Un point d’inflexion positif dans les résultats des entreprises ? (Financière de l'Arc)

Économie

Les investisseurs retrouvent le sourire. La saison des résultats du 4ème trimestre 2024 est bien entamée et le bilan provisoire est clairement positif. Ainsi, le pourcentage des sociétés ayant battu les estimations des analystes recensés par Bloomberg, en matière de bénéfice par action, est respectivement de 76 % aux États-Unis, de 58 % en Europe, et de 62 % au Japon. À ce jour, les résultats publiés ont battu globalement les attentes de 5 % aux États-Unis, de 4 % en Europe et de 12 % au Japon. Encore plus encourageant, c’est la première fois depuis le 1er trimestre 2023, où l’on assiste à une croissance sur un an des bénéfices par action en Europe, après une série négative de six périodes consécutives. Sommes-nous à l’aube d’un nouveau cycle durable de croissance des profits dans le Vieux Continent ?

La photo est jolie, mais tout le monde ne sourit pas sur le cliché. On peut noter de fortes disparités entre les différents acteurs. Du côté des bons élèves en Europe, respectivement 100 %, 83 %, 77 % et 73 % des entreprises des secteurs de l’Immobilier, de la technologie, de la santé et de la finance ont battu le consensus des bénéfices par action. Les cancres font la grimace. Les secteurs des communications, des matériaux et du service public ont enregistré des scores décevants, avec des taux médiocres de surprise positive seulement à hauteur de 13 %, 23 % et 33 %. On se félicite d’observer enfin un taux de croissance des bénéfices par action positif. Cependant, celui-ci reste fort modeste (à peine 2 %), toujours pénalisé par l’énergie (-29 %), les matériaux (-18 %) et les services publics (-12 %). Fort heureusement, la croissance robuste des secteurs de la consommation discrétionnaire (+26 %), de la santé (+20 %), de l’immobilier (+13 %), de l’industrie (+8 %) et de la finance (+7 %), permet de contrebalancer les déceptions et d’afficher un bilan positif.

Quid de 2025 ?

L’année 2024 est déjà passée et enterrée par les opérateurs. Leur attention se porte désormais sur l’avenir et plus particulièrement sur l’année en cours, ainsi que sur les prévisions à moyen terme des entreprises. À titre d’exemple, le groupe français de luxe Kering a annoncé une baisse de 12 % de son chiffre d’affaires à structure comparable au 4ème trimestre, avec une décroissance de 24 % chez Gucci, pire que les attentes (-22 %). La célèbre marque italienne est à la recherche d’un nouveau créateur. L’exercice annuel s’achève donc sur un bilan médiocre, avec également une baisse de 12 % des revenus et de 46 % du résultat opérationnel courant. Pourtant, le titre prenait 7 % en début de séance après la publication. La société s’est abstenue de donner des prévisions pour 2025, mais a rassuré les actionnaires avec ses mesures de contrôle des coûts et une stabilisation en Chine.

Une inflexion dans les estimations des bénéfices par actions en 2025

Les marchés actions européens avaient connu au cours du second semestre 2024 une nette révision des estimations des bénéfices par action, aussi bien pour l’année 2024 que pour 2025. Cela explique alors, en partie, le décrochage des indices européens par rapport à leurs homologues américains. La bonne nouvelle est que la tendance s’est inversée depuis fin janvier. Dorénavant, la croissance des BPA 2025 est de 2 % supérieure à celle estimée en début d’année en Europe et 1 % aux États-Unis. Ce changement de cap explique, entre autres, la bonne performance des marchés actions du Vieux Continent cette année.

Une expansion des multiples de valorisation qui pourrait contrebalancer une nouvelle baisse des estimations pour 2025

Les sceptiques ont sans doute raison d’affirmer que l’estimation pour 2025 est trop élevée, surtout en rapport avec les prévisions de croissance du PIB qui restent poussives en zone euro (à peine 1 %). On peut donc prévoir un mouvement de révisions baissières plus tard dans l’année. Toutefois, le cycle d’assouplissement monétaire de la BCE devrait se poursuivre, ce qui permettrait de compenser partiellement ou intégralement ce point négatif par un effet d’actualisation positif des taux longs.

Par conséquent, l’orientation des marchés européens va dépendre, une fois de plus, principalement des bénéfices et des taux longs. À cela, devrait s’ajouter cette année les inconnues des droits de douane et des événements géopolitiques (élections et résolution éventuelle de conflits). Les stratèges ne sont pas d’accord sur ces sujets et sur leurs issues en 2025. De notre côté, nous maintenons une vision positive ces prochaines semaines.

Par Arnaud BENOIST-VIDAL, Gérant d’actifs, Financière de l'Arc

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