicolas Saint-Pierre : Avec plaisir. Cambon Partners est une banque d'affaires, on dit aussi "boutique M&A", c'est-à-dire que nous accompagnons des entrepreneurs qui cèdent leur société, qui achètent des sociétés ou qui réalisent des augmentations de capital. Nous existons depuis 20 ans. Nous sommes la première boutique indépendante, détenue par ses associés, et nous réalisons environ 60 opérations par an.
Entrons dans le vif du sujet avec les grandes tendances du M&A dans la santé en 2024.
NSP : 2024 a été une année en demi-teinte. Nous avons eu, dans le M&A, 2 ou 3 années post-Covid assez fantastiques. L'année 2024, et probablement 2025, a été plus difficile. La santé n'a pas dérogé à cette tendance. Il y a eu quelques segments un peu plus dynamiques, comme le logiciel, les services ou la pharma, mais globalement, une année en demi-teinte.
Comment s'est passée l'année pour les réseaux de santé en particulier ?
NSP : Les réseaux de santé, comme les cliniques privées, les groupes d'EHPAD ou les réseaux de soins en général, ont connu un phénomène de consolidation très fort depuis plusieurs années, qui a vraiment nourri l'écosystème du M&A ces dernières années. En 2024, et cela avait commencé en 2023, il y a eu un vrai coup d'arrêt à cause de différents éléments : des facteurs réglementaires, réputationnels avec des scandales comme Orpea, et des sujets tarifaires avec les caisses de l'État de plus en plus vides, ce qui a impacté l'activité de ces réseaux de soins.
Cela fait de 2024 une année contrastée dans l'ensemble.
NSP : Étant donné que les réseaux de soins représentaient jusqu'à 50 % de l'activité de M&A, on peut dire que c'est une année assez contrastée.
Est-ce que ce sera similaire à 2024 ?
NSP : En sondant les acteurs du secteur, on s'aperçoit que l'année sera probablement assez similaire, avec une consolidation des réseaux de soins toujours à l'arrêt. Certains segments seront probablement un peu plus dynamiques, mais 2025 sera encore une année de transition avant un probable redémarrage en 2026.
À plus long terme, quelles sont les tendances fondamentales ?
NSP : En tant que banquier d'affaires spécialisé dans la santé, je suis très détendu, car les fondamentaux sont très bons. Les enjeux de santé publique sont toujours présents, et la démographie fera de la santé un secteur de plus en plus important. Les fonds d'investissement, principaux animateurs du marché du M&A, ont comme objectif principal de réaliser des transactions dans la santé. De nombreux facteurs nous rendent donc très confiants sur le moyen et long terme.
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