“Nvidia sous pression malgré des résultats solides” Marina Garlatti, Tailor AM

Après des semaines avec pas mal de doutes autour de l'IA, on a eu les résultats d'NVIDIA mais qui est plutôt parti à la baisse cette semaine alors que les marchés rebondissent légèrement. Est-ce que ce n'est pas un petit peu paradoxal ?
Pressions concurrentielles sur Nvidia et doutes autour de la dynamique de l’IA
Effectivement, on a eu les résultats de Nvidia qui ont rassuré pour une très courte durée et le titre souffre un peu dernièrement. Déjà, c'est une valeur qui est pricée pour la perfection et on a plusieurs éléments qui sont venus un peu perturber tout ça. Le dernier en date, c'est Google qui a développé des puces TPU qui sont entièrement dédiées à l'intelligence artificielle, qui jusqu'à présent étaient utilisées en interne, donc pas commercialisées. Là, on commence à avoir des rumeurs selon lesquelles déjà ces puces seraient très compétitives, mais aussi des possibles deals, notamment Meta qui est un gros acheteur de puces Nvidia, qui voudrait acheter des puces Google. Donc ça, ça représente un vrai risque pour Nvidia. Pour vous donner une idée, 4 clients représentent 60% des commandes de NVIDIA. Donc effectivement, il y a un vrai sujet sur le carnet de commandes, alors même que les résultats avaient été à la hauteur des attentes à ce niveau-là. Mais aujourd'hui, le quasi-monopole de NVIDIA sur le marché des puces est remis en cause. Et ça arrive au moment où on avait des craintes sur une potentielle bulle avec toutes les questions autour des besoins d'investissement massifs des acteurs de l'IA et surtout du financement. Et de ce côté-là, nous, on continue de penser qu'il y a de vrais points d'interrogation, beaucoup de deals croisés, de structurations sous forme de SPV pour ne pas que la dette figure au bilan. Donc des sujets quand même à surveiller. On n'est pas dans un scénario noir, mais comme je le disais il y a 15 jours, on a quand même allégé les positions sur le secteur de la tech.
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Passons au rapport sur l'emploi côté américain. On sait que la Fed était un peu "aveuglée" par le shutdown. Est-ce que ces publications changent un peu les attentes sur l'action de la Fed en décembre ?
Données sur l’emploi américain et impact potentiel sur la réunion de la Fed
C'était un rapport très attendu, parce que c'est le premier depuis le shutdown, et surtout c'est le seul dont disposera la Fed pour sa réunion de décembre. Les chiffres sont assez mitigés, on assert des créations d'emplois au-dessus des attentes, mais un taux de chômage en hausse à 4,4%, donc c'est son niveau le plus haut depuis 2021. Et on a une Fed qui est très divisée.
En fait, c'est assez simple, on a les risques sur l'emploi versus le risque inflationniste, un risque inflationniste qui est toujours présent quand même à cause des droits de douane, de la politique migratoire, de la relance budgétaire, et donc une vraie divergence de point de vue au sein du comité. Là, on a trois membres qui ne se sont pas encore prononcés et qui pourront faire pencher la balance. En tout cas, la probabilité intégrée par le marché d'avoir une baisse de taux en décembre bouge très très fortement. On était à 29% la semaine dernière et là il y a plusieurs éléments cette semaine qui l'ont fait remonter.
Les interventions de Christopher Waller lundi et John Williams vendredi en faveur d'une baisse de taux. Et puis au niveau des indicateurs, les ventes au détail sous les attentes, la confiance des consommateurs au plus bas.
Aujourd'hui, les attentes sont assez élevées en matière de baisse de taux. Il y a un risque de déception qui pourra se traduire à la fois sur les marchés actions, on l'a vu en novembre, comme le marché était sensible à ce sujet-là, et puis sur les taux.
On va finir avec l'Europe et quelques chiffres plutôt encourageants côté croissance.
Activité économique en zone euro et signaux politiques autour de l’Ukraine
On a en zone euro une activité qui reste plutôt bien orientée. On a eu les PMI très récemment, donc le
PMI composite à 52, 4 en zone d'expansion, qui est tiré surtout par les services. D'ailleurs, en France, on a vu une nette amélioration du PMI des services en octobre, et puis un PMI manufacturier en zone euro qui est toujours pénalisé par la politique
commerciale américaine. Des données d'ailleurs assez décevantes en Allemagne, on devrait quand même avoir les effets des plans de relance l'année prochaine qui soutiendront la croissance.
Et puis l'autre gros sujet en Europe, c'est l'espoir de paix en Ukraine. Suite aux négociations ce week-end, l'Ukraine aurait
finalement accepté le plan de paix proposé par les États-Unis, sachant que c'est un plan qui a été modifié après le refus des Ukrainiens des Européens. Ça a peu d'impact sur les marchés pour le moment, hormis pour le secteur de la défense qui souffre un peu. C'est le secteur qui sera le plus sensible à ce sujet-là. Pourquoi ça a peu d'impact ? Finalement, c'est assez difficile d'imaginer la Russie accepter pour le moment. Donc, clairement, il est trop tôt pour crier victoire, même si, effectivement, ça aurait un effet positif sur la confiance en Europe.
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