Les anticipations des consommateurs US au plus bas depuis 12 ans (Sunny AM)

Les marchés prolongent leur rebond, soutenus par l’espoir d’une application ciblée des droits de douane
Les marchés actions ont progressé mardi, poursuivant la dynamique positive de la veille, soutenus par l'espoir d'une application plus ciblée des droits de douane américains.
Le S&P 500 a légèrement avancé de 0,16% à 5 776,65 points, tandis que le Nasdaq Composite a gagné 0,46% à 18 271,86 points. Le Dow Jones, quant à lui, est resté quasi stable, ajoutant 4,18 points (+0,01%) pour clôturer à 42 587,50 points.
Les investisseurs ont relativisé la forte baisse de la confiance des consommateurs en mars, révélée par l’indice du Conference Board, tombé à 92,9, en dessous des attentes (93,5). La composante des perspectives futures a chuté à 65,2, son plus bas niveau en 12 ans, signalant des inquiétudes sur la croissance et l’emploi.
Le sentiment des investisseurs, des consommateurs et des entreprises continue de se détériorer sous l’effet des incertitudes économiques et des politiques gouvernementales.
Les marchés restent attentifs à l’entrée en vigueur des tarifs douaniers réciproques de Donald Trump le 2 avril, source de volatilité récente. Lundi, l’annonce selon laquelle ces mesures pourraient être plus restreintes a soutenu la hausse des actions. Trump a ensuite déclaré qu’il pourrait accorder des exemptions à de nombreux pays, tout en maintenant des droits de douane sur certains secteurs, notamment la pharmacie et l’automobile. Ces déclarations avaient déclenché lundi un rebond marqué des marchés.
Les valeurs de croissance surperforment, les services aux collectivités reculent
Dans ce contexte, la croissance (+2,42 %) a surperformé la value (+1,09 %) et sept des onze secteurs ont clôturé la séance en territoire positif. À noter, la surperformance du secteur des services aux communications (+1,43 %) tandis que les secteurs des services aux collectivités (-1,61 %) et de la santé (-1,29 %) terminent bon dernier. Au niveau macro, le taux 10 ans US est en baisse de 2 bp à 4,31 % et le deux ans est en baisse de 2 bp à 4,02. Le dollar est en hausse de 0,10% à 0,9267 contre euro.
Les prix de l’immobilier aux États-Unis ont légèrement accéléré en janvier
portés par une offre limitée qui attise la concurrence entre acheteurs. L’indice national S&P CoreLogic Case-Shiller a progressé de 4,1% sur un an, contre 4% en décembre.
Malgré un ralentissement saisonnier habituel en hiver, la pénurie de biens à vendre a maintenu la pression sur les prix. Toutefois, certains signes suggèrent un début d’amélioration de l’offre : sur les quatre semaines clôturées le 16 mars, le nombre de nouvelles annonces a augmenté de 5,5% sur un an, selon Redfin Corp.
Parmi les 20 principales villes suivies, les prix ont progressé en moyenne de 4,7% sur un an, après une hausse de 4,5% en décembre. New York affiche la plus forte progression (+7,7%), suivie de Chicago et Boston. À l’inverse, Tampa est la seule ville à enregistrer un recul annuel (-1,5%), illustrant le ralentissement marqué dans les marchés du Sunbelt qui avaient connu des hausses spectaculaires ces dernières années.
Les ventes de maisons neuves aux États-Unis ont légèrement rebondi en février
progressant de 1,8% à un rythme annualisé de 676 000 unités, après un début d’année difficile marqué par de fortes tempêtes hivernales. Cette reprise a été principalement observée dans le Sud et le Midwest, où le mauvais temps avait freiné les acheteurs en janvier.
Malgré ce rebond, les constructeurs restent prudents face à une offre de logements en hausse et à des taux hypothécaires toujours élevés, limitant l’impact du secteur résidentiel sur l’économie. L’inventaire de 500 000 maisons neuves à vendre est à son plus haut niveau depuis 2007, et le nombre de maisons achevées mais invendues atteint un sommet depuis 2009. Le prix médian d’une maison neuve a baissé de 1,5% sur un an, à 414 500 dollars.
Un facteur positif pour le marché au printemps est la légère baisse des taux hypothécaires, passés de 7,1% en janvier à 6,72% mi-mars, avec une prévision de 6,5% d’ici la fin de l’année.
La confiance des consommateurs a chuté en mars
L’indice global du Conference Board est tombé à 92,9 (contre 100,1 en février), en dessous des attentes (94,0). Le recul est principalement dû à la baisse des attentes futures (65,2, plus bas niveau en 12 ans), tandis que l’évaluation de la situation actuelle a également fléchi (134,5).
Les perspectives de revenus se sont fortement dégradées : seuls 16,3% des consommateurs s’attendent à une hausse de leurs revenus dans six mois (contre 18,8% précédemment), tandis que 15,5% anticipent une baisse (contre 12,8%).
Côté emploi, la perception des conditions actuelles s’est légèrement améliorée, avec une part stable de consommateurs trouvant des emplois abondants (33,6%), et une baisse de ceux estimant que les opportunités se raréfient (15,7% vs. 16,0%).
Les intentions d’achat sont contrastées : en recul pour les logements et voitures, mais en légère hausse pour les biens durables (électroménager, électronique). Les projets de dépenses en services restent stables, tandis que les intentions de vacances augmentent.
Enfin, les attentes d’inflation à court terme grimpent à 5,1% (vs. 4,7%), signalant un probable ajustement des anticipations mesurées par la Fed de New York.
L'indice manufacturier de la Fed de Richmond a reculé en mars à -4
(contre +6 en février), indiquant une légère contraction. Les expéditions, les nouvelles commandes et l’emploi ont tous baissé, avec une chute notable de 19 points pour les expéditions. Les prix payés sur 12 mois ont grimpé à 3,75%, un plus haut depuis février 2024, tandis que les prix reçus ont atteint 2,34%. Les attentes d’inflation des entreprises se sont envolées, les prix payés anticipés atteignant un record de 7,16%. Ce ralentissement s’aligne avec les enquêtes des Fed de New York et Philadelphie, suggérant une possible baisse de l’ISM Manufacturing PMI attendu le 1er avril.
Politique monétaire : statu quo attendu pour la réunion de mai
Selon l'outil FedWatch du CME Group, la Fed devrait maintenir ses taux dans la fourchette 4,25 % et 4,5 % le 7 mai 2025, à l'issue de la prochaine réunion monétaire. Cette hypothèse affiche désormais de 89,8 % de probabilité contre 10,2 % pour une baisse de 25 bp dans la fourchette 4,0 %-4,25 %.
Lire aussi : FOMC, une pause justifiée par l’incertitude économique
Par Eric Lafrenière, Sunny AM, extrait du Point Marché US du 25 mars 2025
Les podcasts hebdomadaires de Eric Lafrenière Good Morning America
Chaque jour, nous sélectionnons pour vous, professionnels de la gestion d'actifs, une actualité chiffrée précieuse à vos analyses de marchés. Statistiques, études, infographies dans divers domaines : épargne, immobilier, économie, finances, etc. Ne manquez pas l'info visuelle quotidienne !

Ne loupez aucun événement de nos partenaires : webinars, roadshow, formations, etc. en vous inscrivant en ligne.

