"L'Europe résiste aux annonces de droits de douane" Julien Quistrebert, Tailor AM

Analyses de marchés
Julien Quistrebert

Publications des données aux États-Unis, que faut-il retenir ?

Même si on a eu de très bons résultats côté entreprise, on voit que les statistiques économiques sont un peu plus décevantes. L'inflation repart à 3 %. Il y a un point haut depuis mai dernier, avec notamment un effet de base un peu défavorable sur l’énergie et les transports qui restent soutenus. La bonne nouvelle, je dirais, c’est que les tensions sur le logement semblent se détendre. Donc ça, c’est plutôt le point favorable si on se projette, mais à court terme, c’est difficile. Et des ventes de détail sur le mois de janvier, très difficiles aussi, -0,9 %. Certes, on a une révision à la hausse sur le mois de décembre, mais ça reste des chiffres un petit peu difficiles, notamment dans le secteur automobile.

Le feuilleton de ce mois de janvier : les droits de douane, avec des nouveautés sur le secteur de l’automobile.

Trump a déjà lancé les hostilités sur l’aluminium et l’acier, avec des droits de douane de 25 % dès le 12 mars. L’automobile, à son tour, viendra a priori début avril, donc 25 % aussi, puis les semi-conducteurs, puis le secteur pharmaceutique. On a du mal à voir l’impact positif à court terme, puisqu’on ne construit pas une usine automobile du jour au lendemain, ni une usine de semi-conducteurs et encore moins de production de médicaments, puisqu’il y a des cycles très longs pour obtenir les licences de production. Et puis, plus surprenant, Trump s’attaque plus frontalement à l’Europe en disant que la TVA, pour lui, c’est un droit de douane. C’est un discours assez surprenant, alors qu’il existe quelque chose d’équivalent aux États-Unis, appelé les sales tax. Donc, c’est vrai qu’on est dans un environnement un petit peu incertain de ce point de vue-là.

Accords sur l’Ukraine : la mise de côté de l’Europe et de Volodymyr Zelensky

On a en tout cas les États-Unis qui ont vraiment envie d’accueillir la Russie de nouveau. Ils ont parlé du G7, de lever des sanctions, et puis des attaques assez directes sur Zelensky, remettant même en cause sa légitimité. Une situation qui fait que l’Ukraine et l’Europe se retrouvent marginalisées dans cet environnement. D’un point de vue économique, le point positif, c’est qu’on voit déjà que les prix du gaz ont commencé à rebaisser, donc un accord a un impact positif sur l’inflation européenne, avec toutes les conséquences : baisse de taux, meilleure croissance, etc. Si on rajoute le sujet des élections allemandes, plus le fait que l’Europe va investir massivement dans son outil militaire, en tout cas c’est ce qui semble se dessiner, cela fait que les investisseurs ont un sentiment plus positif aujourd’hui sur les actions européennes, alors même que tout le monde considère que les actions américaines sont trop chères. Tout de même un peu de prudence : on a eu l’inflation anglaise ce matin qui était assez élevée, +3,7 % sur le CORE, donc des zones d’incertitude. On surveillera évidemment ce soir les minutes de la Fed, avec certainement un statu quo à venir sur les baisses de taux pour cette année. Et puis, côté activité américaine, on regarde le PMI Flash ce vendredi.

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