2023 et 2024 font de la balançoire (Erasmus Gestion)

Analyses de marchés
2023 et 2024 font de la balançoire (Erasmus Gestion)

Au premier semestre, bonne surprise, l’activité est meilleure que prévu en Europe et même s’il y a un ralentissement au second, la croissance pour l’année sera plus élevée qu’attendu.

Oui mais l’inflation ne ralentit pas aussi rapidement qu’escompté.

Aux Etats-Unis au contraire des progrès sont enregistrés sur le front de l’inflation comme cette lettre va le détailler. De ce fait la fin de la hausse de ses taux directeurs par la Federal Reserve est proche, un, deux trimestres au maximum. C’est ce qui entretient le moral des investisseurs.

Mais l’activité ralentit et une récession, atterrissage en douceur ou plus sévère, sera bien là au second semestre.

En 2024, l’activité américaine devrait repartir car les entreprises comme les ménages sont dans des situations financières favorables.

En Europe au contraire 2024 devrait être l’année d’un ralentissement et d’une récession, là aussi sans doute modérée. Elle le sera d’autant plus si les Etats-Unis rebondissent en même temps et si les banques centrales entament la marche arrière sur les taux.

L'inflation en Europe

1. L’enquête Sentix du mois d’avril (9/4) marque un léger redressement à -8.7 vs -11.1 (-30.9 en novembre 2022). Ce ne sont cependant pas de bons chiffres et les perspectives (-13.0 vs -32.3 en novembre) restent négatives.

2. La production industrielle (13/4) surprend dans le bon sens en février comme elle l’avait fait en janvier. L’Allemagne en particulier mais l’Espagne et la France aussi font mieux qu’attendu. L’activité en Grande-Bretagne fait aussi de la résistance.

3. Comme attendu, recul de 0.8% des ventes au détail en février (11/4). La consommation devrait être en recul au T1.

4. Les inflations finales en France et en Espagne (14/4) sont riches d’enseignements. Si les inflations faciales reculent fortement, France 5.7% vs 6.3% en février, Espagne 3.3% vs 6% en février, les inflations sous-jacentes sont résistantes à 6.7% (vs 6.6%) en France et 7.5% (vs 7.6%) en Espagne.

5. L’enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France (11/4) montre que sur le T1 l’activité s’est montrée résiliente, elle a progressé en mars dans l’industrie, les services et le bâtiment. Pour avril, les entreprises anticipent une nouvelle progression dans l’industrie et les services et un repli dans le bâtiment. Les difficultés de recrutement restent stables et concernent environ la moitié des entreprises (52%). La Banque de France estime que la progression du PIB au T1 2023 s’établira autour de 0.2%. Cette révision en hausse s’explique par des révisions favorables des indices de production industrielle et de production des services.

Situation aux Etats-Unis

1. La batterie de données sur l’inflation publiée cette semaine montre que les décisions de la Fed portent leurs fruits. Commençons par la 1ère (12/4) celle de l’inflation faciale qui perd 1% à 5%, son niveau le plus faible depuis mai 2021. Par contre l’inflation sous-jacente remonte à 5.6% vs 5.5% en février.

2. Les prix à la production (13/4), connaissent une évolution encore plus brutale avec un recul de 0.5% en mars où leur hausse sur un an s’établit à 2.7% vs 4.9% en février. La Fed d’Atlanta indique par ailleurs que sur un an le coût de production unitaire progresse de 2.8% au plus bas depuis juillet 2021.

3. Les prix des importations (14/4) ont donné un autre signe encourageant après les CPI et PPI. Les prix des produits importés reculant de 0.6% en mars et pour les prix « core » de 0.5%. Ces reculs portent leur évolution sur un an à -4.6% en mars et -1.5% pour les prix « core », le 1er recul depuis juin 2020.

4. La production industrielle (14/4) a progressé de 0.4% en mars et le taux d’utilisation des capacités de production progresse de 0.2% à 79.8% après un pic à 80.8% fin 2022.
5. Recul de 1% des ventes au détail en mars (14/4) après un modeste recul en février ; malgré un mois de janvier très fort, les ventes au détail sont désormais sous leur niveau d’octobre 2022.

6. Cependant le moral des ménages mesuré par l’Université du Michigan (14/4) remonte de 1.5 pt après un recul de 5pts en mars (63.5 vs 62.0). Ce rebond peut être attribué à la solidité du marché du travail, à la reprise des marchés financiers et au recul du prix de l’énergie.

7. L’enquête de mars de la NFIB (11/4, National Federation of Independent Businesses) recule modestement à 98.7 vs 99.6. Les petites entreprise ne ressentent pas (encore ?) de restrictions du crédit mais réduisent leurs intentions d’investissement et d’embauches.

Faible inflation en Asie

1. Inflation toujours très faible en Chine (11/4) avec un CPI à 0.7% en mars vs 1.0% et un PPI à -2.5% vs -1.4% en février.

2. La balance commerciale de la Chine (13/4) a surpris par le rebond des exportations , +14.8% sur un an en $, la hausse vers les pays de l’ASEAN est de 35.4%.

3. Les importations chinoises étaient en recul de 1.4% y/y en mars après -10.2% en janvier-février.

Qu'en est-il des marchés et fonds ?

1. Durant la semaine du 6 au 12 avril, selon EPFR Global, les flux sur les ETF et fonds actions sont redevenus positifs : fonds +3.9MM$ et ETF +8.1MM$. Ils ont favorisé l’Asie +7.3MM$ et la croissance ,+1.0MM$ mais +13MM$ en 7 semaines. Encore de faibles rachats sur l’Europe.

2. Les consensus IBES sur les BPA du Stoxx600 pour 2023 et 2024 ont été revus en baisse de 0.7% et 0.3% respectivement la semaine dernière, pour l’essentiel à cause du secteur de l’énergie. Les BPA attendus pour 2023 sont désormais en progression quasi nulle à +0.4% mais 2024 s’établit à +8.0%. Le multiple à 12 mois du Stoxx600 s’établit à 12.8X

3. Nos fonds ont bien progressé au cours des deux dernières semaines. Ils n’ont toutefois pas entièrement engrangé la hausse des indices compte tenu de leur répartition sectorielle très particulière (luxe).

4. Si Aymeric n’a pas fait de mouvements sur Erasmus Small Cap Euro, Léa pour Mid Cap Euro a procédé à quelques arbitrages :
elle a cédé Alstom et Aperam et deux banques, l’autrichienne Bawag et la catalane Caixabank pour acheter Dermapharm, entreprise allemande qui fabrique des produits pharmaceutiques non brevetés et Remy Cointreau quze l’on peut, comme Pernod Ricard, assimiler au luxe européen. Pour FCP Mon PEA, focus sur les grosses capitalisations : les ventes d’ALD et Amundi sont compensées par les achats de Dassault Systèmes et Michelin.

Bonne semaine à tous, Jean-François GILLES

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