BCE, Fed, Chine : quels impacts sur les marchés ? Marina Garlatti, Tailor AM

La BCE baisse une nouvelle fois ses taux, mais marque une pause à venir
Donc elle a baissé ses taux de 25 points de base en ramenant donc son taux de dépôt à 2%. C'est la huitième fois qu'elle baisse ses taux en un an, donc elle a été capable de faire ça parce qu'on a à la fois un risque sur la croissance économique liée à la hausse des droits de douane, sachant qu'en zone euro on part quand même d'un niveau de croissance déjà assez faible, et une trajectoire d'inflation plutôt positive puisque l'inflation totale ralentit en zone euro à 1,9% en mai, donc on retrouve un niveau quand même très proche de l'objectif de 2% à moyen terme. À noter que les projections d'inflation ont été revues à la baisse par rapport aux chiffres de mars, en partie grâce à la baisse des prix de l'énergie et à l'appréciation de l'euro. Et qu'on a en plus de ça, on met une forte décélération de la croissance des salaires.
Donc oui, aucun sujet pour la BCE, mais c'est vrai qu'elle précise quand même que la politique monétaire était maintenant bien placée pour naviguer dans un environnement incertain. Donc effectivement, on aura une pause à partir de maintenant et probablement une dernière baisse de taux en fin d'année.
Les chiffres de l’emploi américain soutiennent la position attentiste de la Fed
Côté Fed, on a une dynamique assez différente avec les chiffres de l'emploi américain qui étaient très scrutés la semaine dernière. Un rapport sur l'emploi la semaine dernière qui n'était pas mauvais. Les créations d'emplois non agricoles sont ressorties un cran au-dessus des attentes, à 139 000 contre 126 000 attendus.
Le taux de chômage se maintient à 4,2% et la croissance des salaires ne faiblit pas. Ces chiffres ont plutôt eu tendance à rassurer sur la santé du marché du travail, même si on a quand même une dynamique qui s'essouffle un peu. Un autre indicateur la semaine dernière, c'est l'ISM qui est passé en zone de contraction, manufacturier et non manufacturier. Des indicateurs qui se détériorent un peu, mais pas de quoi faire changer la position attentiste de la Fed pour le moment. La Fed agira probablement quand on aura de vrais effets sur la croissance. Une fois que l'inflation va augmenter, ça impactera nécessairement le pouvoir d'achat et donc la consommation. Consommation qui est un moteur-clé de l'économie américaine. Du côté de l'inflation, le CPI sera publié aujourd'hui. Ce sera intéressant de regarder si on commence à avoir un impact de la politique commerciale sur les chiffres, puisque pour le moment, ce n'est pas encore le cas.
Des négociations sino-américaines pour apaiser les tensions commerciales
On va finir par les négociations entre les États-Unis et la Chine. Il y a eu un accord sur, je cite, le cadre général qui a été, semble-t-il, trouvé à Londres, mais ça reste encore assez flou et les marchés, pour l'instant, restent prudents. Ça reste assez flou, depuis deux jours ont lieu ces négociations, effectivement il serait parvenu à un accord, alors ça doit toujours être validé par les deux présidents et puis on n'a pas vraiment les contours de l'accord, on sait juste que les discussions portaient surtout sur les barrières non tarifaires, donc les restrictions à l'exportation de puces mises en place par les États-Unis et de terres rares par la Chine. C'est un vrai sujet puisque ces restrictions ont provoqué de fortes perturbations sur les chaînes d'approvisionnement, notamment dans le secteur automobile. A priori, déjà avant ces discussions, la Chine aurait accepté d'accorder un accès provisoire aux terres rares à plusieurs constructeurs automobiles américains. Dans l'idée, ce qui est plutôt rassurant, c'est qu'il y a visiblement une volonté des deux côtés d'apaiser les tensions. On n'est plus dans cette dynamique de surenchère. Et c'est assez compréhensible vu le risque élevé sur l'économie. Je parlais tout à l'heure des effets négatifs sur la croissance américaine, mais du côté de la Chine c'est pareil, l'économie chinoise est fortement dépendante au commerce extérieur. On commence d'ailleurs à voir les effets de la guerre commerciale se matérialiser puisqu'on observe une baisse notable des exportations à destination des États-Unis, moins 35% sur un an. Alors heureusement, les exportations chinoises continuent d'accélérer à destination d'autres zones, donc ça permet d'atténuer un peu le mouvement. Et sachant qu'en plus de ça, le gouvernement chinois a déjà géré en interne la faiblesse de la demande domestique. Donc oui, on a un ton plus conciliant des deux côtés. Les droits de douane ne semblent pas avoir été retirés avec cet accord-là, mais ça réduit quand même le risque la guerre commerciale ouverte comme on avait jusqu'à présent.
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