Challenges
Récemment, Kristi Noem, la gouverneure du Dakota du Sud, mettait en garde contre le risque que le président Joe Biden fasse des Etats-Unis une sorte d’Europe. Sa remarque relève d’une longue tradition des conservateurs américains : répéter que l’Europe est victime de catastrophes qui, affirment-ils, arriveront fatalement aux Etats-Unis, et qui sont liées aux politiques libérales en cours. A l’heure actuelle, la polémique a pour objet l’immigration. Autrefois, la dystopie européenne agitée par les conservateurs était censée découler du niveau élevé des impôts et de la générosité des dispositifs de protection sociale, qui annihileraient la motivation à travailler et à innover.
C’est pourquoi on doit se demander à quels problèmes l’Europe est vraiment confrontée. Pour procéder à une comparaison avec les Etats-Unis, il me semble utile de distinguer ce qui se passait avant la pandémie et ce qui se passe depuis. Beaucoup pensent que l’Europe connaît un chômage massif et qu’elle est restée à la traîne sur le plan technologique. Cette vision est erronée. Un adulte en âge de travailler a probablement plus de chances de trouver un emploi dans un des grands pays européens que le même aux Etats-Unis.