"Les US à sec de liquidités ; à écouter avec modération !" Christian Bito (ESSEC et SLGP)


Donald Trump évoque des taxes de 200 % sur les vins et champagnes français. Rémi Cointreau et Pernod Ricard décrochent d’environ 6 % en bourse.
Wall Street secouée par les tensions commerciales et la politique douanière
En début de semaine, sa détermination affichée sur le sujet des taxes de douane a ébranlé Wall Street. Les méga-caps chutent, avec par exemple Apple qui perd près de 10 % sur la semaine. Les investisseurs craignent que les entreprises américaines subissent une dégradation de leurs marges, conséquence des taxes à l’importation.
Baisse des impôts sur les sociétés repoussée à 2026
En parallèle, la baisse des impôts sur les sociétés, qui pourrait compenser, ne sera pas présentée actuellement au Congrès et concernera seulement 2026. Avec les coupes dans l’administration fédérale, ces éléments ont lourdement affecté le moral des consommateurs américains. L’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan chute ce mois-ci à 57,9, un plus bas depuis novembre 2022.
Taux d’intérêt et inflation : la Fed face aux incertitudes économiques
Dans ce contexte, les marchés recherchent quelques bonnes nouvelles. Elles viendront peut-être du sujet de l’Ukraine, où les réunions et contacts se multiplient.
La Fed aussi, qui commence à s’inquiéter de l’évolution de la croissance américaine, pourra utiliser l’arme de la baisse des taux directeurs, qui n’ont pas bougé depuis son comité de décembre. En effet, l’inflation CPI diminue de 3 % à 2,8 %. Les taux d’intérêt sont donc restés stables aux États-Unis vers 4,30 %. Attention néanmoins, ces chiffres d’inflation se rapportent à février et ne prennent pas encore en compte les taxes douanières prévues. Les montants investis dans les fonds monétaires américains ont dépassé les records historiques, atteignant plus de 7 200 milliards de dollars en décembre dernier. Ces masses colossales de liquidités pourront abreuver les bourses et la consommation quand les taux courts baisseront.
Économie européenne : tensions sur les taux et incertitudes sur la croissance
Enfin, en Europe, les taux obligataires sont restés tendus à 3,56 % pour les 10 ans français. Les plans de dépenses dans la défense se multiplient, l’Allemagne en tête avec 500 milliards d’euros annoncés par le chancelier Merz. À l’inverse de la France, les prévisions de croissance de l’Allemagne ont été corrigées à la hausse, passant de 0,9 % prévu en 2026 à 1,5 %, mais une stagnation est toujours prévue pour 2025.
L’avancée des discussions pour les autorisations de financement de ces déficits additionnels a soutenu les secteurs industriels européens qui, par ailleurs, souffrent des menaces de droits de douane. La France doit gérer son déficit. Elle est en moins bonne posture. La Banque de France vient de revoir à la baisse nos perspectives pour 2025. La croissance serait seulement de 0,7 % contre 0,9 % prévu précédemment.
Au moins, avec la taxe de 200 %, nous risquons d’avoir des surplus à boire pour oublier cette revue à la baisse… avec modération, bien sûr.
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