Dette française : un déficit à 5,5 % et une dette à 3 305 milliards d’euros fin 2024

Les derniers chiffres publiés par l’INSEE confirment une dégradation continue des comptes publics français. Si le déficit public est légèrement inférieur aux anticipations, la dette continue de croître et atteint un nouveau sommet. Tour d’horizon des données clés et de leurs implications économiques et politiques.
Un déficit public de 5,5 % du PIB en 2024, meilleur que prévu
L’INSEE a annoncé que le déficit public s’est établi à 5,5 % du PIB en 2024, contre 5,8 % attendus initialement. Cette amélioration s’explique principalement par des recettes fiscales légèrement plus dynamiques que prévu et une hausse moins forte des dépenses.
Pour autant, le déficit reste très au-dessus de la limite des 3 % fixée par les règles européennes, et supérieur au niveau de 2023, qui s’élevait à 5,5 % également (avant révision). La trajectoire de réduction reste donc très incertaine à court terme.
Une dette publique qui atteint un nouveau record à 3 305,3 milliards d’euros
Fin 2024, la dette publique française s’établit à 3 305,3 milliards d’euros, soit 110,6 % du PIB. Ce niveau marque un nouveau sommet historique en valeur absolue. En 2023, la dette s’élevait à 3 160 milliards d’euros.
Cette progression s’explique mécaniquement par la persistance d’un déficit élevé, mais aussi par une croissance économique atone et un service de la dette alourdi par le niveau élevé des taux d’intérêt. Le poids croissant de la charge de la dette dans le budget de l’État devient un facteur de préoccupation majeur.
La France sous pression à Bruxelles
Ce niveau de déficit et d’endettement place la France en situation délicate vis-à-vis des nouvelles règles budgétaires européennes, entrées en vigueur début 2024. La Commission européenne attend des États membres des trajectoires crédibles de retour sous les 3 % de déficit et de réduction de la dette.
Le gouvernement devra présenter une nouvelle trajectoire de finances publiques dans le courant du printemps. Un ajustement structurel est attendu, mais il pourrait se heurter à une croissance molle et à des rigidités sur les dépenses prioritaires (défense, éducation, transition écologique).
Une situation qui alimente le débat politique et économique
Ces chiffres relancent le débat sur les marges de manœuvre budgétaires de l’exécutif. D’un côté, le niveau de dette atteint pose la question de la soutenabilité à moyen terme, dans un contexte de remontée durable des taux. De l’autre, la tentation d’un soutien plus actif à la croissance ou à la transition pourrait repousser les ajustements.
L’équilibre entre rigueur budgétaire et relance économique reste au cœur des discussions, alors que les contraintes européennes se renforcent.
Sources : Insee, Le Monde, Le Point
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