Agilité et équilibre : la clé pour traverser les cycles (Rothschild & Co AM)

Comment trouver le bon équilibre dans son allocation ? Bien que les marchés actions enchainent les records, les incertitudes macroéconomiques restent prégnantes et les interrogations autour du secteur de l’IA se renforcent. Par ailleurs, le marché du crédit demeure plébiscité par les investisseurs, alors que les obligations d’États bénéficient d’un attrait moindre sur fond d’inquiétude vis-à-vis de leur financement. Où et comment dénicher des opportunités en évitant une trop forte exposition au risque ? Elsa Fernandez revient sur l’intérêt d’un fonds d’allocation diversifiée, tel que R-co Valor Balanced.
À qui s’adresse R-co Valor Balanced ?
Elsa Fernandez: R-co Valor Balanced combine deux savoir-faire historiques de notre Maison : Valor, pour sa composante actions internationales, et notre expertise crédit euro pour sa composante obligataire. Il offre ainsi un équilibre entre recherche de performance et maîtrise des risques et s’adresse à des investisseurs souhaitant déléguer l’arbitrage entre les différentes classes d’actifs à des experts suivant quotidiennement les marchés. Cette double exposition, et la flexibilité propre à ces deux poches, ont permis au fonds de traverser des environnements de marché variés, et parfois extrêmes, depuis son lancement en 2018. En répliquant l'exposition action de R-co Valor tout en lui ajoutant une composante obligataire, essentiellement des obligations Investment Grade en euro, ce fonds bénéficie de deux moteurs de performance à part entière. Sa liberté d’investissement, sans biais de style ni contrainte de benchmark, lui permet de saisir la performance là où elle se trouve, tant sur le plan sectoriel que géographique. Depuis création, le fonds affiche une performance annualisée de 6,0 % pour une volatilité de 9,1 %2.
En quoi le changement de cap des banques centrales a-t-il soutenu la hausse des marchés ?
E.F : À mesure que l’inflation se normalise, les banques centrales ont entamé un cycle de baisse des taux, mais à des rythmes différents. En Europe, la BCE a marqué une pause après avoir ramené son taux directeur de 4 % à 2 % entre juin 2024 et juin 2025 3. La Fed évolue dans un contexte plus complexe : l’inflation reste au-dessus de 3 % et des signes de fragilité apparaissent sur le marché du travail 4. Toutefois, après neuf mois d’attente, la Banque centrale américaine a finalement procédé à deux baisses de taux de 25 points de base en septembre, puis en octobre, amenant son taux directeur à un niveau désormais compris entre 3,75 % et 4 %5.
Ce pivot monétaire s’est traduit par une légère pentification de la courbe des taux mais a surtout alimenté le récent rallye des marchés actions. Des taux plus bas réduisent le coût du crédit, soutiennent l’investissement et la consommation, et renforcent l’attrait des actions. La Fed a également desserré la contrainte de liquidité en ralentissant le resserrement quantitatif. Lors de sa réunion du 29 octobre dernier, elle annonçait la fin des réductions de bilan à compter du 1er décembre 2025, mettant un terme au Quantitative Tightening lancé en 2022. Ces mesures ont consolidé la confiance des investisseurs et soutenu les valorisations, faisant de la politique monétaire un moteur central du sentiment de marché. Les mouvements sont restés néanmoins mesurés sur les obligations souveraines.
Au-delà des aspects de politique monétaire, sur le plan géopolitique, l'apaisement des tensions tarifaires entre Washington et Pékin a permis de renforcer la confiance des investisseurs. De plus, les fondamentaux des entreprises restent solides, et les résultats publiés au cours des derniers trimestres ont largement dépassé les attentes De part et d’autre de l’Atlantique, cette dynamique souligne la solidité des entreprises malgré un contexte macroéconomique complexe. Pour autant, aux États-Unis les valorisations sont indéniablement élevées. Le S&P 500 se négocie sur des multiples supérieurs à sa moyenne historique, laissant peu de marge d'erreur. Les hausses sont concentrées sur un petit nombre de valeurs technologiques, une situation qui accentue les vulnérabilités si la perception des investisseurs vis-à-vis du secteur venait à se dégrader.
Quels sont, selon vous, les facteurs susceptibles d’entraver cette dynamique ?
E.F : La croissance mondiale devrait progressivement ralentir selon le FMI, passant de 3,3 % en 2024 à 3,2 % en 2025, puis à 3,1 % en 2026 6. Elle se stabiliserait autour de 1,5 % dans les économies avancées, tandis qu’elle resterait légèrement supérieure à 4 % dans les pays émergents et en développement6. L’inflation poursuit sa décrue, mais demeure au-dessus des objectifs de la Fed, alimentant les débats sur la trajectoire des taux. À cela s’ajoutent des incertitudes budgétaires persistantes, tant aux États-Unis qu’en Europe, qui constituent des risques majeurs pour la stabilité économique globale à plus long terme.
Par ailleurs, des inquiétudes sur le développement d’une potentielle bulle atour de l'IA commencent à émerger. Ces dernières portent sur les valorisations d’un secteur qui a été à l'origine d'une grande partie du rebond observé cette année. Le principal risque est que la croissance des utilisateurs et des revenus – en d'autres termes, la monétisation – puissent décevoir. De plus, les multiples imbrications entre les acteurs du secteur créent un risque d'interdépendance. Une panique affectant une entreprise pourrait facilement se propager à d'autres. Toutefois, la situation n'est pas comparable à celle de la bulle Internet. La différence réside notamment dans le fait que la dynamique actuelle est davantage tirée par des géants technologiques dotés de solides assises financières, plutôt que par quelques start-ups.
Enfin, chaque zone géographique fait face à ses propres défis susceptibles d’entraver la dynamique globale. En Chine, la reprise post-Covid reste laborieuse sur fond de défiance envers la politique gouvernementale et d’incertitudes autour d’un éventuel revirement de Donald Trump en matière de politique tarifaire. En Europe, la capacité de la zone à réaccélérer sous l’effet, notamment, du plan fiscal allemand et la soutenabilité de cette potentielle reprise interroge. Enfin, aux États-Unis, derrière des marchés euphoriques, l’économie ralentit, le marché de l’emploi stagne et la consommation des ménages aux plus faibles revenus se fragilise.
Comment votre analyse de cet environnement se traduit dans votre allocation ?
E.F : Notre allocation se veut actuellement prudente, tant pour la poche actions (40,4 %), que la poche obligataire (45,7 %) 7 , le solde étant constitué de produits monétaires et de liquidités. Le véritable défi consiste aujourd’hui à faire abstraction du bruit ambiant, à résister à la tentation du consensus et à garder la tête froide.
À ce titre, au sein de l’allocation actions, alors que la plupart des investisseurs internationaux se sont détournés de la Chine ces dernières années, nous avons choisi de conserver notre position. Cette stratégie a porté ses fruits : ces positions ont été le principal moteur de performance de la poche actions en 2024 et restent parmi les principaux contributeurs cette année. Les États-Unis demeurent néanmoins notre première exposition géographique. La résilience des entreprises, l'environnement favorable, les mesures de relance budgétaire vigoureuses et, pour l'instant, la politique accommodante de la banque centrale continuent de soutenir la croissance. En Europe, bien que l'inflation semble maîtrisée, l'instabilité politique et la faiblesse de la productivité pénalisent la zone. Pourtant, sur le plan microéconomique, les bénéfices des entreprises restent solides et les marchés du travail bien orientés. Nous y privilégions les sociétés fortement exposées à l'international. Nous avons également renforcé notre exposition à certaines régions, comme l'Amérique du Sud, afin de profiter de la dynamique de la consommation locale.
Dans la gestion de la poche obligataire, face à la désynchronisation des politiques monétaires, la montée des risques aussi bien budgétaires que politiques, de même que l’apparition de signaux faibles sur le marché du crédit, nous estimons qu’adopter une approche sélective et flexible est primordial. Nous cherchons, en premier lieu à préserver le portage et la qualité de crédit du portefeuille, en gardant un œil attentif aux évolutions rapides de l’environnement macroéconomique et financier. Dans ce contexte, nous considérons que notre capacité à ajuster rapidement notre exposition et à privilégier les segments les plus résilients du marché sera essentielle pour capter du rendement. Au cours des derniers mois, nous avons été particulièrement actifs sur le marché primaire, privilégiant le segment Investment Grade corporate sur des maturités plutôt longues et au travers de secteurs défensifs, qui permettent de s’affranchir, en partie, des incertitudes économiques. Les financières restent la principale exposition sectorielle de la poche.
(1)Titre de créance émis par des entreprises ou États dont la notation est comprise entre AAA et BBB- selon l’échelle de Standard & Poor’s.(2) Source : Rothschild & Co Asset Management, 31/10/2025. Part C EUR. Date de création : 24 octobre 2018. Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures et ne sont pas constantes dans le temps. Les caractéristiques/objectifs/stratégies mentionnés ci-dessus sont indicatifs et peuvent être modifiés sans préavis.(3) Source: BCE, octobre 2025.(4) Source: : U.S. Bureau of Economic Analysis, octobre 2025. (5) Source : Fed, octobre 2025.(6) World Economic Outlook, FMI, octobre 2025.
(7) Source : Rothschild & Co Asset Management, 31/10/2025.
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R-co Valor BalancedDurée de placement recommandée: 3-5 ansRisque SRI 3/7.L’indicateur synthétique de risque permet d’apprécier le niveau de risque de ce produit par rapport à d’autres. Il indique la probabilité que ce produit enregistre des pertes en cas de mouvements sur les marchés ou d’une impossibilité de notre part de vous payer. Nous avons classé ce produit dans la classe de risque 3 sur 7, qui est une classe de risque entre basse et moyenne et reflète principalement une politique de gestion discrétionnaire exposant le portefeuille aux marchés actions et taux avec un profil équilibré. Autrement dit, les pertes potentielles liées aux futurs résultats du produit se situent à un niveau entre faible et moyen et, si la situation venait à se détériorer sur les marchés, il est peu probable que notre capacité à vous payer en soit affectée. L’indicateur de risque part de l’hypothèse que vous conservez le produit pendant 5 ans ; dans le cas contraire, le risque réel peut être très différent, et vous pourriez obtenir moins en retour. Principaux risques : Risque de perte en capital, Risque de gestion discrétionnaire, Risque de marché, Risque de crédit, Risque de taux, Risque de change, Risque de contrepartie, Risque lié à l’utilisation d’instruments dérivés. Liste non exhaustive, merci de vous référer à la rubrique “profil de risque” du prospectus de la SICAV. Les allocations et répartitions, géographiques et sectorielles, ne sont pas figées et sont susceptibles d’évoluer dans le temps, dans les limites du prospectus du compartiment. Les informations ci-dessus ne constituent pas un conseil en placement ou une recommandation d’investissement.
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