“L’actualité politique dicte la tendance des marchés” Julien Quistrebert, Tailor AM

Analyses de marchés
Julien Quistrebert
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Ces derniers jours sont dominés par l'actualité politique principalement, d'autant plus que les résultats sont finis. Quelles conséquences est-ce que cela a eu ces derniers jours sur les marchés ?

L'impact des droits de douane sur les marchés


Il y a eu des conséquences assez multiples, mais si on commence par le sujet des droits de douane, le président Trump a finalement mis en place les droits de douane sur le Canada, le Mexique et la Chine, donc 25 % pour les deux premiers, 10 % additionnels sur le dernier. Évidemment, tout cela crée des volontés de mesures de rétorsion. Côté canadien, c'est plus de 100 milliards de biens américains qui vont être ciblés. Les Chinois ont été un peu plus ciblés, ils se sont focalisés sur les produits agricoles. On se rappelle que lors du premier mandat, il y avait déjà eu ce genre de rétorsion côté chinois. Cela avait provoqué une baisse de 80 % des ventes de soja des agriculteurs américains à destination de la Chine. C'est vrai que cela avait fait un petit peu mal à l'électorat de Trump. Une mesure ciblée, on verra les conséquences. Des rumeurs du secrétaire d'État au commerce disaient que peut-être Trump pourrait, dès aujourd'hui, trouver un compromis avec le Canada et le Mexique, ce qui a permis au marché américain de rebondir un petit peu.

Déficit commercial et ralentissement économique aux États-Unis

Dans un environnement qui reste compliqué, un déficit commercial qui est sur un plus haut historique, 150 milliards au mois de janvier, qui devrait être dans la même veine au mois de février, en attente évidemment des mesures de droits de douane, et tout cela fait que les perspectives de croissance aux États-Unis sont revues plutôt à la baisse, avec en même temps des chiffres de consommation au mois de janvier qui étaient les plus bas depuis quatre ans.

Position de la Fed face aux incertitudes

La Fed, de son côté, toujours un peu d'incertitude côté inflation, elle surveille toujours de près, d'autant plus qu'on parlait de programmes inflationnistes de Trump avant son élection qui semblent se mettre en application.


Oui, tout à fait, on a des mouvements différents sur les taux, donc ces révisions de croissance qui sont assez sensibles. Si on regarde les forecasts de la Fed d'Atlanta, on a un instrument très fort sur le premier trimestre avec une croissance négative, donc les taux longs baissent en toute logique. Donc, c'est le point qui est peut-être le plus positif pour l'économie américaine. Mais côté inflation, évidemment, c'est le droit de douane, beaucoup d'interrogations sur les effets indirects. Ce qui sera le plus fort, c'est le droit de douane ou le ralentissement économique par rapport à la pression inflationniste ? Donc, une Fed qui reste toujours circonspecte. Et donc, même si le marché s'attend maintenant à deux, trois baisses de taux pour cette année, au vu du nouveau contexte, cela nous semble un petit peu tôt en tout cas pour tirer des conclusions.

L'Europe face aux tensions commerciales et géopolitiques


Une des zones qui est le plus impactée par ces politiques, c'est l'Europe, avec la pression sur la fin de la guerre en Ukraine et sur les futurs potentiels droits de douane. Quelle réaction côté européen ?


Je dirais qu'enfin l'Europe se bouge. C'est une bonne nouvelle. C'est subi, évidemment, puisqu'on pense à réarmer sous le plan de 800 milliards pour investir dans la défense. C'est quand même une dépense keynésienne au final. C'est un facteur de relance pour l'économie européenne qui en avait grandement besoin. Et puis, ce qu'on attendait tous, les élections allemandes, ce nouveau chancelier de la CDU avec des remises en cause de la règle d'or. Donc là, des annonces qui se font plutôt dans ce sens-là. Suspension de la règle d'or, notamment pour les dépenses de défense. Cela pourrait être voté avant le 25 mars. En tout cas, c'est la volonté de la CDU et du SPD. On rappelle qu'il faudra quand même les deux tiers du Parlement pour pouvoir passer cette loi. Donc, il y a quand même une zone d'incertitude, mais en tout cas, c'est la direction. Et puis, un plan de 500 milliards pour les infrastructures. À l'heure où, aux États-Unis, on a beaucoup d'incertitudes, côté européen, on a enfin des mesures de relance. Et puis, l'Allemagne, très peu endettée, semble arriver à des dépenses extrêmement importantes pour relancer aussi l'économie de la zone.

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