Allemagne : une reprise industrielle timide en septembre malgré le rebond des commandes

Économie

Une production industrielle en hausse, mais en deçà des attentes

La production industrielle allemande a enregistré une hausse de 1,3 % en septembre par rapport au mois précédent, selon l’Office fédéral de la statistique (Destatis). Une progression inférieure aux prévisions des analystes interrogés par Reuters, qui tablaient sur une hausse de 3 %. Cette légère embellie intervient après une forte baisse révisée de 4,3 % en août, confirmant le parcours erratique de l’industrie allemande. « C’est plutôt une goutte d’eau dans la mer qu’une véritable bonne nouvelle », estime Jens-Oliver Niklasch, économiste à la banque LBBW, cité par Le Figaro.

Un rebond tiré par l’automobile

Selon Destatis, la reprise de la production en septembre s’explique principalement par le dynamisme du secteur automobile, moteur traditionnel de l’économie allemande. Le ministère de l’Économie précise toutefois que la production manufacturière globale reste légèrement inférieure à son niveau de l’an dernier.

Les secteurs à forte intensité énergétique (chimie, verre, céramique et papier) continuent de souffrir de la hausse des coûts de l’énergie. Pour le ministère, « la tendance demeure faible dans l’industrie manufacturière ». En parallèle, les commandes à l’industrie ont progressé de 1,1 % en septembre, après un recul de 0,4 % en août, selon Destatis. En excluant les très grosses commandes, la hausse atteint même 1,9 %. Ce redressement est tiré par les exportations, en particulier vers les pays hors zone euro (+4,3 %) et, dans une moindre mesure, la zone euro (+2,1 %). Les commandes domestiques, elles, reculent de 2,5 %. Le secteur automobile affiche une progression de +3,2 %, suivi par les équipements électriques (+9,5 %) et le transport industriel (aéronautique, naval, ferroviaire, militaire) en hausse de 7,5 %.

Une économie toujours fragile malgré quelques signaux positifs

Ces données confirment une stabilisation timide après plusieurs mois de repli. L’économie allemande a échappé de peu à une récession technique au troisième trimestre, avec une croissance nulle après un recul du PIB au trimestre précédent. Selon les prévisions d’automne du gouvernement, le PIB devrait croître de 0,2 % en 2025, après deux années de contraction. Les analystes de Commerzbank restent prudents : « On ne voit toujours aucun signe d’une reprise durable de la demande pour les biens d’équipement. Une amélioration réelle n’est pas attendue avant l’an prochain, avec les premiers effets de la politique budgétaire expansionniste ».

Les défis structurels persistent

La première économie européenne reste confrontée à plusieurs vents contraires :

  • des prix de l’énergie élevés qui pèsent sur la compétitivité ;
  • une demande mondiale atone, notamment en Chine ;
  • une concurrence asiatique accrue dans les technologies vertes et l’industrie lourde ;
  • et une incertitude géopolitique entretenue par la politique commerciale américaine, malgré les récentes discussions entre Berlin et Washington.

La reprise actuelle, bien que réelle, ne marque pas encore un retournement de tendance. Elle traduit surtout la résilience d’un tissu industriel en quête de souffle, dans un contexte économique européen toujours fragile.

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Sources :

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