Des sommets pour des marchés au sommet (Financière de l'Arc)

Analyses de marchés
analyse de marchés actions aout 2025

L’espoir fait vivre. Ce proverbe ancien, dont l’origine remonterait au XVème siècle, explique en grande partie la psychologie et la résilience actuelles des marchés. C’est presque une tradition : les investisseurs anticipent historiquement les reprises économiques avec 5 à 6 mois d’avance, en se positionnant précocement sur les entreprises susceptibles de bénéficier du prochain rebond d’activité. Nous observons actuellement ce phénomène en Europe, selon les données issues des résultats du deuxième trimestre, avec une décroissance de 0,9% sur un an des revenus des entreprises, et une progression — dividendes réinvestis — de plus de 12% de l’indice Stoxx Europe 600. En effet, malgré une activité pénalisée par une croissance du PIB atone et une baisse du dollar, les grandes capitalisations boursières ont su s’adapter à cet environnement incertain, en préservant leurs marges. Cela permet d’afficher une croissance globale de 5% des bénéfices par action sur un an. L’écart de performance de 7% s’explique par une expansion des multiples de valorisation, reflet de l’espoir d’un monde meilleur, et d’un excès de pessimisme antérieur sur le Vieux Continent.

Quelles sont les raisons qui permettent d’espérer une accélération de la croissance ?

Celles-ci sont multiples. Tout d’abord, l’annonce par le nouveau chancelier allemand d’un plan de relance massif de plus de 500 milliards d’euros, le 5 mars dernier, devrait se concrétiser et avoir un impact positif sur le PIB outre-Rhin, de l’ordre de 1 % par an au cours des prochaines années. Ensuite, le réarmement progressif des pays confrontés à la menace russe dope une partie de l’économie et explique la forte performance des valeurs du secteur. De surcroît, la loi de finances promulguée symboliquement par Donald Trump le 4 juillet — jour férié célébrant l’indépendance américaine — creusera le déficit fédéral de plus de 3 000 milliards de dollars au cours des dix prochaines années, selon le Congressional Budget Office. Elle devrait améliorer la croissance outre-Atlantique en 2026 et en 2027, même si les économistes sont partagés sur son ampleur, qui varie de 0,2% chez les plus pessimistes à 0,7% chez les plus optimistes. Au global, nous sommes bien dans une ère de relance dite keynésienne dans les principales zones économiques de la planète (États-Unis, Europe et Chine), ce qui milite pour une amélioration de l’économie mondiale et écarte drastiquement le scénario d’une récession généralisée.

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Des sommets pour un monde meilleur ?

Les politiciens sont actuellement très actifs sur la scène internationale. Tout d’abord, les différentes réunions entre les protagonistes laissent entrevoir un semblant de paix en Ukraine. Même si l’on peut douter de sa durabilité, ses effets sur la population civile ne peuvent qu’être positifs, tant sur place que pour l’ensemble du continent européen. Ensuite, les pourparlers entre Européens et Américains sur les échanges commerciaux ont abouti à une poignée de main, le 27 juillet, entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, ainsi qu’à un accord sur les droits de douane. Les premières annonces ont été complétées hier, le 21 août, par un communiqué commun révélant un accord-cadre entre les deux zones. Même si l’Union européenne est clairement perdante avec un nouveau taux général de 15% (avec de nombreuses exemptions) sur ses exportations vers le Nouveau Monde — contre quelques pourcents précédemment — les règles sont désormais connues. La peur de l’inconnu, si redoutée par les entrepreneurs et les investisseurs, a disparu. Cela ouvre la voie à une reprise du commerce à moyen terme.

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Une nette amélioration des indicateurs PMI, qui présage un scénario de reprise ?

Les indices PMI, considérés comme des indicateurs avancés, sont historiquement annonciateurs d’un rebond de l’activité. Or ceux-ci ont clairement donnés des signaux positifs en août, selon les données préliminaires publiées hier, le 21 août. Le phénomène de rebond anticipé des marchés, précédant celui de l’économie, serait une nouvelle fois validé. Ainsi, les nouvelles commandes ont progressé pour la première fois depuis juin 2024 et l’indice flash de production manufacturière dans la zone euro a affiché un plus haut de 41 mois à 52,3.

Entre l’emploi et l’inflation

C’est le choix cornélien que devra faire la Fed au cours de ses prochaines réunions, dont la prochaine est prévue le 17 septembre. Aujourd’hui, son président Jerome Powell fera un discours très attendu au cours du Symposium de Jackson Hole, dans le Wyoming, où le moindre mot sera décrypté, afin de deviner l’évolution de la politique monétaire. Les investisseurs anticipent déjà une future baisse et peuvent être déçus. Tout dépendra si leurs espoirs sont retardés de quelques semaines, ce qui n’altèrerait fondamentalement pas le scénario actuel de reprise.

Lettre hebdomadaire Financière de l'Arc, par Arnaud Benoist-Vidal, Gérant d'actifs

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