Ponzi : une pyramide qui a de l'avenir (Thomas d'Hauteville, La Financière d’Hauteville)

On connait tous le fameux slogan d’un grand constructeur automobile français : « ça ne marchera jamais » qui souhaitait souligner le pessimisme autour des différents lancements de nouveaux véhicules de sa gamme et qui finalement s’avéraient être de grands succès. C’est un peu ce que l’on se dit quand on nous parle d’arnaques. Impossible que les gens tombent (à nouveau) dans le panneau ! C’est trop gros, cela ne marchera jamais…

‍
Finalement on se rend compte que la fameuse pyramide de Ponzi a encore de l’avenir devant elle et que cela marche encore. Preuve en est la dernière arnaque sous forme de pyramide de Ponzi qui a eu lieu à Las Vegas pour un montant de 300 millions de dollars.

‍
Quelle est l’origine de la fameuse pyramide de Ponzi ?

‍
Les premières traces de ce type d’arnaque remontent au 17ème siècle mais c’est véritablement Charles Ponzi qui l’a rendue célèbre. Cet émigré italien né à la fin du 19ème siècle et installé aux USA promettait un rendement de 100% en 90 jours à ceux qui investiraient dans son « affaire » de coupons postaux internationaux. En quelques mois, il a collecté près de 15M$ auprès de milliers d’américains, somme considérable pour l’époque. Malheureusement pour ces investisseurs, l’argent s’est par la suite volatilisé, évaporé…

‍
Plus proche de nous chronologiquement et ayant fait un grand nombre de victimes des 2 côtés de l’Atlantique, le tristement célèbre Bernard Madoff a repris le fameux principe de la pyramide de Ponzi.

‍
L’objectif est d’attirer des investisseurs en promettant des rendements élevés. L’objet de l’investissement devient alors secondaire face à la perspective de gagner beaucoup d’argent en ayant l’impression de ne pas prendre beaucoup de risque. Le système arrive à tenir car au fil du temps de nouveaux investisseurs rentrent dans la boucle permettant ainsi à l’escroc de continuer à verser « des dividendes » et d’endormir la vigilance de ses clients. Madoff avait mis en place cette « stratégie » au début des années 90 et ne se fera prendre qu’en 2008 lors de la crise financière pour un montant estimé de préjudice de plus de 60 milliards de dollars. La pyramide finit par s’écrouler lorsque la fraude est démasquée ou quand l’escroc n’a plus assez d’argent frais pour verser ce fameux « dividende ». Et généralement, le réveil est difficile pour les investisseurs qui dans la très grande majorité des cas ne récupéreront rien de leur investissement.

‍
Le retentissement international de l’affaire Madoff semblait nous mettre à l’abri de nouvelles arnaques de grandes envergures. Pourtant en mars 2022, l’avocat Mattew Beasley, patron du cabinet Beasley Law Group basé à Las Vegas, est arrêté pour avoir mis en place un système de pyramide de Ponzi promettant un rendement de 12.5% en 90 jours à ses clients dans le cadre d’affaires de dommages corporels. Le hasard a voulu que ce soit grâce à l’aide de Hindenburg Research, société de recherche en investissement axée sur la vente à découvert, que la fraude a été révélée.
 
 
Ce type de fraude a finalement toujours existé et cela « marchera encore » malheureusement dans de nombreuses années. L’appât du gain et l’argent facile nous font souvent baisser la garde. Il est donc essentiel pour tout investisseur de se méfier des trop belles promesses que l’on peut voir fleurir ici ou là. Un rendement élevé sans risque doit normalement éveiller notre méfiance. Il ne faut pas hésiter à consulter le site de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) qui recense les sites et les acteurs non autorisés ou usurpant des acteurs régulés. L’AMF et les associations professionnelles de la gestion d’actifs et de patrimoine rappellent régulièrement la prudence nécessaire avant d’investir. La régulation et les contrôles au sein de notre profession se sont accrus depuis de nombreuses années ainsi que nos obligations de formation permettant d’améliorer continuellement la qualité du conseil donné.

‍