Auris Gestion : l'homme est la mesure de toute chose

L'inflation américaine a connu une légère hausse en décembre, avec une augmentation de 0,3% sur le mois et de 3,4% sur un an. Cette légère déviation par rapport aux attentes du marché, qui tablait sur une hausse de 3,2%, n'a cependant pas perturbé outre mesure les marchés financiers. Cette quasi-absence de réaction est un exemple frappant du relativisme qui domine chez bon nombre d'investisseurs.
Si ces chiffres ne sont pas de nature à modifier le discours de la Fed, qui anticipe trois baisses de taux pour 2023 selon les derniers "dot plots", les attentes des investisseurs, avec 6 à 7 baisses de taux attendues dont une première en mars, peuvent, en revanche, paraître optimistes, notamment dans le cas d'un scénario de soft landing.
En effet, comme nous l'avons souligné dans notre dernier rendez-vous du lundi, si le pivot de la politique monétaire américaine est bien acté, nous restons, à ce stade, sur la ligne de crête en matière d'inflation et de croissance.
Un mouvement de désinflation moins rapide que prévu
Le détail des chiffres de l'inflation américaine confirme que le mouvement de désinflation, bien qu'en cours, sera moins rapide que prévu. La dernière phase de baisse vers les 2% de l'inflation cible de la Fed sera plus graduelle que ce que les marchés espéraient.
Deux causes principales expliquent cette décélération. La première concerne les poches inflationnistes qui se maintiennent encore à des niveaux élevés. C'est notamment le cas des loyers, qui représentent encore la moitié de la hausse de l'inflation sur décembre avec une progression de 0,5% sur le mois et de 6,2% en rythme annuel. Si la baisse sur cette composante est bien engagée, elle est en revanche beaucoup plus graduelle qu'initialement escompté.
La seconde cause réside dans la fin des effets de base favorables sur des éléments ayant déjà fortement diminué et qui ne seront donc plus des sources de désinflation rapide. C'est par exemple le cas des prix de l'énergie, dont les variations vont devenir plus volatiles après une forte baisse, ou du prix des biens. En effet, sur ces derniers, après un pic à plus de 12% en rythme annualisé en février 2022, ils s'établissent désormais proches de zéro depuis maintenant plusieurs mois et leur contribution à faire baisser l'inflation globale est dorénavant assez limitée.
Des anticipations de marché optimistes ?
Ainsi, dans le cadre du scénario d'une économie américaine qui éviterait toujours une récession, les anticipations de marché sur les baisses de taux directeur et leur timing, peuvent paraître légèrement optimistes. Il est important de rappeler que, lors de son dernier discours, le président de la Fed avait indiqué ne pas attendre les 2% d'inflation pour initier les premières baisses de taux. Tout est relatif...
Désinflation en Chine et statu quo de la PBOC
L'inflation est également un sujet d'actualité en Chine, où elle est en phase de décélération. Les données publiées font état d'une nouvelle variation négative des prix sur un an, quoiqu'en légère hausse après le creux de novembre (-0,3% contre -0,5%). Cependant, contre toute attente, ces éléments n'ont pas poussé la banque centrale chinoise à modifier son taux directeur.
Là encore, pour tenter de comprendre mieux ce qui se joue en Chine et le comportement de la PBOC, il est nécessaire de se soustraire à notre logique occidentale. Une baisse des taux directeurs chinois aurait été logique et pourtant... Une chose est sûre : les marchés continuent à bouder la Chine et nous conservons notre sous-pondération sur la zone.
Victoire du parti indépendantiste DDP à Taïwan : pas d'exacerbation des tensions à court terme
Sur le front géopolitique, la victoire du parti indépendantiste DDP aux élections présidentielles de Taïwan ne semble pas avoir exacerbé les tensions à court terme. Le nouveau président a, en effet, promis de poursuivre les échanges avec la Chine et la perte de la majorité législative de son parti pourrait être favorable à Pékin.
Les altérités et la force du relativisme en géopolitique sont autrement plus complexes encore que sur les marchés, l'Homme restant finalement la mesure de toutes choses.
Conclusion : prudence et relativisme
En conclusion, l'interprétation des données économiques et géopolitiques actuelles exige une grande prudence. Le relativisme domine sur les marchés et en géopolitique, et il est important de garder à
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