La CSRD reportée : l’Union européenne assouplit le calendrier d’adoption des normes

Le Parlement européen a approuvé le report de certaines obligations liées à la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), marquant une inflexion notable dans la mise en œuvre de la stratégie européenne de reporting extra-financier. En cause : la complexité du dispositif initial, les charges administratives et la nécessité de mieux accompagner les entreprises.
Un report ciblé mais symbolique voté dans le cadre de la loi Omnibus
Le 12 mars 2025, le Parlement européen a validé un report d’un an de l’adoption des normes sectorielles et spécifiques aux PME prévues dans le cadre de la directive CSRD. Ce décalage, intégré dans la loi dite « Omnibus », concerne principalement les ESRS sectoriels (normes européennes de reporting de durabilité) et les normes simplifiées pour les petites et moyennes entreprises.
La Commission européenne aura désormais jusqu’au 30 juin 2026 (au lieu de juin 2025) pour publier ces normes, qui devaient initialement compléter le socle de standards génériques déjà en vigueur.
Un allègement provisoire pour répondre aux inquiétudes opérationnelles
Ce report répond aux préoccupations exprimées par les entreprises, notamment les PME, les ETI et certaines fédérations professionnelles, face à la charge de mise en conformité jugée trop lourde. Le manque de clarté sur les exigences sectorielles, la disponibilité limitée des données ESG et la montée des obligations réglementaires simultanées ont conduit les institutions européennes à envisager un déploiement plus progressif.
Le cadre général de la CSRD reste inchangé, mais l’architecture des normes sera repensée, avec un objectif annoncé de clarté, de lisibilité et de proportionnalité.
Une révision d’ensemble du dispositif est désormais envisagée
Au-delà du simple report, la Commission européenne souhaite revoir en profondeur le contenu et le périmètre des normes CSRD. Cette révision pourrait aboutir à un nouveau cadre réglementaire d’ici le 31 octobre 2025, comme indiqué dans le projet d’ajustement de la directive.
Les débats en cours portent notamment sur :
- le niveau de détail exigé dans les reporting ESG,
- la différenciation entre grandes entreprises et PME,
- la cohérence avec les standards internationaux (ISSB, GRI),
- les coûts de mise en œuvre pour les acteurs les moins structurés.
Une évolution qui relance le débat entre ambition verte et réalisme économique
L’assouplissement du calendrier CSRD souligne une tension croissante entre la volonté de transparence durable portée par l’UE et les réalités opérationnelles des entreprises. Si les normes européennes restent parmi les plus ambitieuses au monde, leur complexité pourrait freiner leur adoption effective.
L’Union européenne cherche désormais un équilibre entre ambition réglementaire et acceptabilité économique, dans un contexte où la crédibilité de sa stratégie de finance durable est aussi scrutée à l’international.
Sources : Forbes, Déplacements Pros, DAF Mag
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